Les dirigeants égyptien, jordanien et palestinien ont fait part jeudi de leur "optimisme" au sujet de la réunion internationale de mardi à Annapolis, aux Etats-Unis, censée relancer les négociations de paix israélo-palestiniennes. Le président égyptien, Hosni Moubarak, a reçu jeudi son homologue palestinien, Mahmoud Abbas, et le roi Abdallah II de Jordanie dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, sur les bords de la mer Rouge, avant une rencontre dans la soirée au Caire des chefs de la diplomatie arabes. Plusieurs pays arabes, comme l'Arabie saoudite, s'interrogent toujours sur leur participation à la réunion d'Annapolis, craignant qu'elle n'ait aucun résultat tangible. Les dirigeants égyptien, jordanien et palestinien ont fait part de leur "optimisme", jugeant qu'Annapolis "pourrait répondre aux ambitions des Palestiniens et du peuple arabe et de tous ceux qui sont intéressés par la question palestinienne et le processus de paix", selon le porte-parole du président égyptien, Souleimane Awad. La lettre d'invitation à la réunion "comporte des références à la paix, et notamment à l'initiative arabe et au principe des territoires contre la paix", a-t-il noté. L'Egypte et la Jordanie sont les deux seuls pays arabes à avoir signé un accord de paix avec Israël. Mardi, lors d'une visite au Caire, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, avait espéré un accord définitif avec les Palestiniens en 2008. Mais les profondes divergences entre Israéliens et Palestiniens sur les questions au coeur d'un éventuel règlement -statut de Jérusalem-est, les frontières d'un futur Etat palestinien, le statut des réfugiés palestiniens et le sort des colonies juives- pèsent sur la réunion d'Annapolis. Les Palestiniens souhaitent que la réunion dresse dans un document la liste des questions en suspens, mais Israël préfère une déclaration vague formulant simplement une liste de points sur lesquels fonder les négociations. Les Etats-Unis tablent d'ailleurs désormais plus sur l'après-Annapolis. La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice a ainsi estimé que le lancement des négociations israélo-palestiniennes suffirait à faire de la réunion un succès. M. Awad a souligné jeudi qu'Israéliens et Palestiniens pourraient ne pas trouver d'accord sur le document commun. "Soit il y aura un document commun avant Annapolis, soit les deux parties exposeront leurs positions (lors de la réunion)", a-t-il dit. "Nous espérons que les deux parties s'accorderont sur ce document (qui) permettra d'espérer des négociations sérieuses." Au Caire, les représentants de la Ligue des Etats arabes étaient en réunion de consultations, qui doit être suivie vendredi matin d'une réunion extraordinaire en présence de M. Abbas. "La principale question à l'ordre du jour est de convenir si la participation arabe (à la réunion d'Annapolis) sera décidée de manière collective ou individuelle", a dit Hicham Youssef, un responsable à la Ligue arabe. Le sultanat d'Oman a devancé la réunion du Caire en annonçant officiellement jeudi sa participation aux discussions d'Annapolis, devenant ainsi la première monarchie du Golfe à confirmer sa présence. La rencontre ministérielle du Caire réunira notamment les 13 membres du comité chargé d'activer l'initiative de paix arabe d'inspiration saoudienne relancée en mars 2007 à Ryad. Cette initiative prévoit une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël en échange du retrait des territoires arabes occupés depuis 1967, la création d'un Etat palestinien avec Jérusalem est pour capitale et un règlement "équitable et agréé" de la question des réfugiés palestiniens.