Les pénuries d'eau touchent tout le territoire. Les habitants sont contraints de s'approvisionner avec des bidons aux sources ou aux camions citernes. Pourtant, la ville de Sétif est une référence mondiale en termes de pluviosité. Le problème du liquide précieux dans cette région se trouve posé entre deux mots, qui sont presque antagonistes : rareté et usage abusif. Toutefois, les pouvoirs publics promettent d'en finir avec le phénomène d'ici 2017. Ainsi, la plupart des agglomérations de la wilaya de Sétif seront à l'abri des coupures de l'alimentation en eau potable (AEP) à partir de 2017, a affirmé, avant- hier à l'APS, le directeur des ressources en eau, Charef Menad. Parmi les opérations devant être lancées, dès cette année, pour atteindre cet objectif, ce responsable a cité la réhabilitation du réseau d'AEP desservant treize (13) cités de la ville de Sétif, ainsi que le raccordement de six (6) communes du nord de la wilaya, en l'occurrence Beni-Ourtilane, Guenzet, Beni Mouhli, Harbil, Ain Legradj et Beni Chebana. Ces dernières collectivités recevront le précieux liquide dans le cadre d'un transfert depuis le barrage de Tichy-Haf, situé dans la wilaya de Bejaia, a souligné M. Menad, précisant que les procédures administratives relatives à cette action sont "finalisées" et que les travaux débuteront "courant 2015". S'agissant de la fourniture d'eau potable à partir du nouveau barrage de Mahouane, près de Sétif, lui-même alimenté depuis l'ouvrage d'Ighil Emda, près de Kherrata (Bejaia), dans le cadre des grands transferts des Hauts plateaux, ce sont 13 autres communes qui seront desservies "au terme des travaux qui seront lancés d'ici à fin mars prochain", parmi lesquelles Amoucha, Ain Arnat, Guellal et Ksar El Abtal et plusieurs autres quartiers de Sétif. La même source a également fait état d'une opération en cours portant sur le renforcement de l'AEP de plusieurs communes du sud de la wilaya, dont Salah-Bey, Rasfa, Bir Haddada, Beïda-Bordj, Ain Oulmene et Hamma-Boutaleb au moyen de la réalisation de 21 forages. Une action déjà lancée sur le terrain où elle affiche un taux d'avancement des travaux de ''plus de 50%''. Le seul problème qui pourrait subsister concerne l'AEP des communes situées à l'est de Sétif et qui doivent être alimentées depuis le nouveau barrage de Draâ Eddis, également réalisé dans le cadre des grands transferts des hauts plateaux sétifiens. Si la réalisation de l'ouvrage hydraulique n'a pas posé de problèmes, ce n'est pas le cas du tunnel d'Ain Sebt (près de Beni Aziz) qui accuse un retard dû à des considérations d'ordre technique. Le problème est pris charge par le ministère de tutelle. Le ministre, Hocine Necib, ayant décidé de revoir l'étude d'achèvement de ce tunnel de 13,42 km en construction dans le cadre du système Est du grand transfert hydraulique entre le barrage de Tabellout (Jijel) et celui de Draâ Eddis, a rappelé le directeur des ressources en eau. Pour ce qui concerne la distribution pour le moins "parcimonieuse" de l'eau potable, notamment à l'heure actuelle pour la ville de Sétif-ville (réduction de 25 % du volume fourni), Charef Menad a fait savoir que cette situation s'explique par la sécheresse qui avait prévalu avant le mois de janvier dernier. Une sécheresse qui avait réduit le volume stocké au barrage d'Ain Zada (Bordj Bou Arreridj), actuellement pourvoyeur principal de la wilaya de Sétif, à 32 millions de m3 alors que sa capacité théorique est de 125 millions de m3. Les récentes précipitations sont cependant de nature à normaliser la situation "dans les prochains jours" à la faveur de la fourniture de 68.000 m3/jour depuis Ain Zada, au lieu de 51.000 m3 actuellement.