L'or a rebondi cette semaine, prisé pour sa valeur refuge à cause d'incertitudes sur la situation politique en Grèce, et soutenu vendredi par un affaiblissement du dollar malgré de bons chiffres de l'emploi américain. Le cours de l'or a atteint mardi son plus haut niveau depuis le 16 décembre, à 1 223,27 dollars l'once, porté par les inquiétudes sur la situation politique et économique en Grèce. L'annonce de législatives anticipées à la fin du mois avec la perspective de l'arrivée au pouvoir du parti de gauche radicale Syriza, couplée aux spéculations sur une sortie du pays de la zone euro venues d'Allemagne, ont inquiété les investisseurs cette semaine. "L'or a commencé l'année 2015 sur une bonne note, par rapport à l'éventail des matières premières, et notamment au cuivre qui est tombé à son plus bas niveau depuis la mi-2010 cette semaine et au pétrole qui a atteint de nouveaux plus pas en (plus de) cinq ans", ont noté les analystes d'UniCredit. De son côté, la publication du taux de chômage aux Etats-Unis vendredi n'a pas eu beaucoup d'effet sur les cours du métal jaune vendredi, selon les analystes de Capital Economics. Le recul du taux de chômage aux Etats-Unis s'est accéléré en décembre, avec de robustes créations d'emplois qui font de l'année 2014 la meilleure depuis 15 ans en termes de nouvelles embauches. Des telles annonces sur l'économie américaine sont pourtant de nature à renforcer la confiance dans le billet vert et peuvent lester les cours de l'or en rendant le métal jaune plus coûteux pour les investisseurs munis d'autres devises. Mais le dollar n'a pas progressé que brièvement après la publication de l'indicateur, soutenant ainsi le métal jaune selon plusieurs analystes. L'or a entraîné l'argent dans son sillage, le métal gris ayant grimpé mardi son plus haut niveau depuis la mi-décembre à 16,73 dollars l'once. La demande pour ce métal semble par ailleurs robuste, d'après les analystes d'UniCredit. "Les importations vers l'Inde ont augmenté à 1200 tonnes par mois en octobre et novembre, contre 473 tonnes en moyenne de janvier à septembre," ont-ils noté. Le cours du platine a atteint lundi son plus haut niveau depuis le 16 décembre, à 1 228,90 dollars l'once, aidé par l'appétit des investisseurs pour les métaux précieux. Le palladium a quant à lui connu une semaine stable. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 217,75 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1 172 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 16,24 dollars, contre 15,71 dollars il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1 225 dollars, contre 1 193 dollars sept jours plus tôt. L'once de palladium a terminé pour sa part à 795 dollars, contre 791 dollars à la fin de la semaine précédente.
Les métaux de base pénalisés par une économie mondiale morose Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont continué de chuter cette semaine dans un contexte économique morose, plombés également par la chute des prix du pétrole et un dollar fort. Les prix des métaux de base ont souffert du contexte économique terne en Europe, où la situation politique en Grèce continue notamment de susciter des inquiétudes. Par ailleurs, les chiffres de l'inflation en Chine, pointant vers un essoufflement de la deuxième économie mondiale ont également contrarié les investisseurs. La hausse des prix à la consommation en Chine, principale jauge de l'inflation, est tombée à 2,0% en 2014, bien en deçà du plafond d'environ 3,5% fixé par le gouvernement, a annoncé vendredi le Bureau national des statistiques (BNS) chinois. Le marché des métaux est très sensible à l'évolution de l'économie chinoise, la Chine étant de loin le premier consommateur mondial de ces matières premières. La force du dollar a également gêné les cours des métaux de base. "Depuis que le dollar est dans sa tendance haussière, qui a commencé à la fin avril 2014, les gains du dollars se sont traduits par une chute d'environ 14% des prix des métaux industriels, à l'exception de l'aluminium et du zinc," notaient les analystes de Macquarie. Un billet vert plus robuste pèse sur les matières premières libellées en dollar, comme les métaux de base, en les rendant plus coûteuses pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le cuivre plombé par un excédent d'offre Les cours du cuivre ont atteint vendredi leur plus bas niveau depuis le 8 juin 2010, à 6 073,50 dollars la tonne, s'approchant du seuil psychologique des 6 000 dollars. "Une large hausse des stocks de cuivre dans les entrepôts du LME a contribué à décourager les investisseurs," soulignaient les analystes de Standard Bank. Même si plus de la moitié de la hausse des inventaires du LME (5 700 tonnes sur 8 225 tonnes) venaient des stocks d'Anvers, en Belgique, et non d'Asie, le principal consommateur de métaux industriels au monde, soulignait-on chez Standard Bank.
Le pétrole leste l'aluminium La baisse des cours du pétrole, qui ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis la mi-juin a affecté l'ensemble du spectre des matières premières cette semaine, à l'exception des matières premières alimentaires, selon plusieurs analystes. La dégringolade de l'or noir a d'ailleurs particulièrement pesé sur les prix de l'aluminium, un métal dont la production est très gourmande en énergie, car elle pourrait se traduire par une augmentation de l'offre. "L'aluminium est particulièrement sensible à la chute des prix du pétrole et du charbon, et l'appétit des investisseurs pour le métal a diminué car une hausse de la production va affaiblir les fondamentaux du marché", ont noté les analystes de UniCredit. Les prix de l'aluminium sont tombés mercredi à leur plus bas niveau depuis le 25 mai, à 1 773 dollars la tonne. De leur côté, les cours du zinc et du plomb tentaient de se stabiliser, mais demeuraient sous pression.
Le nickel continue de grimper Les cours du nickel ont grimpé vendredi à leur plus haut niveau depuis la fin décembre, à 15 677 dollar la tonne. Les analystes estiment que l'offre de ce métal devrait se resserrer, et tablent sur une hausse des prix pour 2015. L'embargo sur les exportations de minerai brut de nickel en Indonésie (premier exportateur de minerai de nickel en 2013 et fournisseur majeur de la Chine), ont poussé certains producteurs chinois de fonte de nickel à fermer leurs usines. "L'offre de nickel chinois se resserre et cela devrait avoir un impact sur le marché du nickel raffiné, ont noté les analystes d'UniCredit. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 6 112 dollars cette semaine, contre 6 242,25 dollars la semaine précédente. L'aluminium valait 1 820,50 dollars la tonne, contre 1 846 dollars. Le plomb valait 1 839,75 dollars la tonne, contre 1 860,25 dollars. L'étain valait 19 630 dollars la tonne, contre 19 275 dollars. Le nickel valait 15 508 dollars la tonne, contre 14 971 dollars. Le zinc valait 2 168 dollars la tonne, contre 2 192,25 dollars.