Alstom s'est dit confiant concernant la viabilité et les perspectives de développement du groupe recentré sur les équipements ferroviaires, après la cession de son pôle énergie à General Electric. Si toutes les entreprises étaient aussi peu viables qu'Alstom Transport, ça ferait du bien à l'économie, a ironisé le P-DG du groupe, Patrick Kron, alors que certains se demandent si le groupe disposera d'une taille suffisante sur un marché mondial où les deux premiers acteurs, les chinois CNR et CSR, viennent de fusionner. Cela fait cinq ans que, année après année, nous avons des commandes supérieures aux ventes, a souligné le dirigeant, à l'occasion de la présentation des résultats annuels d'Alstom. Le groupe a confirmé viser pour le moyen terme une croissance organique de plus de 5% de son chiffre d'affaires et une amélioration graduelle de sa marge opérationnelle dans une fourchette comprise entre 5% et 7% - contre 5,2% en 2014-2015. Les résultats attendus pour 2015-2016 s'inscrivent dans cette tendance de moyen terme, a précisé M. Kron. La progression du chiffre d'affaires sera soutenue par celle du marché du transport urbain, a estimé le dirigeant, soulignant que les nouvelles commandes engrangées présentaient une bonne combinaison entre les opportunités existant dans les pays émergents et des contrats dans nos marchés historiques européens. L'amélioration de la rentabilité devrait, elle, venir de l'effet volume, du travail sur les coûts et de la bonne exécution des projets en cours, a-t-il ajouté. De plus, si des opportunités d'acquisition se présentaient, nous les regarderons volontiers, a déclaré M. Kron, tout en soulignant que l'achèvement de la transaction avec GE était pour le moment la priorité.
Amende aux Etats-Unis, dépréciations en Russie Alstom a annoncé mercredi une perte nette de 719 millions d'euros au cours de son exercice décalé 2014-2015, contre un bénéfice net de 556 millions d'euros un an plus tôt. Il explique avoir été affecté par des éléments exceptionnels, en particulier l'amende de 772 millions de dollars pour mettre un terme à l'enquête pour corruption engagée aux Etats-Unis en 2010 et environ 100 millions d'euros de dépréciations d'actifs, liés principalement aux incertitudes pesant sur ses activités en Russie. Le groupe a aussi passé quelque 100 millions d'euros de charges de restructuration, un montant qui devrait baisser pour les prochaines années, et il fait face à des charges financières ponctuellement élevées, jusqu'à la finalisation de la transaction avec GE. Alstom souligne toutefois que son carnet de commandes a progressé de 24% sur l'année, à 28,39 milliards d'euros, grâce à des prises de commandes record au cours de l'exercice, de 10 milliards d'euros, soit 63% de plus que lors de l'exercice précédent. Le groupe a en particulier engrangé un contrat de 4 milliards d'euros pour des trains de banlieue en Afrique du Sud. Son chiffre d'affaires a augmenté de 8% à 6,16 milliards d'euros, tandis que son résultat opérationnel s'est amélioré de 19% à 318 millions. Ce chiffre est supérieur aux attentes des analystes, qui attendaient un bénéfice opérationnel de 217 millions d'euros, selon le consensus établi par Factset. Les activités en cours de cession ainsi que certains coûts de structure ne sont plus inclus dans le chiffre d'affaires et le résultat opérationnel consolidés. Elles ont dégagé un bénéfice net divisé par quatre à 104 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires en baisse de 7% à 13,33 milliards, du fait d'un faible niveau de nouvelles commandes. Alstom prévoit toujours une cession effective du pôle énergie dans les mois à venir. La transaction a obtenu le feu vert d'une dizaine de juridictions sur les 27 devant donner leur avis. La Commission européenne a récemment repoussé au 6 août la date limite où elle rendra sa décision sur l'opération. Alstom ne distribuera pas de dividende cette année au titre de ses résultats, mais le groupe rappelle qu'une partie du produit de la cession de sa branche énergie - environ 3,5 milliards à 4 milliards d'euros - sera reversée aux actionnaires, par le biais envisagé d'une offre publique de rachat d'actions.