Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri, a appelé, à Paris, la communauté internationale à être solidaire avec les pays les plus vulnérables au changement climatique et qui pâtissent des conséquences de ce phénomène sur l'agriculture. Le ministre, qui intervenait à un forum international tenu avant-hier en marge du 52ème Salon international de l'Agriculture de Paris, a insisté sur "la nécessaire solidarité de la communauté internationale avec les pays les plus vulnérables et les communautés les plus fragiles", a indiqué avant-hier un communiqué du ministère. "Si aucun continent ne semble épargné par ce phénomène, il reste cependant que les conséquences qu'il engendre se ressentent avec acuité dans les pays du Sud où les populations sont souvent très vulnérables", a souligné M. Nouri. "La baisse effective de la pluviométrie et des disponibilités en eau destinée à l'irrigation est sans doute la conséquence la plus grave de ce phénomène dans les régions les plus exposées au réchauffement global alors que les accidents climatiques, (inondations et sécheresses notamment), mettent en péril le potentiel de productivité biologique et économique des terres cultivées, des parcours, des pâturages et des forêts", a affirmé M. Nouri. Il estime que l'adaptation au changement climatique est "la seule réponse réaliste et réalisable" à donner à ce phénomène, en renforçant la cohérence des stratégies nationales mises en œuvre avec les efforts qui sont déployés au niveau mondial. Au niveau local, la stratégie de lutte contre les changements climatiques doit porter sur le renforcement des capacités de mobilisation de la ressource en eau et son utilisation rationnelle, la lutte contre la dégradation des terres et contre la régression du couvert forestier et végétal. Evoquant le cas de l'Algérie, M. Nouri a noté que le changement climatique a eu pour conséquence une extension des régions arides et semi-arides, une dégradation plus rapide du couvert végétal et des sols et donc une progression de la désertification. "La stratégie d'adaptation que nous mettons en œuvre pour faire face à ce phénomène se déploie à plusieurs niveaux", a rappelé le ministre citant la mise en œuvre actuelle d'un Plan d'action national de lutte contre la désertification. Ce plan "vise à renforcer nos capacités techniques permettant le lancement d'alertes précoces de sécheresse afin de permettre aux populations locales l'accès à l'information et de participer effectivement à cette lutte", a-t-il expliqué. Il a évoqué aussi la mise en œuvre d'un Plan national de reboisement qui s'inscrit dans le cadre du protocole de Kyoto "et constitue un volet important de la politique de protection de nos ressources naturelles". L'Algérie qui a pris conscience des menaces de ce phénomène dès les années 1970 en réalisant le Barrage vert (1200 kilomètres) continue de fournir des efforts pour combattre ce phénomène, a souligné le ministre cité dans le communiqué. "Notre stratégie d'adaptation accorde aussi une priorité absolue à l'économie de l'eau et à la mobilisation de nouvelles ressources conventionnelles et non conventionnelles en vue de leur utilisation ou réutilisation dans l'agriculture", a-t-il ajouté. Il s'agit aussi d'utiliser des techniques adaptées comme le labour de conservation et le semis direct. M. Nouri, qui effectue une visite officielle en France, a participé au segment de haut niveau du Forum International sous le thème "Agriculture et changement climatique : quel rôle pour les politiques publiques?".