Le groupe américain de services pétroliers Halliburton est passé dans le rouge au premier trimestre, plombé par de lourdes charges liées en grande partie aux mesures prises pour s'adapter à la baisse des cours du brut. Selon des comptes publiés lundi, Halliburton a essuyé une perte nette de 643 millions de dollars, contre un bénéfice de 622 millions un an plus tôt. Son chiffre d'affaires a reculé de 4% à 7,1 milliards de dollars, une baisse que le groupe relativise en la mettant en rapport avec une chute de 19% du nombre de puits exploités dans le monde. La chute des prix du pétrole, qui a ouvert autour de 55 dollars lundi à New York soit un peu plus de la moitié de son cours de juin dernier, pèse sur les marges des grands producteurs, dont Halliburton est un fournisseur, en particulier pour les méthodes d'exploitation les plus coûteuses, dans les roches de schiste ou en eau profonde. Notre base mondiale de clientèle répond en réduisant ses niveaux d'activité et en recherchant des concessions sur les prix, ce qui se ressent sur nos marges, souligne le P-DG d'Halliburton, Dave Lesar, cité dans le communiqué. La baisse d'activité de forage a été sans précédent en Amérique du Nord, où le chiffre d'affaires du groupe a reculé de 9% au premier trimestre et son bénéfice d'exploitation de 54%. Les marchés étrangers ont un peu mieux résisté, mais Halliburton évoque aussi des déclins significatifs, de respectivement 16% et 41% dans la zone Europe-Afrique-Russie, notamment l'Angola, les gisements norvégiens de mer du Nord et la Russie, frappée par des sanctions internationales et une volatilité du rouble. Les perspectives du secteur resteront difficiles dans les prochains trimestres, et la visibilité sur la gravité et la durée du cycle reste incertaine, a prévenu Dave Lesar. Le groupe table en particulier au deuxième semestre sur de nouveaux déclins de l'activité et des prix aux Etats-Unis, où le nombre de puits a encore baissé de près de 30% par rapport au premier trimestre.
Restructurations supplémentaires Nous continuerons à gérer ce ralentissement en réduisant nos coûts, en protégeant notre part de marché, a poursuivi le P-DG. Au premier trimestre, Hallibuton a déjà passé 823 millions de dollars après impôts de charge après impôts pour couvrir des dépréciations d'actifs et de stocks, ainsi que des indemnités de licenciement: Halliburton a supprimé 9 000 postes sur les deux derniers trimestres, représentant plus de 10% de ses effectifs mondiaux, a détaillé le directeur financier, Christian Garcia, lors d'une téléconférence avec des analystes. Des mesures additionnelles seront probablement enregistrées au deuxième trimestre, même si nous nous attendons à des charges nettement plus petites, a-t-il ajouté. Halliburton a aussi passé au premier trimestre une charge de 199 millions de dollars pour couvrir la dévaluation de la monnaie vénézuélienne, et de 35 millions pour des coûts liés à l'acquisition de son concurrent Baker Hughes, qu'il espère toujours boucler en fin d'année. Cette opération de près de 35 milliards de dollars vient d'obtenir le feu vert des actionnaires des deux groupes mais attend toujours la décision des autorités de la concurrence dans plusieurs pays. Pour mieux les convaincre, Halliburton a commencé à chercher des acheteurs pour plusieurs activités spécialisées en lien avec le forage, et représentant environ 3,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel, a détaillé Mark McCollum, qui supervise le processus d'intégration. Il s'attend à probablement des cessions supplémentaires, mais juge que le total devrait rester bien en dessous du seuil de 7,5 milliards évoqué à l'annonce de l'opération. Après déduction des charges exceptionnelles, le bénéfice par action trimestriel atteint 49 cents, soit 12 cents de mieux que la prévision moyenne des analystes. Cela permettait à l'action Halliburton de grimper de 3,48% à 48,52 dollars vers 15H30 GMT.