Plus de deux ans après l'attaque terroriste sur le site gazier de Tiguentourine, les conclusions de l'enquête judiciaire britannique sur l'attaque viennent d'être annoncés. Ainsi, ces derniers imputent la seule responsabilité dans la mort des sept otages britanniques aux terroristes même si deux d'entre eux ont été tués par les balles de l'armée algérienne au cours de l'opération de la libération des otages. La même enquête, selon le quotidien britannique The Guardian, établit toutefois des failles dans les mesures sécuritaires de l'usine. Selon le juge Nicholas Hilliards du tribunal londonien de l'Old Bailey, les failles de sécurité sur le site sont antérieures à l'attaque et British Petroleum, responsable du site, avait refusé de les améliorer, en grande partie à cause des coûts que cela aurait entraîné. Au total, 40 personnes - dont six Britanniques et un Colombien résidant au Royaume-Uni, visés par l'enquête à Londres - ont péri lors de cette prise d'otages spectaculaire par un commando islamiste sur le site gazier de Tiguentourine (In Amenas), en janvier 2013. L'attaque avait pris fin après un assaut des forces spéciales algériennes et le bilan final faisait état de la mort de 29 terroristes appartenant au groupe Al moulathamoune dirigé par Mokhtar Belmokhtar. Le juge Nicholas Hilliard du tribunal londonien de l'Old Bailey a conclu jeudi son inquest ou enquête judiciaire en affirmant que les six Britanniques et Carlos Estrada Valencia, le Colombien résidant au Royaume-Uni, avaient tous été tués illégalement, et que la responsabilité de la mort de ces otages était imputable aux terroristes. Il note cependant qu'il est probable que la balle qui a tué Stephen Green, l'un de ces sept otages, a été tirée par les forces algériennes. Il arrive à la même conclusion pour Carlos Estrada Valencia, décédé de nombreuses blessures provoquées par une explosion et par de multiples blessures causées par armes à feu. Il est probable que les balles aient été tirées par les forces algériennes, conclut-il. Il note également plusieurs dysfonctionnements dans le protocole de sécurité du complexe gazier, notamment le fait qu'un portail d'accès censé être fermé en permanence était en réalité ouvert. Cependant, aucune mesure n'aurait permis d'éviter l'entrée dans le complexe de terroristes lourdement armés le 16 janvier 2013, juge-t-il. Ces conclusions ont suscité la colère du père de Stephen Green, David Green et de la famille de Carlos Estrada Valencia, dont l'avocat, Andrew Ritchie a annoncé l'intention de poursuivre en justice le géant pétrolier BP, co-gestionnaire du site avec le groupe norvégien Statoil et l'algérien Sonatrach. "Je pense que BP a échoué dans sa mission de sécurité vis-à-vis de mon fils, je pense que le groupe a tiré des hypothèses injustifiées selon lesquelles l'armée algérienne et les gendarmes seraient capables de protéger mon fils", a dit David Green aux médias, devant le tribunal. "Claudia Gaviria (la veuve de Carlos Estrada Valencia) va poursuivre BP au civil, au nom de la loi sur les accidents mortels, afin qu'elle et ses filles puissent obtenir ce que Carlos aurait dépensé pour elles le reste de sa vie", a déclaré l'avocat Andrew Ritchie. La veuve de Garry Barlow, Lorraine Barlow a également exprimé son mécontentement.