Les Bourses européennes ont terminé en forte hausse, avant-hier, dopées par les propos du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, qui dit se tenir prêt à agir pour apaiser les tensions en zone euro. "La BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro. Et croyez moi, ce sera suffisant", a déclaré M. Draghi lors d'une conférence d'investisseurs à Londres. La mission de la Banque centrale européenne est aussi d'intervenir en cas d'envolée des taux d'emprunt de certains pays de la zone euro, a-t-il ajouté. Ces propos laissent entendre que la BCE pourrait reprendre ses rachats d'obligations publiques sur le marché secondaire, au moment où de nombreux analystes estiment qu'un des seuls espoirs pour les marchés à court terme est une intervention de la banque centrale. La séance a également été marquée par la publication de nombreux résultats d'entreprises européennes. L'Eurostoxx 50 a gagné 4,26% L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a bondi de 4,07% à 3 207,12 points. Les bancaires étaient à la fête: BNP Paribas a pris 8,57% à 28,84 euros, Crédit Agricole 8,52% à 3,23 euros et Société Générale 8,89% à 16,97 euros. Axa a gagné 5,88% à 9,45 euros. Alcatel-Lucent a signé la plus forte chute (-6,06% à 0,82 euro), évoluant à un nouveau plus bas historique, sanctionné après la publication d'une perte semestrielle. Capgemini, qui a relevé ses objectifs annuels, a gagné 7,06% à 29,04 euros. Les résultats de TF1 (+6,43% à 6,87 euros) et Ipsos (+8,81% à 23,29 euros) ont été accueillis favorablement. Casino a pris 8,18% à 67,46 euros après avoir confirmé ses objectifs annuels. PPR a gagné 4,33% à 113,25 euros après l'annonce de son désengagement de CFAO (+0,48% à 38,00 euros). Enfin, PSA Peugeot Citroën a lâché 2,00% à 5,96 euros après avoir vu sa note abaissée par Standard & Poor's, Fitch, et Moody's. En revanche, Renault a pris 2,42% à 33,80 euros. A Francfort, l'indice Dax a pris 2,75% à 6 582,96 points. Commerzbank s'est offert la meilleure progression de la journée (+6,41% à 1,211 euros) et Deutsche Bank a fini en troisième place (+4,98% à 23,63 euros). Deutsche Börse a gagné 2,64% à 41,055 euros, après avoir annoncé un bénéfice net trimestriel en hausse de 3,15%. BASF, qui a publié un bénéfice trimestriel en baisse, mais maintenu ses prévisions pour 2012, a gagné 2,85% à 57,76 euros. Volkswagen a en revanche reculé de 0,07% à 133,55 euros. Sa filiale MAN a fini en queue du Dax (-5,74% à 73,68 euros). Siemens, qui a revu à la baisse ses résultats pour la deuxième fois de l'année, a chuté de 1,19% à 66,52 euros. A Londres, le Footsie a gagné 1,36% à 5 573,16 points. Unilever a gagné 3,48% à 2 214,5 pence après avoir annoncé un bénéfice net en hausse au premier semestre malgré une détérioration de l'économie mondiale et une augmentation du coût des matières premières. Rolls-Royce, bénéfice semestriel a progressé, a gagné 4,29% à 865 pence. Après avoir reculé, le groupe pharmaceutique Astrazeneca a terminé en légère hausse de 0,13% à 2 912 pence. Le plus gros perdant a été l'Anglo-néerlandais Royal Dutch Shell (-3,68% à 2 106,5 pence) après chute de ses bénéfices au deuxième trimestre. L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a bondi de 5,62% à 13 210 points, portée par les banques. UniCredit a bondi de 9,21% à 2,584 euros, Banca Monte dei Paschi di Siena de 9,04% à 0,1725 euro, Intesa Sanpaolo de 8,81% à 0,97 euro et Banca Popolare dell'Emilia Romagna de 8,54% à 3,23 euros. En tête, Mediaset s'est envolé de 9,66% à 1,283 euro. Le groupe pétrolier ENI a progressé de 5,77% à 16,13 euros et Finmeccanica de 5,33% à 2,808 euros. Fiat a gagné 0,90% à 3,826 euros. A Madrid, l'indice Ibex-35 a pris 6,06% à la clôture, à 6368,8 points. Santander s'envolait de 10,67% à 4,51 euros, BBVA de 10,67% à 4,908 euros, CaixaBank progressait de 7,64% à 2,549 euros et Bankinter 13,90% à 2,392 euros. Telefonica a gagné plus modestement 3,35% à 8,947 euros, après avoir plongé de près de 8% peu après l'ouverture, au lendemain de l'annonce surprise qu'il allait suspendre jusqu'en 2013 le versement du dividende à ses actionnaires. La Bourse de Bruxelles a bondi de 3%. Les valeurs financières se sont envolées, à l'image de KBC (+8,33% à 16,52 euros) et d'Ageas (ex-Fortis) qui a gagné 6,05% à 1,59 euro. Dans les télécoms, Belgacom a progressé de 2,60% à 23,87 euros, à la veille de la publication de ses résultats. Le groupe chimique Solvay qui publiera également ses résultats vendredi a avancé plus modestement (+1,09% à 81,47 euros). L'indice SMI de la Bourse suisse a pris 1,57% à 6 277,74 points. Le groupe d'ingénierie ABB a enregistré la meilleure performance de la séance (+5,19% à 16,61 francs). Syngenta, numéro un mondial de l'agrochimie, qui a dégagé un bénéfice net semestriel en hausse de 5%, a gagné 3,59% à 332,00 francs. Holcim était aussi particulièrement recherché (+5,00% à 55,65 francs). UBS a gagné 2,68% à 10,33 francs et Credit Suisse 1,24% à 16,29 francs. La Bourse de Lisbonne a gagné 2,67% à 4 552,74 points, soutenu par le secteur de l'énergie. L'électricien EDP a enregistré la plus forte hausse (+6,72%) suivi par le groupe multimédia ZON (+4,53%). Côté bancaires, La BES a progressé de 4,43%, la BPI qui, contre toute attente, a annoncé des résultats en hausse, a gagné 4,16% et la BCP a pris 1,8%. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a progressé de 2,36% à 320,49 points. La hausse la plus forte a été enregistrée par le bancassureur ING (+5,71% à 5,05 euros). Parmi les rares valeurs à la baisse, le groupe pétrolier Shell a cédé 2,31% à 27,27 euros. Wall Street finit en nette hausse Wall Street s'est nettement appréciée, après des propos du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, qui s'est dit prêt à faire le nécessaire pour préserver l'euro, et de bons indicateurs américains: le Dow Jones a pris 1,67% et le Nasdaq 1,37%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average s'est apprécié de 211,88 points à 12 887,93 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 39,01 points à 2 893,25 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est adjugé 1,65% (+22,13 points) à 1 360,02 points. La Bourse de New York n'a pas caché son enthousiasme, après des propos du président de la BCE, Mario Draghi, qui l'ont rassurée sur la volonté de la zone euro de répondre de manière perçue comme plus ferme à la crise. M. Draghi a enfin envoyé un message clair au marché: que (la BCE) ferait tout son possible pour sauver l'euro, ce qui suggère que l'on se dirige probablement vers une action coordonnée des banques centrales, du côté européen comme du côté de la Réserve fédérale américaine (Fed), a noté Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. La BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro. Et croyez-moi, ce sera suffisant, a en effet déclaré à Londres Mario Draghi, tout en soulignant également que l'institution avait aussi pour mission de réagir à l'envol des taux d'emprunt. Le marché espère que cela signifie que la BCE s'apprête à devenir plus offensive dans son combat contre la crise sur le continent européen, ont indiqué les analystes de Charles Schwab. Par ailleurs, le taux d'emprunt à 10 ans de l'Espagne est passé sous les 7%, pour la première fois depuis le 19 juillet, après avoir atteint un record depuis la création de la zone euro à 7,7% la veille. Pour Dick Green, du site d'analyse financière Briefing.com, si le palliatif Draghi se traduit sur le marché par un rebond fort et important, les doutes persistent sur ce que la BCE peut réellement accomplir pour sauver la zone euro. Aux Etats-Unis, mis à part un léger repli en juin des promesses de vente de logements aux Etats-Unis après un bond en mai, des statistiques économiques solides soutiennent le marché, ont souligné les analystes de Wells Fargo, citant un fort recul des inscriptions hebdomadaires au chômage et la nette progression des commandes de biens durables en juin. Le marché a par ailleurs portée son attention sur une séance très chargée en résultats d'entreprises, fébrile en attendant les résultats du réseau social Facebook, qui a annoncé après la clôture une perte au 2ème trimestre de 157 millions de dollars pour sa première publication de résultats depuis qu'il est coté en Bourse. Le marché obligataire a terminé en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est monté à 1,428% contre 1,406% la veille et celui à 30 ans à 2,490% contre 2,467%. Tokyo : le Nikkei clôture en hausse de 0,92% grâce à un léger repli du yen La Bourse de Tokyo a terminé la séance en hausse de 0,92%, en raison d'achats opportunistes sur fond de léger repli du yen face à l'euro. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 77,20 points à 8 443,10 points, mettant fin à une série de quatre journées de baisse consécutives. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté grimpé de 1,20%, prenant 8,45 points à 714,91 points. L'activité a été très moyenne, avec 1,91 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Certains investisseurs ont vu dans la séance stable de Wall Street la veille une opportunité pour revenir acheter des titres à Tokyo, avant-hier, en profitant d'une cotation bon marché de nombreux titres. Des opérateurs ont aussi été encouragés par un léger repli du yen face à l'euro. Considéré comme une valeur refuge en temps de crise, le yen flambe depuis des mois, aussi toute pause dans son appréciation est-elle bien accueillie par les investisseurs tokyoïtes. Un yen plus fort réduit en effet la valeur des revenus tirés par les groupes nippons à l'étranger, une fois convertis en monnaie japonaise. Des géants de l'électronique laminés ces derniers jours en ont profité pour rebondir quelque peu: Sony a repris 4,94% à 913 yens, Panasonic 2,70% à 495 yens et Sharp 0,77% à 262 yens. Canon a en revanche plongé de 7,77% à 2470 yens, après avoir dégradé la veille ses prévisions de résultats annuels. Les constructeurs d'automobiles ont aussi redémarré: Toyota a gagné 1,81% à 2868 yens, Nissan 1,14% à 707 yens et Honda 1,40% à 2395 yens. Rassurés par la perspective d'un geste de la BCE pour apaiser les tensions financières, les valeurs bancaires ont bondi: Mitsubishi UFJ Financial Group de 4,25% à 368 yens, Mizuho Financial Group de 4,16% à 125 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group de 3,04% à 2 440 yens. Le géant du jeu vidéo Nintendo a augmenté de 3,19% à 8 410 yens, des opérateurs étant soulagés par la réduction de ses pertes nettes au premier trimestre annoncée mercredi. Nomura s'est envolé de 5,71% à 259 yens, le marché saluant la démission annoncée dans la presse de son P-DG, Kenichi Watanabe, après un scandale de délits d'initié ayant terni la réputation du groupe de services financiers.
