Chose promise, chose due. Lors de la cérémonie de son investiture en décembre dernier, le nouveau Président tunisien, Béji Caïd Essebsi, s'est engagé à effectuer sa première visite d'Etat en Algérie. Et il a bien tenu sa promesse. Béji Caïd Essebsi sera, dès aujourd'hui, à Alger pour une visite d'Etat de deux jours en Algérie, indique un communiqué de la Présidence de la République rendu public hier. "Cette visite offrira l'occasion aux deux chefs d'Etat de se pencher sur les voies et moyens de consolider les liens historiques de fraternité et de solidarité active entre les peuples algérien et tunisien, et de dynamiser davantage la coopération entre les deux pays, au bénéfice de leur développement mutuel et au service de la construction de l'Union du Maghreb arabe", est-il souligné dans le même communiqué. La rencontre, selon la même source, "permettra aussi aux Présidents Bouteflika et Caïd Essebsi de poursuivre la concertation et la coordination entre l'Algérie et la Tunisie sur des questions d'intérêt commun, notamment au niveau des régions maghrébine et sahélienne, ainsi que de la nation arabe". "J'ai déjà déclaré pendant la campagne électorale que ma première visite officielle sera en Algérie. Je le confirme en tant que président", avait dit M. Essebsi, s'engageant à œuvrer pour améliorer "les relations algéro-tunisiennes."Depuis la "Révolution du jasmin" qui a chassé Ben Ali du palais de Carthage, la Tunisie a toujours eu le soutien politique et économique de l'Algérie. Les deux pays coopèrent étroitement sur plusieurs dossiers, notamment celui de la lutte contre le terrorisme et le règlement politique de la crise libyenne qui pèse sur la stabilité régionale.
Promouvoir les relations bilatérales Les relations algéro-tunisiennes connaîtront, à la faveur de la visite d'Etat qu'effectuera Béji Caid Essebsi à Alger, un "nouvel élan" grâce à la volonté des deux chefs d'Etat de promouvoir les relations bilatérales pour l'intérêt des deux peuples frères. Cette visite offrira l'occasion aux deux chefs d'Etat de se pencher sur les voies et moyens de consolider les liens historiques de fraternité et de solidarité active entre les peuples algérien et tunisien frères, et de redynamiser la coopération entre les deux pays, au bénéfice de leur développement mutuel et au service de l'édification de l'Union du Maghreb arabe. La visite permettra, aussi, aux Présidents Bouteflika et Caid Essebsi de poursuivre la concertation et la coordination entre l'Algérie et la Tunisie sur les questions d'intérêt commun, notamment au niveau des régions maghrébine et sahélo-saharienne. Le Président tunisien avait déclaré à l'APS à l'issue de son élection en décembre dernier à la tête de la présidence (55.86 %) qu'il réserverait sa première visite officielle à l'étranger pour l'Algérie dans le but de "renforcer la coopération" entre les deux pays frères. M. Essebsi avait déjà effectué une visite en Algérie en mars 2011 alors qu'il était Chef du gouvernement provisoire après la révolution tunisienne pour confirmer les liens de bon voisinage et de respect mutuel entre son pays et l'Algérie. M. Essebsi avait salué les résultats de cette visite, notamment le "soutien moral et matériel de l'Algérie en faveur de la Tunisie". La Tunisie avait bénéficié, au titre de cette visite, d'une aide financière de 100 millions de dollars, sur décision du président de la République, pour faire face à la crise économique qui avait secoué le pays après la chute du régime de Ben Ali. L'Algérie a effectivement soutenu avec force la Tunisie dans ses efforts visant à sortir de la période transitoire qui avait duré quatre années et à consacrer la pratique démocratique tant escomptée. L'échange de visites officielles entre les deux pays a permis de renforcer la coopération sur tous les plans, et d'apporter "conseil" à la Tunisie au sujet de la transition politique post-révolution. Dans son message adressé au Président tunisien Béji Caid Essesbi à l'occasion de la célébration du 4ème anniversaire de la révolution tunisienne, le Président de la République Abdelaziz Bouteflika avait affirmé "le soutien indéfectible de l'Algérie envers la Tunisie face aux défis communs et son souci d'œuvrer à l'approfondissement des liens de fraternité et de solidarité entre les deux pays en hissant leur coopération à la hauteur des aspirations des deux peuples frères à davantage de complémentarité". Le Président Bouteflika avait également souligné à la suite de l'annonce de la victoire de M. Essebsi à la tête de la Présidence tunisienne, que l'Algérie était disposée à entrer dans un partenariat total et durable avec la Tunisie, qui réponde aux aspirations des deux peuples. De son côté, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait annoncé, lors de sa participation au sommet de l'Elysée sur l'Afrique en 2013, que l'Algérie "refuse" toute ingérence dans les affaires internes de la Tunisie. Cette position réaffirmée à maintes reprises, avait été hautement saluée par la Tunisie. Face à la menace terroriste, l'Algérie et la Tunisie sont plus que jamais convaincues de "la communauté de leur destin" et que la sécurité et la stabilité des deux pays "ne peuvent faire l'objet de chantage ou d'atermoiements". Cet état de fait a encouragé les responsables de deux pays à intensifier leurs rencontres pour coordonner leurs efforts et faire face avec détermination à ce phénomène transfrontalier.
Renforcer la coopération économique Les relations économiques entre l'Algérie et la Tunisie sont marquées par un développement sans précédent qui traduit la volonté des dirigeants des deux pays de hisser leurs potentiels au niveau des aspirations des deux peuples à davantage de prospérité et de progrès. Dans ce sens, la 19ème session de la Grande commission mixte algéro-tunisienne avait adopté une série de décisions importantes qui constituent un nouveau jalon dans la coopération bilatérale au plan économique. Dans le domaine économique, le 1er mars 2014 a été fixé comme date pour l'entrée en vigueur de l'accord commercial préférentiel signé entre les deux pays pour donner une nouvelle impulsion aux échanges commerciaux et renforcer le partenariat et la complémentarité. Il a également été décidé de renforcer la coopération entre les institutions financières. Les deux parties ont, en outre, convenu d'alimenter des villes frontalières en gaz naturel algérien, notamment Sakiet Sidi Youcef, Tabarqa et Ain Darham dans un premier temps. Pour les transports, les deux pays ont convenu d'examiner les possibilités d'exploitation commune de certaines lignes aériennes entre Annaba, Constantine et Sétif en Algérie et Tabarqa et Tunis, outre la possibilité de relancer la ligne ferroviaire entre Annaba et Tunis. La Grande commission mixte a été également sanctionnée par la signature de six accords sur l'artisanat, l'emploi, l'éducation, la jeunesse et les sports et les relations professionnelles.