L'amorce du programme quinquennal 2015-19, les conséquences de sa réalisation devant résulter de la baisse du prix du pétrole, nécessitent de faire le point et dresser un diagnostic pour atteindre les objectifs en 2019. Le diagnostic relève de conceptions très diverses et souvent antagonistes: ici simple instrument d'une politique économique parmi d'autres, là, sévère discipline qui s'efforce de conjurer les difficultés et les lacunes. La perspective de la construction sociale et économique tracée depuis des années incitait à une prise en charge, par tous les programmes d'investissements publics, tous les aspects, notamment idéologique du développement. Et lorsqu'il s'agit, au fil des étapes, des phases de ce développement, d'ajuster les objectifs à des réalités souvent déplaisantes, le rôle central du programme politique s'est trouvé renforcé apparaissant de plus en plus comme un facteur d'approfondissement du débat sur le projet de société. Un nouveau pragmatisme politique est indispensable et qui serait en faveur d'une conception globale de la société, dans laquelle il n'y aurait pas de fatalité, et où les êtres ne sont pas bons ou mauvais, mais où l'environnement sociopolitique conditionnera la réaction positive des citoyens. Une société, enfin, accueillante au discours social et économique, pourvu qu'il soit porteur de richesses, sur la recherche d'une meilleure efficacité tout en visant à remettre de l'ordre dans la maison. A cette fin, la contribution de tous est indispensable en vue de concrétiser sur le terrain de manière directe les investissements, d'où la création d'emplois et ainsi améliorer le niveau de vie de la population. Pour cela, il faut faire dans la manière la plus souhaitable d'effets de cette remise en ordre, sachant qu'il y aurait des impacts positifs, du moins sur le court terme. Il faut aussi s'orienter vers les axes de cette réhabilitation de la sphère sociale et économique en profondeur, dictée par la conjoncture économique interne et externe, mais à laquelle le gouvernement doit s'atteler avec plus de rigueur. Autant faudrait-il faire le point des projets qui restent à réaliser, ceux qui accusent des retards et des lacunes, notamment techniques et environnementales. Les problèmes résident à présent dans l'ampleur des projets et des perspectives à créer et à fixer, ou qui n'ont pu être maîtrisés de façon satisfaisante. C'est le cas, bien sûr, de l'industrie et l'agriculture. Là-dessus et par le passé, la manière dont ces deux secteurs ont été gérés n'était pas tout à fait orthodoxe... compte tenu d'une mauvaise planification, voire même d'objectifs fixés, la relance industrielle et la promotion de l'agriculture ont souffert d'une certaine précipitation. Plus généralement, l'ensemble de la politique de développement durable devrait, au stade où elle est parvenue, susciter une autre réflexion approfondie. Il faut se garder du flou en ce domaine et de rechercher l'adéquation des investissements aux besoins réels du pays. Ce souci, à la fois de rigueur et de perspectives et d'adaptation, vient en filigrane de toutes les actions entreprises et de tous les acquis enregistrés.