Invité de la rédaction de la radio Chaine 3, hier matin, Abdelmadjid Sidi Saïd, SG de l'UGTA, a déclaré que l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) "n'est pas une préoccupation pour moi, elle n'est pas une angoisse". Une déclaration qui marque une évolution dans la position de l'UGTA qui était, par le passé, hostile à cette adhésion. En juillet dernier, le patron de la Centrale syndicale avait annoncé un projet de création d'un "Front contre l'adhésion de l'Algérie à l'OMC". Aujourd'hui, Sidi Said estime que le plus important est la protection de l'outil de production national. "Je ne m'attarde pas sur l'OMC. Je m'attarde sur la préservation de l'outil national de production. C'est ce qui va me permettre de protéger l'économie nationale", a-t-il avancé. Pour l'invité de la Chaine 3, l'adhésion à l'OMC n'empêchera pas l'Algérie de protéger son économie car, explique-t-il, "chaque pays à travers le monde entier protège son économie, les Etats-Unis en premier, les Français en deuxième position… tous ces pays ne cessent de protéger leur économie, malgré leur adhésion à l'OMC".
Le Concept de privatisation est dépassé Rappelant les réalisations sur le plan économique et les exploits accomplis par le payement de la dette extérieure, M. Sidi Saïd a salué, depuis Arzew où il participe aux côtés du Premier ministre à la célébration du double anniversaire de nationalisation des hydrocarbures et de création de l'UGTA, la politique de protection de l'outil de production national. Selon ces dires, le modèle adopté actuellement par le gouvernement et ses partenaires sociaux s'éloigne de "tous les dogmes idéologiques privé/public et gauche/droite". "Ne parlons plus de privatisation car ce concept est dépassé. Aujourd'hui le 51/49 est un concept national qui commence à donner ses fruits", a indiqué Sidi Saïd. L'enjeu pour Sidi Saïd est de bâtir une économie nationale forte indépendante des hydrocarbures avec une complémentarité privé et public. "Nous devons nous mettre tous dans la réhabilitation de l'industrie nationale, la confortation de l'économie nationale et la mise sur pied d'instruments et d'une mécanique pour résoudre cette grande problématique qui s'appelle les hydrocarbures", a-t-il déclaré.
Révision du 87 bis : les augmentations auront lieu avec effet rétroactif L'invité de la Chaine 3 a rappelé les acquis de la centrale syndicale accomplis grâce au dialogue. Il cite, entre autre, l'abrogation de l'article 87 bis. "Le plus important c'est le principe, le 87 bis n'est plus une épée de Damoclès sur le monde du travail. Maintenant il y a la technicité pour son application, c'est toute une démarche qui se fait tranquillement et sans aucune pression du fait que les travailleurs savent qu'il soit appliqué en mars ou en avril il y a une rétroactivité à partir de janvier 2015". Dépénaliser l'acte de gestion, c'est sécuriser le gestionnaire Sur un autre sillage, le SG a fait savoir que la dépénalisation de l'acte de gestion est impérative pour sécuriser le gestionnaire et faire avancer l'économie nationale. "Il y a une volonté au sein de la tripartite (Gouvernement/syndicat/patronat) de donner un élan au gestionnaire en le sécurisant, en le motivant et en l'accompagnant", et ceci passe impérativement par la dépénalisation de l'acte de gestion, a souligné M. Sidi Said. Sécuriser le gestionnaire, croire en ses compétences, "se répercutera" sur le salarié, car la "synergie" dans la relation entre des deux parties est un "élément fondamental de l'avancée de la dynamique économique", a expliqué le syndicaliste. Par ailleurs, M. Sidi Said a plaidé pour mettre fin à l'importation anarchique, qui serait selon lui provocatrice d'inflation, relevant le consensus au sein de la tripartite pour "agir et fructifier l'outil de la production national".