Tout le monde se pose la question de savoir qui réellement trouve son compte dans la chute du baril de pétrole, décidée ou imposée à bon compte par l'Arabie saoudite. C'est là, incontestablement, un grand échec pour la cohésion de l'Opep qui s'est laissée entraînée par les pétrodollars à servir les intérêts occidentaux et leurs multinationales. Face à cette baisse des cours pétroliers, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a désigné des émissaires dans les pays producteurs, y compris les non membres du cartel, dans le but d'une large concertation autour d'une approche consensuelle pour redresser les cours du pétrole qui chutent chaque jour plus. Tout indique que, le président Abdelaziz Bouteflika qui connaît assez bien les secrets des coulisses à l'intérieur de l'Opep, tient à mettre fin à une ambiguïté entretenue depuis quelques mois : il ne peut y avoir d'autre option que le relèvement du prix du pétrole à décider par les pays membres de l'Opep et hors organisation. Cela dit, tous les indices sont permis quant à la concrétisation d'un consensus qui mettrait fin à l'entêtement des monarchies du Golfe à ne pas réduire leur production pétrolière, notamment l'Arabie saoudite. La détermination de tout mettre en œuvre pour revaloriser la grandeur économique de l'Opep et sa puissance à contrôler les cours des hydrocarbures sur les marchés mondiaux. Mais, il y a différence entre une volonté et la réalité, entre l'affirmation d'une position de principe et les moyens de traduire ces derniers dans les faits. C'est qui est loin, aussi, entre une large concertation à remonter le prix du brut économiquement symbolisée par l'initiative du président Abdelaziz Bouteflika à alerter les membres de l'Opep et les pays qui n'y siègent pas et les multiples autres courants contradictoires, ou tout au moins divergents, qui traversent le cartel. Ce qui est loin, enfin l'économie des pétrodollars et la sous-traitance dans la mise en œuvre de plans visant l'Algérie, l'Iran, la Russie, le Nigeria et le Venezuela, et les positions politiques et économiques de ces pays sur nombre de questions régionales et internationales. Mais ce qu'il faut reconnaître c'est que la démarche lancée par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, engagée par le biais du Premier ministre, du ministre de l'Energie et de celui de la Justice en direction de producteurs de pétrole, participe d'une volonté d'ancrer les économies de ces pays dans la mouvance d'une réelle exploitation de leurs richesses et à leur profit. Il y a aussi, cette volonté destructive des monarchies arabes à disloquer l'Opep. Des monarchies promues en la circonstance "agent d'exécution" en raison des attaches privilégiées qu'elles ont avec l'Occident qu'avec certains pays africains et arabes. Les uns et les autres se considèrent les défenseurs des intérêts des Etats-Unis et des Occidentaux. Les six monarchies du Golfe se présentent, et c'est l'astuce et le danger comme un écran ou un relais par rapports aux Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et même Israël. Un rôle de diversion, et qui vise à la fois la Syrie, et isoler dans le Monde arabe et l'Afrique, les pays progressistes et à regrouper les régimes vassaux sous la houlette de la Maison-Blanche pour mieux barrer la route à la montée des forces nationalistes qui aspirent à la totale indépendance économique et politique.