Une procédure judiciaire destinée à faire toute la lumière sur l'attaque terroriste du 16 janvier 2013 contre le site gazier de Tiguentourine a été ouverte lundi par la justice britannique. Cette Inquest intervient 19 mois après l'attaque organisée par le groupe de Mokhtar Belmokhtar (les signataires par le sang) contre ce site gazier stratégique, exploité en partenariat par Sonatrach, le groupe britannique BP et le Norvégien Statoil. Sur les 38 personnes travaillant sur le site, assassinées par le groupe terroriste qui n'a pas réussi à détruire les installations gazières grâce à une rapide intervention de l'ANP, il y avait six expatriés britanniques. Une Inquest est une procédure judiciaire destinée à faire la lumière sur les circonstances des morts violentes ou inexpliquées, mais qui ne peut se solder par des poursuites judiciaires. Le juge Nicholas Hilliard qui mène cette procédure judiciaire a entamé l'audience en demandant le silence et en lisant solennellement les noms des victimes. Nombreux à l'audience, plusieurs parents des victimes britanniques de l'attaque terroriste du site gazier de Tiguentourine avaient déjà annoncé vouloir ester en justice le groupe pétrolier BP. Lundi à Londres, ils avaient manifesté leur désir de connaître les circonstances du drame. Mais, face aux questionnements des familles des victimes, le pétrolier britannique s'était contenté de confirmer sa collaboration avec la police britannique, alors que les familles des victimes et des survivants exigeaient un geste plus fort. Plusieurs mois après avoir attendu vainement, des proches des victimes avaient annoncé en 2013 qu'ils envisageaient des poursuites judiciaires pour négligence contre le groupe pétrolier britannique, selon l'un de leurs avocats cité par Reuters. Cette attaque avait été suivie par le départ des travailleurs expatriés de BP et de Statoil. Depuis, le complexe a repris progressivement la production de gaz et de GNL, ainsi que le retour des travailleurs des pétroliers, britannique et norvégien, dans la foulée d'un renforcement de la sécurité dans et autour du complexe. Le groupe pétrolier Statoil avait annoncé le 1er septembre avoir repris « normalement » ses activités à In Amenas. 'Le comité exécutif de l'entreprise a décidé que la rotation ordinaire doit être reprise à l'usine et que toutes les mesures de sécurité définies ont été mises en œuvre'', avait déclaré Statoil dans un communiqué. Sonatrach a de son côté confirmé le retour du personnel du groupe norvégien Statoil et du britannique BP au complexe de Tiguentourine. «Sonatrach confirme le retour du personnel de Statoil et de BP à Tiguentourine. Tous les effectifs prévus dans le cadre de la joint-venture liant Sonatrach à ces deux groupes sont sur place», avait précisé une source au sein du groupe pétrolier. Le complexe de Tiguentourine qui produisait avant l'attentat 9 milliards de m3 par an fonctionnera à plein régime d'ici à la fin de l'année avec l'entrée en production du troisième train, celui qui a été le plus endommagé pendant l'attaque.