L'or a dégringolé cette semaine, plombé par un net renforcement du dollar dopé par la perspective d'une hausse de taux anticipée aux Etats-Unis, tandis que le palladium est monté à un plus haut en 13 ans. Le renforcement du dollar pèse sur les matières premières libellées dans la monnaie américaine, tel que l'or, en les rendant plus coûteuses pour les investisseurs munis d'autres devises. L'or a donc dégringolé mercredi à son plus bas niveau depuis le 18 juin, entraînant l'argent (tombé à son minimum depuis le 12 juin, à 19,31 dollars l'once) et le platine (qui a marqué un plus bas depuis le 1er mai, à 1 413,75 dollars l'once). Le métal jaune restait sous pression vendredi, alors que le dollar a atteint un nouveau plus haut depuis septembre 2013 face à l'euros (à 1,3221 dollar pour un euro) après des propos de la présidente de la Fed Janet Yellen. Celle-ci a estimé, vendredi dans un discours à la conférence de Jackson Hole (Wyoming, centre-ouest des Etats-Unis), que le marché de l'emploi américain n'était pas "encore totalement remis" tout en avertissant que si les progrès s'accéléraient, une hausse des taux plus rapide interviendrait.
Le palladium au plus haut depuis février 2001 Le palladium, métal précieux utilisé dans l'industrie automobile et la joaillerie, est monté lundi jusqu'à 901,45 dollars l'once, soit son niveau le plus élevé depuis le 22 février 2001. "Le premier facteur soutenant les prix (du palladium) est la grève de cinq mois dans les mines d'Afrique du Sud. Nous estimons qu'au moins 650 000 onces de palladium, soit 25% de la production minière annuelle de ce pays, ont été perdues", a expliqué Caroline Bain, analyste chez Capital Economics. Les mines de platinoïdes en Afrique du Sud - deuxième producteur mondial de palladium après la Russie - ont en effet été arrêtées pendant cinq mois au premier semestre de cette année, à cause d'une grève. "Le deuxième facteur soulevant des inquiétudes sur l'offre sont les tensions entre l'Occident et la Russie sur l'Ukraine (...). Pour l'instant, le premier producteur mondial de palladium, Norilsk Nickel, n'a pas été la cible de sanctions mais cela pourrait changer si les relations se détérioraient", a ajouté Mme Bain. Du côté de la demande, le palladium, qui est utilisé pour la construction de pots catalytiques pour les voitures utilisant de l'essence, a été soutenu par la bonne progression des ventes aux Etats-Unis et en Chine (principaux marchés d'automobiles à moteur essence). En fin de semaine, le palladium a cédé une partie de ses gains, certains investisseurs choisissant de prendre des bénéfices, selon les économistes de Commerzbank. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 277,25 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1 296 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 19,49 dollars, contre 19,86 dollars il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1 416 dollars, contre 1 446 dollars sept jours plus tôt. L'once de palladium a clos pour sa part à 883 dollars, contre 878 dollars à la fin de la semaine précédente.
Les prix des métaux de base rebondissent Les prix des métaux échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont presque tous terminé la semaine en hausse, rebondissant après une chute la semaine dernière et ignorant le ralentissement de la production industrielle en Chine, premier consommateur mondial de métaux. Le groupe des métaux industriels a fortement progressé mercredi et a réussi à maintenir cette tendance jusqu'à la fin de la semaine, malgré un indicateur chinois en demi-teinte publié jeudi. Les analystes de Triland Metals attribuent principalement la forte poussée de mercredi - qui a porté l'aluminium à un nouveau plus haut depuis février 2013, à 2 083,75 dollars la tonne - à des facteurs techniques tandis que ceux de Commerzbank pointent les données publiées ce jour-là par le World Bureau of Metal Statistics (WBMS). Selon ce cabinet britannique, tous les métaux de base (hormis le nickel) ont enregistré un déficit d'offre au cours du premier semestre de cette année - ce qui est de nature à soutenir les prix. Les métaux de base ont été quelque peu refroidis jeudi par la publication de l'indice PMI des directeurs d'achats en Chine calculé par la banque HSBC. Mais l'impact de cette donnée décevante n'a pas duré longtemps, le groupe des métaux industriels étant parvenu à se redresser en fin de séance européenne jeudi et à continuer sur sa lancée vendredi. Les métaux ont notamment été aidés par une série d'indicateurs économiques positifs publiés jeudi aux Etats-Unis, selon les analystes de Triland Metals. Le cuivre, le nickel et le zinc ont ainsi atteint vendredi leur plus haut niveau depuis deux semaines, à respectivement 7 083 dollars la tonne, 19 069 dollars la tonne et 2 371 dollars la tonne. Seul l'étain n'a pas profité de cette tendance haussière, tombant jeudi à son plus bas niveau depuis un mois et demi (à 22 000 dollars la tonne), pénalisé par un retrait des investisseurs spéculatifs. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7 058 dollars vendredi, contre 6 845 dollars le vendredi précédent. L'aluminium valait 2 064 dollars la tonne, contre 2 003,25 dollars. Le plomb valait 2 254 dollars la tonne, contre 2 199 dollars. L'étain valait 22 225 dollars la tonne, contre 22 400 dollars. Le nickel valait 18 832 dollars la tonne, contre 18 700 dollars. Le zinc valait 2 359,75 dollars la tonne, contre 2 272 dollars.