Les participants à un colloque international sur "La protection des récoltes : gestion intégrée en vue d'une culture durable" ont insisté, récemment à Mostaganem, sur la nécessité d'un traitement complémentaire des maladies affectant les récoltes afin de préserver la production agricole et veiller à son abondance et à sa qualité. Pour l'universitaire de Mostaganem Boualem Malika, "on ne peut se passer du traitement chimique, qui doit être renforcé par un traitement complémentaire par des moyens techniques, technologiques et biologiques, afin d'obtenir un produit sain de maladies," tout en insistant sur l'utilisation rationnelle des pesticides dans la lutte contre les maladies parasitaires. Le directeur de la station régionale de protection végétale de Mostaganem, Belkhelfa Abdelhamid, a mis l'accent, pour sa part, sur l'utilisation rationnelle des pesticides autorisés pour préserver les insectes utiles. L'universitaire de Tunisie, Amrane Belhadj, a exhorté, de son côté, les agriculteurs à respecter les conditions d'utilisation des pesticides chimiques lors du traitement phytosanitaire pour "préserver la santé de l'utilisateur et du consommateur et avoir un produit de qualité", tout en insistant sur l'adoption de la lutte biologique en vue de sauvegarder l'environnement. Les travaux du colloque, auquel ont pris part des enseignants et chercheurs de différentes universités du pays, de France, de Tunisie, de Turquie et du Nigéria, ont été marqués par la présentation de communications traitant des bonnes applications agricoles pour soutenir l'innovation rurale, de la résistance des plantes aux maladies parasitaires qui affectent les racines, de l'adaptation des plantes au milieu biologique et des maladies parasitaires qui touchent les récoltes oléicoles en Algérie. Une visite à une exploitation spécialisée en arboriculture fruitière a été programmée à cette occasion. Au cours de cette rencontre de trois jours, initiée par le Laboratoire de protection végétale, en coordination avec la Faculté des sciences de la nature et de la vie de l'Université de Mostaganem, l'universitaire de Tunisie, Amrane Belhadj, a insisté sur la nécessité de veiller également à la santé de l'utilisateur des pesticides et du consommateur, qui doit avoir à sa disposition un produit de qualité. La seule façon d'y parvenir est la lutte biologique qui permet de sauvegarder l'environnement. Autrement dit, réduire, sinon abandonner, l'utilisation des pesticides dans l'agriculture. C'est l'objectif visé en France, où le gouvernement veut diviser par deux l'usage des pesticides d'ici 2025. En Algérie, l'usage des produits phytosanitaires, dont les pesticides, se répand de plus en plus avec le développement de l'agriculture intensive. Les spécialistes ont fait observer qu'une telle utilisation peut entraîner une présence de résidus de pesticides partout, et en premier lieu dans nos aliments, c'est-à-dire les fruits et les légumes qui finissent dans nos organismes. La FAO avait fait savoir qu'environ 30% des pesticides commercialisés dans les pays en voie de développement ne sont pas conformes aux standards de qualité internationaux. L'institution onusienne signalait que ces pesticides contiennent beaucoup d'impuretés très toxiques. Les épidémiologistes ne cessent d'avertir sur les risques qui pèsent sur les personnes exposées aux pesticides. Comme dans d'autres domaines sensibles, les chiffres réels sur l'impact de l'utilisation des pesticides sur notre alimentation ne sont pas connus. Les services du ministère du Commerce font état dans leurs rapports de produits non conformes mis sur le marché, mais on ne sait dans quelle proportion les résidus de pesticides figurent comme causes de cette non-conformité.