Le géant mondial de l'énergie ExxonMobil a annoncé, avant-hier, un bénéfice en hausse de 49% sur un an, dopé par d'importantes cessions d'actifs mais inférieur aux attentes hors ces revenus exceptionnels.Le bénéfice net part du groupe ressort à 15,9 milliards de dollars, y compris 7,5 milliards de dollars de cessions d'actifs et éléments exceptionnels liés aux impôts. Par action hors éléments exceptionnels, le bénéfice net ressort à environ 1,8 dollar par action, en deçà des attentes de Wall Street (1,95 dollar). Malgré les incertitudes économiques dans le monde, nous continuons à investir avec une vue à long terme du développement de nos ressources, a commenté le P-DG Rex Tillerson dans le communiqué. Le chiffre d'affaires a augmenté de 1,5% sur un an à 127,4 milliards de dollars, largement supérieur aux 115,1 milliards qu'attendaient en moyenne les analystes. Les recettes provenant de l'exploration et la production (upstream) ont notamment reculé de 2,1% à 8,36 milliards de dollars à cause d'une plus faible production de liquides (pétrole et gaz) et de gaz naturel aux Etats-Unis. La production en équivalent pétrole a reculé de 5,6% sur un an au cours du trimestre pour l'ensemble des régions du groupe tandis que les dépenses d'investissement et exploration du groupe ont reculé de 9% à 9,3 milliards de dollars. Les recettes provenant des activités de distribution et raffinage (downstream) ont quadruplé à 6,5 milliards de dollars grâce à la restructuration des activités au Japon qui ont généré un gain exceptionnel de 5,3 milliards de dollars. ExxonMobil avait annoncé en janvier qu'il allait y céder ses activités de raffinage et marketing à une société affiliée, TonenGeneral Sekiyu. Le géant pétrolier a également redistribué 7,7 milliards de dollars à ses actionnaires au cours du trimestre à travers des dividendes et des rachats d'actions, précise son communiqué. L'action progressait de 0,86% à 85,97 dollars dans un marché en nette hausse. Les analystes de Bank of America Merrill Lynch ont qualifié le trimestre de confus. Lors d'une conférence d'analystes, le vice-président des relations avec les investisseurs David Rosenthal a souligné que le ralentissement des économies américaine, japonaise et des pays émergents avait pesé sur la croissance du groupe, tout comme les prix en recul du pétrole brut et du gaz naturel pendant le trimestre. Ils ont été compensés par des marges de raffinage en hausse. Interrogé sur les perspectives d'exploitation de gaz de schiste en Europe, M. Rosenthal a rappelé que le groupe avait abandonné l'exploration d'un site en Pologne, qui n'a pas donné de résultats concluants, mais qu'ExxonMobil comme les autres groupes énergétiques étudiaient d'autres pays en Europe. Il a souligné que le groupe possédait une vaste concession en Allemagne et qu'il était en train d'essayer de faire approuver son exploitation auprès des régulateurs et des collectivités locales. Dans un contexte de prix faibles pour le gaz naturel, les analystes ont mis en doute la valorisation de la filiale d'énergies non conventionnelles XTO rachetée en 2009 mais M. Rosenthal a estimé que cette acquisition représentait de très larges ressources et que l'évaluation des réserves du groupe était faite de manière très prudente. Aux Etats-Unis, le groupe réagit à la faiblesse des prix du gaz en réduisant le nombre de tours de forage en activité, sans donner de prévision sur l'évolution de ce nombre, et en se reportant sur les sites d'extractions de gaz liquides ou de pétrole.