L'or a brièvement continué sur sa lancée haussière en début de semaine, montant à un plus haut en cinq semaines, avant de reculer sous le coup de prises de bénéfices et d'un dollar plus fort, alors que s'atténuaient les turbulences sur les marchés. "L'or, et dans une moindre mesure l'argent, ont été victimes de prises de bénéfices après deux semaines de hausse. Le rebond des marchés d'actions, couplé à un dollar un peu plus fort, a provoqué des ventes", a expliqué Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank. Le métal jaune avait bien progressé depuis début octobre, montant même mardi à son plus haut niveau depuis cinq semaines (à 1 255,37 dollars l'once). L'or avait notamment profité des turbulences sur les marchés financiers la semaine dernière, ce métal précieux étant vu par les investisseurs comme une valeur refuge. Mais ces turbulences se sont plutôt apaisées cette semaine tandis que le dollar repartait légèrement en hausse, ce qui a pesé sur les matières premières libellées dans la monnaie américaine (en les rendant plus coûteuses pour les investisseurs munis d'autres devises). "L'idée prépondérante sur le marché est toujours que le dollar va redémarrer son ascension et donc représenter un vent contraire pour les métaux précieux", a signalé M. Hansen. De leur côté, les métaux platinoïdes se sont également redressés cette semaine, surtout le palladium, qui a bénéficié de mouvements de couverture de positions à découvert, selon des analystes. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 232,75 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1 234,25 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 17,19 dollars, contre 17,36 dollars il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1 254 dollars, contre 1 259 dollars sept jours plus tôt. L'once de palladium a terminé pour sa part à 784 dollars, contre 753 dollars à la fin de la semaine précédente.
Les métaux de bases globalement en hausse grâce à la Chine Les prix des métaux échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont majoritairement terminé en hausse cette semaine, soutenus par des données chinoises jugées dans l'ensemble positive, sauf le nickel, qui a continué sa chute. "La Chine a réussi à améliorer le moral sur le marché des métaux juste à temps pour la LME week à Londres", semaine au cours de laquelle les différents acteurs du secteur se réunissent dans la capitale britannique, ont pointé les analystes de Commerzbank. Plusieurs indicateurs chinois ont été publiés cette semaine, dont la croissance au troisième trimestre (7,3%, au plus bas depuis 5 ans mais meilleure qu'attendu) et la première estimation de la production manufacturière pour octobre (indice PMI calculé par HSBC à 50,4 points, contre 50,2 en septembre). "Les inquiétudes sur le fait que l'économie chinoise puisse brutalement ralentir n'ont pas été justifiées", en ont déduit les experts de Commerzbank. Du coup, les métaux de base ont été soutenus par ces données, la Chine étant de loin le premier consommateur mondial de ces matières premières. L'aluminium est ainsi monté mercredi à son plus haut niveau depuis cinq semaines (à 2 015,75 dollars la tonne) et le cuivre a atteint vendredi un maximum depuis dix jours (à 6 726,75 dollars la tonne). Et le zinc, tombé mardi à son plus bas niveau depuis quatre mois (à 2 166 dollars la tonne) en raison de facteurs techniques, a réussi à se redresser en fin de semaine.
Le nickel pique du nez Contrairement aux autres métaux de base, le nickel a continué de chuter cette semaine, tombant vendredi à son plus bas niveau depuis sept mois et demi (à 14 980 dollars la tonne). "Beaucoup sur le marché ne s'attendaient pas à ce qu'on voit de tels bas prix après l'introduction (en début d'année) de l'embargo sur les exportations de minerais en Indonésie", ont indiqué les analystes du courtier Triland Metals. "Toutefois, il est évident, par l'importante hausse des stocks, qu'il y a plus de nickel dans le monde que les consommateurs ont besoin", ont-ils ajouté. Ce métal utilisé pour la fabrication d'aciers inoxydables a fortement grimpé dans la foulée de l'embargo indonésien (jusqu'à 21 625 dollars la tonne en mai, un plus haut depuis début 2012) avant de nettement reculer, les Philippines ayant pallié l'offre indonésienne en augmentant leurs exportations de minerai de nickel. Dans le réseau d'entrepôts agrées par le LME, les stocks de nickel ne cessent de grimper depuis juin. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 6 724 dollars cette semaine, contre 6 615 dollars la semaine précédente. L'aluminium valait 1 971 dollars la tonne, contre 1 962 dollars. Le plomb valait 2 015 dollars la tonne, contre 2 030 dollars. L'étain valait 19 427 dollars la tonne, contre 19 426 dollars. Le nickel valait 15 174 dollars la tonne, contre 15 648 dollars. Le zinc valait 2 265,25 dollars la tonne, contre 2 245,75 dollars.