L'ambassade du Canada à Alger a réagi hier aux informations qui ont fait état ces derniers jours de l'importation depuis ce pays de la pomme de terre impropre à la consommation. Dans un communiqué transmis à notre rédaction, l'ambassade, qui a préféré attendre les conclusions de l'enquête de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), précise que « le navire M/V Green Concordia qui transportait environ 3500 tonnes métriques de pomme de terre de consommation de l'Ile-du-Prince-Edouard et environ 300 tonnes métriques de pomme de terre de consommation du Québec, a quitté le port de Summerside pour l'Algérie le 17 octobre dernier ». Il y est ainsi précisé que la marchandise provenant du Québec contient effectivement « la flétrissure bactérienne ». Selon la même source, « après le départ du navire, l'ACIA a informé l'exportateur des résultats des analyses de laboratoire qui confirmaient la présence de la flétrissure bactérienne dans la pomme de terre du Québec ». Et d'ajouter que l'Agence « n'a pas délivré de certificat phytosanitaire pour les pommes de terre provenant du Québec ». « L'exportateur a remis à l'ACIA une déclaration écrite dans laquelle il affirme que la pomme de terre du Québec ne sera pas présentée pour importation en Algérie », précise encore le communiqué de l'ambassade. La pomme de terre certifiée de l'Ile-du-Prince-Edouard, selon l'agence canadienne, « ne risque aucunement d'avoir été contaminée par la pomme de terre infestée du Québec ». « Comme aucune des pommes de terre transportées sur le navire n'était destinée à la plantation, il n'existe aucun risque que la flétrissure bactérienne s'établisse en Algérie », affirme enfin l'ambassade du Canada. Il est à rappeler que durant tout le mois d'octobre, d'importantes quantités de pomme de terre ont été importées par l'Algérie pour faire face à la flambée des prix qu'a connue ce tubercule. Des importateurs véreux en ont profité pour se faire de l'argent : plus de 10 tonnes de pomme de terre pourries ont été saisies par les services de contrôle. Contactée hier, une source au ministère du Commerce nous a indiqué que « l'entière responsabilité dans ce genre de problème incombe au ministère de l'Agriculture (pour ce qui est de l'aspect phytosanitaire) et à la Chambre nationale de l'agriculture qui a eu à choisir la liste des importateurs et à fixer le cahier des charges ». Une source au ministère de l'Agriculture généralement bien informée dira que la seule marchandise dont on a confirmé la présence de bactéries, c'était en juillet dernier. « Des insectes de quarantaine ont été révélés et la cargaison a été refoulée », nous précise-t-on. Notre source confirme que le pays exportateur n'est pas le Canada. Aussi, selon notre source toujours, « il y a plus d'une semaine, toute la pomme de terre est contrôlée. Des échantillons ont été envoyés aux laboratoires. Aucune anomalie n'a été découverte ». Notre source considère que si l'agence canadienne confirmait que la pomme de terre importée était atteinte de bactéries, ce qui serait « inédit », d'après elle, alors ce serait « un problème qu'il faudrait traiter d'Etat à Etat ». L'agence, et le communiqué fait foi, vient de confirmer ledit cas. La balle est donc dans le camp du gouvernement dont la responsabilité reste entièrement engagée.