La dépénalisation de l'acte de gestion est impérative pour sécuriser le gestionnaire et faire avancer l'économie nationale, a affirmé hier, à Alger, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd. «Il y a une volonté au sein de la tripartite (gouvernement/syndicat/patronat) de donner un élan au gestionnaire en le sécurisant, en le motivant et en l'accompagnant, et ceci passe impérativement par la dépénalisation de l'acte de gestion», a souligné M. Sidi Saïd sur les ondes de de la chaîne III de la Radio nationale. Sécuriser le gestionnaire, croire en ses compétences, «se répercutera» sur le salarié, car la «synergie» dans la relation entre des deux parties est un «élément fondamental de l'avancée de la dynamique économique», a expliqué le syndicaliste. Par ailleurs, M. Sidi Saïd a plaidé pour mettre fin à l'importation anarchique, qui serait, selon lui, provocatrice d'inflation, relevant le consensus au sein de la tripartite pour «agir et fructifier l'outil de la production nationale». «Nous avons la possibilité de trouver les mécanismes pour protéger la production nationale», a répondu le SG de l'UGTA à une question sur «les risques de l'éventuelle adhésion de l'Algérie à l'OMC», qui n'est pour lui «ni une préoccupation, ni une angoisse». Abordant la question de l'abrogation de l'article 87-bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail, M. Sidi Saïd a rappelé que c'était «une conditionnalité du FMI en1994» à laquelle nous mettons fin. Il a ajouté qu'à l'époque, le FMI avait également demandé le licenciement de «pas loin d'un million de travailleurs, particulièrement dans la Fonction publique». Le SG de l'UGTA a réitéré que «l'abrogation de l'article 87-bis, dont l'application est entré en vigueur à partir du 1er janvier 2015, permettra une augmentation des salaires qui touchera l'ensemble des travailleurs de la Fonction publique et des secteurs économiques public et privé». L'article 87 bis de la loi 90-11 sur les relations de travail, dispose que le salaire national minimum garanti (SNMG) comprend le salaire de base, les indemnités et les primes, à l'exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur. Le chef de l'Etat avait pris la décision d'abroger l'article en question en février 2014. La redéfinition du SNMG a été introduite pour la première fois dans le projet de loi de finances 2015 pour l'abrogation de l'article 87 bis de la loi n°11-90 du 21 avril 1990 sur les relations du travail. Revenant sur l'anniversaire de la création de l'UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures (24 février), M. Sidi Saïd a estimé que c'était «deux évènements capitaux pour le pays». Il a souligné, que depuis cette date anniversaire, des «avancées» et des acquis sociaux ont été enregistrés, même si des «préoccupations légitimes» demeurent. Pour le SG de l'UGTA, l'une des avancées importantes dans le monde du travail est le dialogue instauré entre les partenaires sociaux. «Nous sommes passés de la confrontation au dialogue qui est un élément crucial dans la quête des droits sociaux», a-t-il conclu.