La Bourse de Tokyo sera particulièrement attentive cette semaine aux statistiques américaines, avec notamment le rapport mensuel sur l'emploi, et aux publications des sociétés japonaises qui se poursuivent dont Sony et Toyota, ont relevé les analystes. Sur la semaine qui vient de s'achever, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a progressé de 0,93% à 17 674,39 points, contre un bond hebdomadaire de 3,84% vendredi dernier. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part gagné 0,84% à 1 415,07 points alors qu'il avait pris 2,90% la semaine dernière. Même si les performances de la place financière ont marqué le pas, l'humeur des investisseurs demeure positive grâce notamment aux données macroéconomiques américaines, selon les analystes. "Il y a une confiance de plus en plus grande dans l'économie des Etats-Unis, où on voit une nette amélioration sur le front de l'emploi tandis que les effets positifs de la baisse des cours du pétrole commencent à se faire sentir", a expliqué Shigetoshi Kamata, un analyste du courtier Tachibana Securities, interrogé par l'agence Bloomberg. Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ont chuté bien plus que prévu pour tomber à leur plus bas niveau depuis avril 2000, a annoncé jeudi le département du Travail. Un optimisme dont a profité à plein la place tokyoïte. Le ministère américain a ainsi recensé le dépôt de 265 000 nouvelles allocations-chômage pendant la semaine close le 24 janvier, marquant un plongeon de 14% par rapport à la semaine précédente et enregistrant leur plus fort recul hebdomadaire depuis novembre 2012. Ces chiffres sont de bon augure avant la publication vendredi prochain du rapport sur l'emploi en janvier aux Etats-Unis. En décembre, le taux de chômage américain avait reculé en décembre à 5,6% contre 5,8% le mois d'avant, touchant son plus bas niveau depuis juin 2008. D'ici là, les acteurs du marché auront intégré les dernières données sur la croissance américaine dont la première estimation du Produit intérieur brut (PIB) pour le quatrième trimestre attendue ce vendredi. Dans ce contexte, la place financière nippone a ignoré en grande partie certaines statistiques nationales jugées décevantes dont un ralentissement accru de l'inflation en décembre, accompagné d'une nouvelle chute de la consommation. Ces indicateurs moroses ont été toutefois compensés par l'annonce d'un taux de chômage pour 2014 au plus bas depuis 17 ans, avec une moyenne de 3,6% sur l'ensemble de l'année. Les investisseurs s'intéresseront tout de même la semaine prochaine à de nouvelles statistiques japonaises, comme les ventes de véhicules neufs en janvier, ainsi qu'à la poursuite de la saison des résultats d'entreprises avec notamment Sony qui dévoilera ses prévisions actualisées pour son troisième trimestre. Initialement, le groupe d'électronique devait présenter des résultats complets le 4 février mais en raison des perturbations de ses applications financières et de comptabilité, dues à la cyber-attaque contre sa filiale américaine Sony Pictures Entertainment (SPE), Sony a obtenu la possibilité de reporter jusqu'au 31 mars la publication de ses comptes détaillés. Parmi les entreprises qui révéleront leurs performances trimestrielles dans les jours à venir figurent Mitsubishi UFJ Financial Group, Mitsubishi Motors, Toyota, JX Holdings, Sharp, Japan Tobacco, Takeda ou encore NTT. Au moment de la fermeture vendredi (06H00 GMT/07H00 HEC), le dollar se situait à 117,86 yens, s'étant quelque peu affaibli par rapport au cours constaté en début de séance boursière --ce qui a pu contribuer à éroder l'élan du marché, en pesant sur les titres des exportateurs, poids lourds de la cote--. L'euro s'affichait de son côté à 133,62 yens, ayant lui aussi un peu fléchi en cours de journée. Dans ce contexte, les opérateurs n'ont pas semblé attachés trop d'importance aux indicateurs japonais très contrastés publiés vendredi avant la séance, dont un ralentissement accru de l'inflation en décembre, accompagné d'une nouvelle chute de la consommation. Le conglomérat industriel Toshiba a grimpé sensiblement (+2,30% à 474,60 yens), après l'annonce la veille d'un bond de 86% de son bénéfice net des neuf premiers mois de son exercice. Il récolte les fruits de ses restructurations, destinées à s'orienter davantage vers la clientèle professionnelle. A l'inverse, certains titres ont ostensiblement évolué à rebours du marché. Ainsi, le constructeur de deux-roues et d'automobiles Honda a terminé en repli de 0,77% à 3 581 yens, après avoir indiqué enquêter sur un accident de voiture mortel survenu mi-janvier à Houston (Texas), qui pourrait être lié à l'explosion d'un airbag défectueux de l'équipementier nippon Takata. L'opérateur de télécommunications SoftBank a quant à lui abandonné 3,37% à 6963 yens, pâtissant de la déception suscitée par les résultats trimestriels du géant chinois du commerce en ligne Alibaba, dont il est actionnaire à plus de 30%. Le groupe d'équipements informatiques et de télécoms NEC a pour sa part dégringolé de 7,47% à 334 yens, après l'annonce de bénéfices en net repli au troisième trimestre, et ce même s'il conforte sa sortie du rouge sur les neuf premiers mois de son exercice. Son bénéfice opérationnel pour ce même trimestre (14,1 milliards de yens, en chute de 40% sur un an), était très en deçà des prévisions du marché, ce qui a brusquement refroidi les investisseurs. Enfin, la petite compagnie aérienne Skymark, au plus mal, a encore fini la séance sur la perte maximale autorisée pour la journée, soit près de 34%, les investisseurs cherchant à liquider tous leurs titres avant la radiation prévue le 1er mars. Skymark avait été contrainte au dépôt de bilan mercredi.