La Bourse de Tokyo sera attentive cette semaine aux réunions de la banque centrale américaine (Fed) et à celle du Japon (BoJ) ainsi qu'aux indicateurs macroéconomiques alors qu'une salve d'entreprises nippones publieront leurs résultats, ont relevé vendredi les analystes. Sur la semaine qui vient de s'achever, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a rebondi de 5,22% à 15 291,64 points, après avoir souffert d'une chute de 5% la semaine dernière, son pire recul hebdomadaire depuis avril. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné pour sa part 5,53% à 1 242,32 points, après un plongeon de 5,3% la semaine dernière. Le Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC) se réunit pour deux jours à partir de mardi avec en point d'orgue la conférence de presse de sa présidente Janet Yellen, toujours très suivie à travers le monde. Comme l'avait annoncé Mme Yellen le mois dernier, le FOMC est censé, lors de cette réunion des 28 et 29 octobre, mettre fin à ces injections de liquidités qui se montent actuellement à 15 milliards de dollars mensuels contre 85 milliards de dollars. Ce troisième cycle d'assouplissement monétaire avait été lancé en septembre 2012 pour soutenir la reprise. Mais, après la volatilité observée sur les marchés financiers et les mauvaises performances de la croissance et de l'inflation en Europe, certains membres du comité ont émis des doutes sur l'opportunité de terminer ce programme. "Il est largement attendu que la Fed achève sa réduction (d'injections de liquidités) mais nous voulons également garder un œil sur ce que Yellen dira concernant les perspectives de politique monétaire à venir", a commenté Kenzaburo Suwa, stratégiste chez Okasan Securities. Les investisseurs s'intéresseront aussi à la banque centrale japonaise qui rendra vendredi prochain sa décision de politique monétaire et publiera son rapport semestriel sur l'économie nippone, avec l'actualisation des prévisions de croissance et d'inflation. La Banque du Japon (BoJ), dont l'objectif est "une progression des prix de 2% par an de façon durable", avait reconduit au début du mois sa politique d'assouplissement monétaire évoquant une "reprise modérée", évoquant des signes de "faiblesse de la production" industrielle. Plusieurs indicateurs de premier ordre sont par ailleurs attendus la semaine prochaine dont la première estimation du Produit intérieur brut (PIB) américain au troisième trimestre (jeudi) ainsi qu'au Japon la production industrielle (mardi), le chômage et la consommation des ménages (vendredi). "Les investisseurs vont également être attentifs aux résultats d'entreprises alors qu'une nouvelle saison de publications vient de commencer", a ajouté Kenzaburo Suwa. Le quotidien économique Nikkei, qui a l'habitude de divulguer avant leur annonce officielle les performances financières de nombreuses entreprises nippones, a notamment annoncé que Toyota devrait faire état le 5 novembre d'un bénéfice opérationnel record de quelque 1.300 milliards de yens (9,6 milliards d'euros) pour le premier semestre de l'exercice 2014-2015. Aurapavant, sont notamment prévus la semaine prochaine les résultats du deuxième trimestre Honda Motor, de Nomura Holdings, de Nintendo, Mitsubishi Motors, Hitachi ou Nippon Steel & Sumitomo Metal Corporation. En outre, "un yen plus faible devrait naturellement être bénéfique aux actions japonaises", a souligné pour sa part Mutsumi Kagawa, stratégiste chez Tokai Tokyo Research Center. Le dollar évoluait autour de 108 yens et l'euro autour de 136,80 yens vendredi vers 09H00 GMT, un bon rapport de change pour les groupes exportateurs nippons et la place financière de Tokyo. L'euro aussi s'est revigoré en 24 heures, s'affichant à 136,60 yens, soit plus d'un yen de plus que la veille. Ce mouvement des monnaies a profité aux entreprises exportatrices, les investisseurs espérant que les niveaux actuels du dollar et de l'euro, souvent supérieurs à ceux pris en compte par les comptables pour établir les prévisions financières, les inciteront à les relever à l'occasion de la publication des résultats, à partir de la semaine prochaine pour les plus importantes sociétés.
Spéculations sur les résultats En attendant, le guichet des spéculations est ouvert grâce au quotidien économique Nikkei qui a l'habitude de divulguer avant leur annonce officielle les performances financières de nombreuses entreprises nippones. Flair ou fuites, généralement il ne se trompe pas, ce que savent les donneurs d'ordres. Vendredi, il a ainsi annoncé que Toyota devrait faire état le 5 novembre d'un bénéfice opérationnel record de quelque 1 300 milliards de yens pour le premier semestre de l'exercice 2014-2015. De ce fait, le titre Toyota s'est affiché en fin de séance à 6 151 yens, soit un gain de 106 yens (+1,75%) par rapport à son cours de clôture de la veille. Il était monté jusqu'à 6 185 yens dans la matinée. L'action Nissan a pour sa part pris 0,32% à 945 yens, le Nikkei assurant que son profit d'exploitation devrait avoir crû de plus de 10% d'avril à septembre sur un an. Mazda (+0,26% à 2 346 yens) a aussi profité des révélations du journal qui souligne que si les constructeurs d'automobiles vont mieux, compte tenu de leur poids économique (20% des bénéfices courants, avant impôts, des entreprises cotées), cela aura des répercussions positives sur de nombreuses firmes qui leur fournissent des équipements et composants. A l'inverse, Honda a souffert de l'annonce la veille du rappel de plus de 425 000 automobiles (dont des hybrides Fit) au Japon: l'action a perdu 1,29% à 3 322 yens. Autre victime, le fabricant de ceintures de sécurité et airbags Takata, dans la tourmente depuis plusieurs mois à cause d'un vice de fabrication de gonfleurs de coussins de sécurité qui équipent des millions de véhicules. Les autorités des Etats-Unis ont lancé plusieurs alertes et demandes de rappels cette semaine, mauvaises nouvelles qui mettent sérieusement dans l'embarras Takata à travers sa filiale américaine. L'action Takata a encore perdu 2,78% vendredi à 1 538 yens. Elle a cédé près de 30% sur l'ensemble de la semaine. Outre l'automobile, l'électronique est aussi un secteur censé profiter de l'affaiblissement du yen mais la situation sur ce marché étant plus difficile que sur celui des voitures, les influences des monnaies ne sont pas systématiques: l'action du fleuron Sony a ainsi perdu 0,79% à 1 886,50 yens, tandis que Panasonic (qui travaille de plus en plus pour l'automobile) a gagné 0,50% à 1 205 yens.