Le président américain Barack Obama a reçu hier pour la première fois, à la Maison-Blanche, son homologue égyptien Hosni Moubarak, en vue, notamment, de discussions sur le processus de paix au Proche-Orient. Après un premier échange de points vue lundi à Washington avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, le président égyptien devait évoquer avec M. Obama la possible reprise des négociations de paix entre Israël et les Palestiniens. Dans une interview diffusée lundi par la chaîne de télévision américaine CBS, le président Moubarak a estimé que le temps des accords provisoires était révolu et qu'un accord définitif devait être négocié. « Nous devons prendre en compte le problème dans son ensemble, et négocier une résolution finale », a-t-il déclaré sur CBS. Selon un communiqué du gouvernement égyptien, M. Moubarak a « appelé l'administration américaine à s'engager de nouveau dans les négociations » sur la question israélo-palestinienne. Outre Mme Clinton, M. Moubarak a fait valoir sa position auprès du directeur du renseignement américain, Dennis Blair, et auprès de responsables de la communauté juive américaine. Par ailleurs, M. Moubarak a souligné la position renforcée du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, dit Abou Mazen, depuis le dernier congrès de son parti, le Fatah, ce qui selon lui en fait un partenaire fiable pour la paix. Le président égyptien a également mis en exergue les efforts de son pays pour tenter de résoudre la question de la rivalité interpalestinienne entre le mouvement islamiste Hamas qui a pris le contrôle de Ghaza en 2007 et le Fatah. L'Egypte est aussi impliquée dans des tractations entre Israël et le Hamas en vue d'un échange de prisonniers. Agé de 81 ans, M. Moubarak, au pouvoir depuis 1981, est un allié-clé des Etats-Unis au Proche-Orient. Sa visite à Washington a lieu sur fond de pressions du gouvernement américain pour qu'Israël cesse la construction de colonies en Cisjordanie et, dans le même temps, pour que les pays arabes fassent des progrès dans la normalisation de leurs relations avec l'Etat hébreu. La succession selon « errais » Mais pour M. Moubarak, les pays arabes songent à « la reconnaissance d'Israël et la normalisation des relations après, et non avant, qu'on parvienne à une paix juste et durable », a-t-il dit dans une interview au quotidien égyptien proche du pouvoir Al-Ahram. Côté Maison-Blanche, l'appui de M. Moubarak dans les négociations à venir est bienvenu pour tenter de sortir de l'impasse. M. Obama « prendra du temps » pour discuter avec M. Moubarak, a déclaré, lundi, le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs. « Je pense que tous les pays de la région, dans chaque camp, ont certaines responsabilités à assumer alors que nous progressons vers une paix durable au Proche-Orient », a-t-il ajouté. La dernière visite de M. Moubarak aux Etats-Unis remonte à 2004. Il avait alors rencontré le président George W. Bush à Crawford (Texas, sud). Aucune autre visite n'avait été organisée depuis, alors que l'Administration Bush était vivement critiquée pour sa politique au Proche-Orient. L'Administration Obama exige un gel total de la colonisation en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-est annexée en vue de relancer le processus de paix entre Israël et les Palestiniens. Selon un rapport officiel, plus de 300 000 colons israéliens vivent en Cisjordanie. Parmi les autres sujets au menu de la rencontre de mardi, les deux présidents devraient aborder la question des ambitions nucléaires iraniennes.