D'emblée, dans un contexte mondialisé en constante évolution, il est difficile de demeurer indifférent face, d'une part, à un demi-siècle d'indépendance et de gouvernance, une étape qui revêt une importance exceptionnelle, et une responsabilité, historique notamment, tant elle marque une grande période de l'histoire politique et économique avec le passé, le présent et le futur de l'Algérie. En effet, ces cinq décennies accomplies dans la construction et l'édification du pays nous interpellent effectivement pour ouvrir un vrai débat pour un premier bilan de l'économie algérienne et tracer les perspectives budgétaires de l'Algérie et, par voie de conséquence, formuler une stratégie globale visant à projeter l'entreprise algérienne dans une dynamique économique au niveau mondial, sachant bien que «quand l'entreprise va, tout va». Alors que jusqu'ici, nos entreprises demeurent avec un faible taux de pénétration dans l'économie nationale. Malgré son fort potentiel technico-économique et les énormes réserves de change, notre pays n'arrive toujours pas à développer son économie créatrice de richesses, d'emplois et de technologies. Face à ce bilan, l'argent de la rente n'apparaît cependant pas comme le remède approprié et efficace, puisque la crise de notre développement économique persiste encore, car on n'est pas encore essentiellement un pays agricole ou industriel. Cela suppose donc de nouvelles orientations économiques du développement national et de réorganisation de l'économie algérienne dans un souci majeur, celui de sortir de l'impasse d'une économie fermée sur elle-même et de rente avec notamment un rôle prépondérant de l'Etat au lieu d'un Etat régulateur et des entreprises stratèges, c'est-à-dire un rôle prépondérant de l'entreprise centré sur les règles et les mécanismes de l'économie de marché comme une condition nécessaire pour libérer notre pays de la forte dépendance par rapport à la rente des hydrocarbures et par voie de conséquence relever le défi de l'après-pétrole à l'heure de la mondialisation et de la globalisation. D'autre part, lorsque l'on sait qu'après cinquante ans d'indépendance rien n'est mis en perspective face à l'équilibre du budget de la nation, qui demeure désormais tributaire du prix du baril de pétrole sur les marchés mondiaux. Et le plus inquiétant encore est que cet équilibre requiert aujourd'hui un cours du baril au-dessus de 110 dollars, au moment où notre pays verra ses contrats de gaz arriver à échéance en 2014. De plus, face à une forte pression des besoins sociaux, qui sera plus forte encore et pressante à l'avenir, compte tenu d'une démographie et d'un marché du travail en constante évolution. Et, dans tout cela on n'exporte presque rien en-dehors des hydrocarbures. Ce qui a pour conséquence que le budget de la nation reste couvert grâce à la fiscalité pétrolière, où la fiscalité ordinaire ne couvre qu'entre 30% et 40%. Cela signifie qu'on a peu favorisé une économie d'entreprise comme étant le moteur de notre développement économique. Et cela a donné lieu donc à une économie informelle, pour ne pas dire souterraine ou clandestine. Ceci faute d'une gouvernance économique nationale forte et d'une gestion rationnelle, dans la mesure où nous n'avons pas encore trouvé la voie adéquate au développement d'une nouvelle économie qui produit de la croissance potentielle, développe la recherche, les technologies et dégage des surplus économiques à placer à l'international, à l'instar des pays émergents. C'est dire le long chemin à parcourir qui attend la politique du gouvernement appelé à remettre les pendules à l'heure, c'est-à-dire à privilégier l'argent public aux dépens de l'économie d'entreprise et des compétences. Car, aujourd'hui, mieux vaut avoir entre les mains le know-how (savoir-faire), les idées et des technologies que de disposer de davantage de réserves de change. Cela signifie retrouver la voie de la logique économique et financière fondée sur le marché et les technologies dont le développement d'une économie d'entreprise mixte est la voie incontournable pour une nouvelle économie algérienne qui ouvre la voie à la construction de l'économie nationale et à une solution stratégique pour fructifier la manne pétrolière d'un point de vue microéconomique, comme étant la nouvelle perspective de la politique économique de l'Algérie. L'Etat a, certes, fait des efforts salutaires dans la réalisation d'infrastructures et de biens d'équipements collectifs considérables. Mais il n'a pas pu permettre leur intégration réelle dans le développement de l'économie des entreprises, notamment favoriser la croissance réelle et créer suffisamment d'emplois dans les entreprises. Sinon, quel rôle assigner à l'entreprise en-dehors de cette voie ? On est donc définitivement entrés dans la phase des grandes décisions et des grands choix rationnels pour éviter que notre économie ne rencontre encore des problèmes socioéconomiques graves après l'épuisement de nos ressources énergétiques qui demeurent la source de financement principale du pays. Il faudra alors se résoudre à développer davantage un budget productif et constructif. Une règle d'or s'impose à ce niveau, à savoir «dépenser quand il faut et économiser quand il faut», visant la mise en place d'une politique rigoureuse de maîtrise des finances publiques définitivement tournée vers l'orthodoxie budgétaire moderne et les nouveaux enjeux du développement économique. Mais, cet objectif est impossible à atteindre si nous restons dans une politique économique fondée sur la rente des hydrocarbures. Dans les lignes qui suivent, nous essayerons d'apporter brièvement quelques éléments et données statistiques sous forme d'éclairage pour se faire une meilleure idée possible sur l'évolution des cinquante ans de gouvernance économique. Internationaliser l'économie Quel modèle de développement économique pour une Algérie nouvelle ? Une question centrale à placer au cœur de la politique économique du pays semble particulièrement un enjeu majeur de l'économie de notre pays dans la géofinance et dans les espaces économiques régionaux et internationaux pour justement internationaliser l'économie algérienne et par voie de conséquence contribuer à l'intérêt grandissant envers les investisseurs directs étrangers (IDE). Cela est très important, car comme nous allons le voir ci-après, le constat actuel n'augure pas de grandes perspectives à moyen terme, dans la mesure où tout le potentiel de notre pays provient jusqu'à présent des ressources financières en devises résultant des exportations de l'or noir qui reste le point fort de l'économie algérienne. Par conséquent, le pays s'assure d'une forte indépendance financière à l'égard de l'extérieur après que l'Etat ait décidé de rembourser par anticipation la dette extérieure. Mais sans pour autant que cela puisse contribuer à la promotion de l'économie algérienne. Il va sans dire que l'argent sans stratégie d'entreprise mieux élaborée et en parfaite harmonie avec les réalités des marchés et des évolutions mondiales, ne donnera rien en matière de création de richesses, d'emplois et de technologies. Ce qui implique une politique économique révolutionnaire et effective de revalorisation de nos ressources par la réindustrialisation du pays, susceptible de diversifier les relations économiques et commerciales avec l'extérieur. En favorisant, effectivement, la croissance externe par la pénétration du capital étranger (know-how), cela peut servir à bénéficier des contrats de partenariat pour nos entreprises pour faire de l'économie de marché l'assise la plus sûre de notre développement socioéconomique et par conséquent d'élever le niveau de management dont souffrent nos entreprises, afin de gérer de manière plus moderne et redonner à l'industrie la place qui est la sienne. Car, la puissance d'un pays c'est d'abord ses ressources humaines et sa puissance industrielle, seule voie de l'après-pétrole en mesure d'affronter les exigences de la mondialisation. Et enfin renforcer et développer l'intégration économique pour lutter contre l'immobilisme économique qui a affaibli davantage l'économie algérienne, trop malade de sa rente pétrolière. Où en sommes-nous ? Il nous semble nécessaire de décrire d'abord la situation économique actuelle, qui semble se résumer avec notamment quatre contraintes et préoccupations majeures qui constituent un handicap pour mettre la gestion et l'économie de nos entreprises dans une dynamique d'économie de marché. Primauté de l'économique sur lE politique Première contrainte : nos capacités installées de production et de réalisation sont sous-exploitées par le manque de maîtrise des techniques d'engineering et entraînent des charges d'exploitation importantes et par conséquent l'augmentation des coûts et prix de revient, réduisant ainsi le pouvoir d'achat des ménages et la compétitivité de l'économie algérienne difficile à assumer dans le contexte actuel de la mondialisation et de la globalisation, notamment à l'évolution rapide des rapports économiques et financiers dont nous accumulons des retards et des manques à gagner importants. Nous avons sacrifié jusqu'ici le travail productif, la productivité, l'investissement productif, la recherche et l'innovation comme le montre aujourd'hui la réalité d'une politique de gouvernance économique qui demeure et persiste dans une conception étatique développée purement avec une politique «beylicale» et loin d'un vrai système économique et financier révolutionnaire. On oublie ainsi qu'un système économique et financier doit reposer sur le principe «l'entreprise, c'est le marché et le marché c'est l'entreprise», comme aussi l'entreprise est un centre de responsabilité, de décision et de création de richesses. Deuxième contrainte : les effets négatifs d'un cadre législatif et réglementaire, tantôt de droit public tantôt de droit privé, ce qui a affaibli l'économie, les stratégies et les performances de nos entreprises, alors que ces dernières sont l'unique source du droit économique (code de commerce/code civil) qui garantit la liberté d'initiative, d'entreprendre et d'autonomie de gestion responsable des entreprises régies selon les règles du droit privé. Donc, la nécessaire réforme de l'entreprise en conformité avec les lois du marché et le nouveau contexte de l'économie mondiale pour renforcer au mieux ses missions et ses responsabilités dans l'exercice d'une économie de marché dans un contexte mondialisé, et ce, afin de donner le meilleur d'elle-même avec une approche d'économie mixte comme nouvelle perspective de l'économie algérienne. Pourquoi ? Parce que, concrètement parlant, on voit mal un IDE venir investir dans notre pays avec une économie fermée sur elle-même. Cela signifie qu'on n'est pas encore dans une économie de marché au sens plein du terme. Car, on ne pourra parler d'une vraie économie d'entreprise créatrice de richesses d'emplois et de technologies que lorsqu'on est convaincu une fois pour toutes de la primauté de l'économique sur le politique et le juridique, voire le fiscal. Troisième contrainte : force est de constater que de réforme en réforme et quand bien même le diagnostic a été établi sans pour autant atteindre les objectifs attendus de toutes ces réformes qui ont été soutenues financièrement et matériellement par l'Etat, environ 50 milliards de dollars ont été engloutis, selon nos experts économistes. Malgré ce soutien actif et colossal au profit de nos entreprises, la situation actuelle n'est pas très encourageante et porteuse de grandes perspectives pour l'économie algérienne en matière de progrès et de développement économique, dans la mesure où nous n'avons pas su ou pu gérer notre futur, notamment d'avoir cru dans la manne des pétrodollars. Aujourd'hui, tout cela est sérieusement posé à l'heure où l'actualité braque ses feux sur l'adhésion future de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), à la Zone arabe de libre-échange (ZALE) et la signature prochaine de l'accord de notre partenariat à l'Union européenne (UE) pendant que les recettes totales du budget de l'Etat demeurent assurées par la rente pétrolière et nos entreprises demeurent déconnectées des réalités de l'évolution de l'économie mondiale. Quatrième et dernière contrainte : les modalités de recrutement, de promotion et de choix des cadres dirigeants demeurent basées, le plus souvent, sur des recommandations, des relations de régionalisme où, notamment, on fait fi de l'organisation de nos entreprises sous le couvert de l'expression «nul n'est indispensable», dont on connaît aujourd'hui les répercussions négatives, à savoir la démobilisation des cadres, des travailleurs et la fuite des cerveaux. Effectivement, la tendance des dirigeants d'entreprise est de marginaliser, dès leur désignation, les cadres compétents, qui sont écartés de toute décision, et ce, quitte à compromettre un projet d'entreprise non achevé, une restructuration, un plan de redressement, etc. Alors qu'on ne peut améliorer la qualité de la gouvernance économique et le management de nos entreprises que par l'importance et le progrès des hommes. A vrai dire, le choix des dirigeants n'a jamais été des plus heureux pour le développement économique de nos entreprises, parce qu'occuper une responsabilité de PDG où de gestionnaire, c'est d'abord un état d'esprit et de culture d'entreprise, c'est aussi une question de forte personnalité et de conviction. D'où la question qui est posée : pourquoi les dirigeants d'entreprise ne se mettent-ils pas en chasse des partenariats ? Qui s'avèrent aujourd'hui l'arme du progrès et du développement économique d'un pays. Des milliers d'entreprises Qu'en est-il du développement économique algérien ? En effet, l'économie de l'Algérie était, rappelons-le, mise en œuvre dans les années 1967 à 1980. C'est le démarrage de la construction et de l'édification, où l'Algérie vivait au lendemain de son indépendance une situation socioéconomique largement dominée par le chômage, la pauvreté et l'analphabétisme. Elle se devait d'y mettre fin au plus tôt et ceci en engageant des programmes économiques afin de consolider l'indépendance politique par la mise en œuvre des plans de développement : triennal 1967-1969 et quadriennaux 1970-1973 / 1974-1977 et enfin, la valorisation des hydrocarbures par le plan Valhyd pour développer une industrie pétrolière et gazière. Au total, 248 milliards de dinars, soit au taux de change à cette période 1 USD pour 4 DA environ, 62 millards de dollars dont plus de 110 milliards de dinars sont consacrés au secteur des hydrocarbures pour développer une industrie et une économie pétrolière et un peu plus de 120 milliards de dinars au secteur de l'industrie qui ont donné naissance à la construction d'une forte base industrielle qui vise à jeter les fondements d'une intégration économique, d'une économie nationale indépendante et d'une société de progrès. D'où, en effet, un nombre impressionnant d'entreprises économiques, commerciales et bancaires locales et nationales qui voient le jour et leur rôle s'agrandir jusqu'à les compter par milliers, avec notamment la multiplication de leurs usines, de leurs agences ou unités, leur réseau de distribution et de leurs bureaux d'études. A titre d'exemple, Sonatrach est devenue un Etat dans l'Etat et bien d'autres entreprises géantes : Sonacome, SNS Sider, Sonelec, Sonatiba, DNC, SNLB, SN Métal, SNMC, Snic, Sonic, Sonarem, Sonitex, Saidal, Cnan, Cirta Production Tracteurs, etc. Ainsi, parallèlement, le pays s'engage dans la réalisation de vastes programmes dits spéciaux de développement, qui devaient restaurer l'équilibre régional entre les régions du pays, auxquels il faut ajouter le plan Comedor, qui devait restructurer et moderniser la capitale. Cette évolution rapide et positive du progrès de la société algérienne est un événement marquant et témoin de l'engagement des premiers cadres algériens dignes d'une génération au service réellement de l'Algérie indépendante après le départ massif des cadres, employés et ouvriers européens laissant derrière eux un pays totalement à l'arrêt, où notamment ces premiers cadres ont apporté la preuve de leurs sacrifices dans la douleur de leur jeunesse et en se passant d'une vie meilleure ailleurs (outre-mer), à savoir en travaillant sans répit et dans des conditions pénibles et une charge de travail insupportable par manque d'effectif et de qualification. Et, dans tout cela, leurs performances et leur vrai nationalisme sont d'une naïveté et d'une honnêteté intellectuelle et professionnelle extraordinaires. Cela a donné plus de maîtrise à notre développement national sur le terrain. Evidemment, cette race de cadres et de travailleurs est le symbole d'une génération sacrifiée de l'Algérie indépendante. Cela mérite d'être aujourd'hui rappelé dans cette importante étape de l'histoire de l'Algérie et mise en évidence avec force lorsqu'on constate que nos gouvernants et nos élus oublient vite les sacrifices des générations qui marquent l'histoire dans leur pays après s'être installés au pouvoir. Nul ne peut oublier cette grande période où le temps passait, les entreprises se créaient et grandissaient, la croissance augmentait, l'offre augmentait, les prix diminuaient et on parlait moins de détournements de fonds, de corruption, de fuite de cadres et des cerveaux, de capitaux, de liquidation d'entreprises, de compression d'effectifs, de salaires impayés, de conflits sociaux… Il apparaît, au rythme de cette première phase de l'Algérie indépendante la naissance d'une industrie nationale à la faveur de la nationalisation des hydrocarbures intervenue en 1971, un outil indispensable pour la souveraineté nationale et pour lutter contre le sous-développement. On peut en rappeler ici, essentiellement, entre autres, la réalisation de grands ensembles industriels et technologiques dans toutes les branches d'activité : énergie et pétrochimie, industrie agroalimentaire et pêche, mines, hydraulique, biens d'équipement, chimie et pharmacie, électronique, télécommunications et informatique, voies ferrées et moyens de transport ferroviaire et maritime, presse écrite et audiovisuelle (nationale et régionale), textiles, cuirs et chaussures, ameublement, construction, industries diverses, une agriculture rénovée et organisée en grandes exploitations agricoles (domaines autogérés), zones touristiques, à l'instar d'autres grandes réalisations socioculturelles et sportives, d'éducation et scientifiques. Ces grandes réalisations ont fait place à une stratégie industrielle révolutionnaire et une politique régionale de leadership qui a conquis les espaces géopolitiques dont notamment le monde arabe, l'Afrique et le Tiers-monde. Ainsi, plusieurs événements très importants dans l'histoire du monde donnent l'exemple aux pays en voie de développement. Nous notons un effort réel de développement économique au regard de toutes ces réalisations historiques, et quoi qu'on dise, l' Algérie peut s'enorgueillir de posséder aujourd'hui une agriculture et un parc industriel composé de diverses technologies, notamment allemande, française, voire américaine, concernant l'énergie et la pétrochimie qui demeure encore d'actualité et l'architecture du développement économique algérien, voire parmi les plus importants d'Afrique, notamment. Le fleuron de l'économie nationale et son rôle dans le développement du pays est prépondérant, sachant qu'il possède encore une capacité d'ajustement pour restructurer l'économie nationale et pouvoir susciter un apport technologique de valorisation, notamment composé des industries lourdes, légères et des terres les plus fertiles implantées à travers les quarante-huit wilayas du pays qui revêt aujourd'hui une importance stratégique dans le cadre de l'équilibre régional et du développement local. C'était l'alternative qui devait être assumée et partagée par les différents gouvernements passés pour mettre en place les conditions de mise en valeur de cet important potentiel industriel et agricole et, par conséquent, de promouvoir des compétences. L'Algérie est un grand pays vaste et riche en potentialités et a besoin aujourd'hui de grands hommes de profils à valeur H, c'est-à-dire des cerveaux et des bras dans tous les rouages de l'économie nationale, visant notamment à construire une économie nationale forte qui envisage d'atteindre le niveau de développement de l'Espagne pour l'horizon 1990. Effectivement, la part consacrée à l'investissement industriel était autour de 45% du produit intérieur brut (PIB) et de plus de 50% du total investissement au moment où le pétrole valait sur les marchés mondiaux moins de 10 dollars le baril, la part de la production industrielle annuelle était autour de 18 à 25% du PIB, la part générée en croissance annuelle était de plus de 10%, une agriculture rénovée où l'Algérie arriverait à produire la totalité de ses besoins en céréales, en légumes et fruits et à même exporter l'excédent, alors qu'aujourd'hui l'Algérie figure parmi les gros importateurs. L'épargne nationale publique/privée était en moyenne de 40% du PIB, la stabilité du taux de change dinar/dollar avec un cours de change fluctuant entre 4DA et 5DA pour 1 dollar. Ces performances étaient parmi des plus fortes dans le Tiers-monde, un acquis porteur de grandes perspectives socioéconomiques et de grande portée pour intégrer le monde industriel. Au milieu des années 1980, sous le couvert de la restructuration organique du secteur public économique et la suppression du ministère du Plan, alors que la planification est considérée comme une nécessité stratégique pour la politique économique du pays à moyen et long termes, l'évolution du niveau de développement de l'économie nationale se trouvait radicalement inversée, ce qui trouve son explication dans une économie de marché. Mais, plus ouverte sur l'importation et la rente pétrolière. Pour rappel, cela a commencé au milieu des années 1980 par le fameux Programme antipénurie (PAP), et ce, afin de concrétiser pleinement le slogan «Pour une vie meilleure». Et puis, vint l'avènement de milliers d'importateurs sur la base d'un simple registre du commerce aux dépens des règles du jeu de l'économie de marché, ce qui a exclu toute perspective de développement de l'économie des entreprises. Les administrateurs qu'on désigne au sein des conseils d'administration doivent mettre de l'ordre et s'occuper sérieusement de la vie économique et mieux s'impliquer dans les nouveaux enjeux du développement économique de leur entreprise en tant que véritable lieu de création de richesses, de technologies et d'emplois. En somme, il y a décidément une nécessité de réforme de l'entreprise adaptée à l'économie mondiale. C'est dire la nécessité pour nos gouvernants de revoir notre système économique, financier et budgétaire notamment. Exemple : comment se fait-il que notre système en question n'ait pas fonctionné, notamment réagir favorablement par une politique sociale qui favorise l'actionnariat des salariés et du grand public dans les entreprises ou dans l'achat de bons obligataires du Trésor, voire encore l'épargne à taux préférentiels, avec notamment les dernières augmentations et rappels des salaires où notamment nos banques et la Bourse des valeurs avaient un rôle à jouer pour résorber ou à capter les liquidités au lieu qu'elles soient orientées vers les circuits des consommations qui alimentent forcément l'inflation. Sans oublier aussi des rentrées supplémentaires en devises provenant de notre émigration qui devraient se situer annuellement à environ un milliard d'euros. Cela signifie qu'on n'est pas encore dans une économie de marché au sens plein du terme. Sinon, où allons-nous dans la présente situation économique où nos ressources financières en devises ne représentent que 2% hors rente hydrocarbures et nos importations avec un peu plus de 75% de nos besoins ?