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Alstom : Une tâche épineuse attend le gouvernement français
Publié dans Le Maghreb le 04 - 05 - 2014

En acceptant d'étudier d'autres offres de rachat partiel que celle de l'américain General Electric, Alstom a donné un répit d'un mois au gouvernement français pour travailler à des solutions alternatives pour le fleuron industriel français, mais la tâche s'annonce difficile.
Le conseil d'administration d'Alstom s'est donné mardi jusqu'à la fin mai pour étudier d'éventuelles offres de rachat pour sa branche énergie, avant d'entrer en négociations exclusives avec GE, dont l'offre de 12,35 milliards d'euros a sa préférence.
Un délai que le gouvernement compte bien mettre à profit pour étudier d'autres pistes pour le fabricant de TGV et de turbines électriques, alors qu'il estime avoir été mis à l'écart dans ce dossier qu'il juge stratégique pour la France en termes d'emploi et de localisation d'activité.
Il est tout à fait possible d'avoir une offre alternative dans un délai d'un mois, estime un bon connaisseur du secteur, tout en jugeant cette probabilité faible en raison de la concentration qui prévaut déjà dans l'énergie.
Ce n'est pas une industrie où il y a 25 millions d'acteurs. Tout le monde se connaît, tout le monde se regarde. Il est donc difficile de dire qu'on va faire émerger un mouton à cinq pattes qu'on n'aurait pas vu.

Politiquement compliqué
Siemens, qui a les faveurs du ministère français de l'Economie, a déjà proposé de racheter la branche énergie d'Alstom en échange notamment de son secteur trains et métro et pourrait passer à la contre-offensive, même si les doublons et les risques de concurrence apparaissent plus nombreux avec l'industriel allemand.
D'autres géants de l'énergie présentent un profil qui leur permettrait d'entrer dans le bal des prétendants, comme le japonais Mitsubishi Heavy Industries. Le groupe helvético-suédois ABB s'est lui dit attentif à l'évolution du dossier.
De source proche du dossier, on indique d'ailleurs que des contacts ont été pris avec les Japonais, alors que GE est déjà allié à Hitachi dans le nucléaire.
D'autres acteurs peuvent être crédibles, mais est-ce qu'ils vont faire une offre? Tout porte à croire que non, souligne Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Que le gouvernement essaie de trouver d'autres partenaires, cela paraît logique. Mais le délai d'un mois a été octroyé simplement pour l'apaiser, ajoute-t-il, estimant l'accord avec GE quasiment plié.
Pas sûr, non plus, qu'un autre investisseur non européen soit accueilli à bras ouverts, juge un autre analyste qui n'a pas souhaité être nommé.
Pour l'instant, on ne parle que d'une offre de Siemens, et c'est tout ce qu'on voit venir. Des acteurs asiatiques pourraient se positionner, mais politiquement, ce serait compliqué, estime-t-il.
Beaucoup plus encore qu'avec un conglomérat américain comme GE, présent depuis plusieurs dizaines d'années en France, où il emploie 10.000 personnes. Ils n'ont pas d'empreinte historique en France ni de track record (expérience) avec les clients actuels d'Alstom. Ce sont deux éléments qui me paraissent rédhibitoires.

Piste franco-française
Le gouvernement, qui dit préférer des alliances aux absorptions, réfléchit aussi à une solution franco-française.
Le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, a dit étudier une montée de l'Etat au capital d'Alstom, pour répondre à la demande des syndicats d'empêcher un éclatement du groupe que le P-DG, Patrick Kron, assume. L'Etat s'était désengagé du groupe en 2006, deux ans après l'avoir sauvé de la faillite, en cédant sa participation au groupe Bouygues, actionnaire de référence avec 29,4%, qui souhaite à son tour se retirer. L'Etat ne détient plus qu'une part minoritaire de 0,9% via la Caisse des dépôts (CDC).
Faire entrer du cash dans la maison, c'est bien. Mais cela ne résout pas les questions structurelles auxquelles Alstom est confronté, estime un proche du dossier, citant les problèmes de taille critique, d'exposition géographique et d'endettement.
Quant à l'entrée en scène d'autres entreprises françaises, elle n'est pas jugée plus crédible.
Même si le gouvernement essaie de faire pression sur certains acteurs, il est improbable qu'on ait une solution franco-française, considère Christopher Dembik.
Régulièrement cité, le géant du nucléaire Areva n'en a pas les moyens, et EDF s'est astreinte à une discipline financière, explique un autre analyste.
Les portes sont beaucoup plus ouvertes pour le transport, sur lequel Alstom veut se concentrer après la cession de son pôle énergie, mais dont l'avenir inquiète aussi jusqu'au sommet de l'Etat si ces activités se retrouvaient seules.
On peut envisager que malgré l'apport de liquidités, Alstom essaie dans les prochains mois d'adosser son activité (transports) à un autre partenaire, selon M. Dembik. Une possibilité avancée par Patrick Kron lui-même.

L'ordre des épisodes du feuilleton Alstom soulève des interrogations
Le feuilleton du rachat de la branche énergie d'Alstom, qui oscille entre General Electric et Siemens, suscite des interrogations sur la chronologie et la communication entre le gouvernement et le groupe français.
Du côté du gouvernement, le dossier Alstom, qui mobilise maintenant jusqu'à l'Elysée, trouve un point de départ officiel cet hiver, lorsque le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, très impliqué dans le dossier, commande un rapport sur les options d'alliances pour Alstom.
Nous nous sommes engagés dans une revue de réflexion des orientations stratégiques que nous pouvions imaginer ensemble et cela a eu lieu pendant l'hiver et pendant le printemps, a-t-il assuré mercredi à l'Assemblée nationale.
Le cabinet Roland Berger, sollicité par l'Agence des participations de l'Etat, a remis son rapport que je n'ai pas dévoilé publiquement mais dont l'existence est connue le 13 février 2014, a déclaré le ministre.
Mais pourquoi alors cette impression de surprise générale après l'irruption de General Electric ?
Parce que, selon le ministre, une partie de la direction d'Alstom jouait sa partie sans que l'Etat soit mis dans la boucle.
Tout a été anticipé. Ce qui ne l'a pas été, c'est que les manoeuvres ont été faites sans que le gouvernement n'en ait été informé, sans que les cadres dirigeants, le directoire n'en aient été informés (...), a-t-il dit.
Pourtant, selon Clara Gaymard, la présidente de GE France, le ministre était au courant de l'existence de discussions entre les deux groupes.
Citée par Libération, elle affirme l'avoir elle-même informée en février lors de la visite de François Hollande aux Etats-Unis, tous deux faisant partie du voyage. On a pris un café ensemble. Je lui ai dit qu'on était engagé avec Alstom dans une conversation. Et qu'il y avait la possibilité qu'elle se poursuive. Je lui ai demandé si cela lui posait un problème. Il m'a dit : " Je vais moi-même réfléchir à l'avenir d'Alstom ", a-t-elle déclaré. La visite d'Etat de trois jours a débuté le 10 février.
Mais cela ne dit pas si le gouvernement était informé du succès des négociations.
Lorsqu'une affaire est en train de se boucler et qu'on oublie de téléphoner au ministre de l'Economie et du Redressement productif, alors que tous les jours on lui demande de l'aide, je trouve qu'il y a là un manquement à la déontologie nationale, a déclaré lundi sur RTL Arnaud Montebourg, laissant entendre qu'il ne savait rien de l'avancement des démarches.
Démarches qui, selon le Wall Street Journal de jeudi, ont débuté au plus haut niveau des deux entreprises, par un coup de téléphone et un dîner réunissant M. Kron et le patron de GE Jeffrey Immelt autour d'une table d'un restaurant parisien au mois de février.
Après le dîner, M. Immelt informe son conseil d'administration et courant mars, une équipe est formée chez le géant américain pour travailler aux noces. En trois semaines d'intenses réunions entre les deux parties, le socle d'un accord est trouvé, selon une personne proche des négociations cité par le quotidien américain.
Nous avons commencé les discussions avec eux fin mars (avec GE, ndlr), et en quelques semaines elles ont abouti. Ça a été rapide, il y a eu peu de gens impliqués, a confirmé M. Kron, qui, selon le WSJ, s'est rendu aux Etats-Unis à l'occasion de l'assemblée générale de General Electric pour finaliser l'accord au plus haut niveau.
Selon Le Figaro, M. Kron avait l'intention de prévenir l'exécutif français avant l'officialisation de l'annonce le 7 mai, date de la publication des résultats du groupe.
Mais jeudi dernier, l'agence Bloomberg dévoile le pot au rose, provoquant un tollé en France, des réunions à l'Elysée, et provoquant l'entrée en jeu tardive de l'allemand Siemens.

Deux offres pour un deal à plus de 10 milliards d'euros
Voici les détails de l'offre de General Electric, retenue par le conseil d'administration pour la branche énergie d'Alstom, et de celle de Siemens, qui reste en embuscade pour une opération à plus de 10 milliards d'euros.
General Electric a déposé une offre ferme d'acquisition pour les activités Thermal Power, Renewable Power et Grid, qui concernent la production et les réseaux électriques, d'un montant total de 16,9 milliards de dollars (12,35 milliards d'euros).
L'offre américaine valoriserait, selon General Electric, 7,9 fois l'excédent brut d'exploitation (EBITDA) des activités d'Alstom concernées par le rachat.
Les activités Energie de GE et d'Alstom sont jugées complémentaires dans beaucoup de secteurs, notamment les technologies des turbines à vapeur et à gaz, les activités de service et celles de transmission d'électricité. Dans l'éolien, Alstom est modeste dans l'éolien terrestre mais dispose d'une offre performante dans le offshore, au contraire de GE davantage axé sur l'éolien terrestre, souligne Alstom. Cette complémentarité créera une entité plus compétitive, assure le P-DG, Partrick Kron. GE s'est en outre engagé à ce que la France devienne le centre des activités Energie de GE en Europe, où se trouveront son siège et les centres mondiaux d'excellence de ses activités turbines vapeur, hydro, éolien et grid (réseaux).
Belfort restera un centre d'excellence pour les turbines à gaz.
GE prévoit par ailleurs d'augmenter le nombre d'emplois dans les activités faisant l'objet d'acquisition, avec une évolution des postes vers la production et l'ingénierie à haute valeur ajoutée.
L'opération envisagée permettrait à Alstom de se recentrer sur ses activités Transport et de les développer, grâce à un bilan solide, en saisissant les opportunités qu'offre le très dynamique marché du transport ferroviaire. De son côté, l'allemand Siemens, dont l'offre n'est pas encore ferme et sera examinée de façon moins approfondie, estime la valeur de la branche énergie d'Alstom entre 10,5 et 11 milliards d'euros. Il serait surtout prêt à transférer au groupe français l'ensemble de sa division ferroviaire, c'est-à-dire son activité trains à grande vitesse mais aussi, celle, plus rentable, dans les métros. Cette activité avait été exclue de la première proposition de Siemens dimanche. Le carnet de commande total de ces activités s'élève à 13 milliards d'euros, ainsi qu'un arriéré de 3,5 milliards, selon le groupe bavarois, ce qui amènerait le total à 16 milliards d'euros. Pour autant, Siemens ne donne pas de valorisation précise de la division que l'entreprise entend céder à Alstom. A l'instar de son concurrent américain, Siemens s'engage à maintenir en France le siège de sa future division turbines vapeur et nucléaire, ajoutant son intention de développer à l'avenir les débouchés du nucléaire issu d'Alstom.

Alstom préfère GE mais laisse entrouverte la porte à d'autres offres
L'industriel Alstom a préféré l'offre de l'américain General Electric pour le rachat de son importante branche énergie, mais a laissé la porte entrouverte à d'autres propositions éventuelles, dont celle de l'allemand Siemens, comme le souhaitait le gouvernement qui surveille de près le dossier. Le conseil d'administration d'Alstom a reconnu "à l'unanimité les mérites stratégiques et industriels" de l'offre de GE d'un montant de 12,35 milliards d'euros, lors d'une réunion mardi soir étroitement suivie par l'Etat qui entend veiller à la préservation de l'emploi et au maintien d'activités stratégiques en France. Cette annonce a fait s'envoler l'action Alstom à sa reprise de cotation mercredi. Le fabricant de turbines électriques et de TGV va cependant mettre en place un comité d'administrateurs indépendants, pour procéder, d'ici fin mai, à "un examen approfondi de l'offre, en tenant compte des intérêts de l'ensemble des parties prenantes, y compris ceux de l'Etat français". Dans ce cadre, Alstom ne pourra pas solliciter d'autres offres, mais il "s'est réservé le droit de répondre à des offres non sollicitées", se laissant des marges de manœuvre, comme le souhaitait le gouvernement qui refusait d'être mis devant le "fait accompli". Le conseil a en effet "pris connaissance d'une déclaration d'intérêt" de Siemens, qui aura un accès équitable à l'information lui permettant, le cas échéant, de soumettre une offre ferme".
Le dossier "n'est pas plié", a assuré le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg mercredi. "Nous avons devant nous plusieurs semaines" et "le gouvernement compte utiliser ce temps pour défendre les intérêts industriels de la nation". Ce dernier avait reproché à Alstom de ne pas l'avoir tenu informé des négociations en cours avec GE, dévoilées par la presse la semaine dernière. "Nous avons été entendus, c'est cela qui me paraît essentiel", s'est félicité le Premier ministre Manuel Valls, tandis que le ministre des Finances Michel Sapin a indiqué que le gouvernement n'entendait pas mettre son veto à l'opération.
Après des rumeurs d'OPA hostile visant Danone en 2005, la France a en effet pris un décret qui soumet à autorisation préalable les investissements par des groupes étrangers dans des entreprises appartenant à des secteurs stratégiques. Le gouvernement, qui a placé la lutte contre le chômage et la désindustrialisation au cœur de son projet politique, était monté au créneau dans ce dossier, qu'il juge stratégique, en demandant notamment à Alstom de ne pas précipiter sa décision. "Il est clair que l'Etat aura son mot à dire", a reconnu Patrick Kron lors d'un point presse téléphonique, sans cacher sa préférence pour GE.
"Nous avons une seule offre en main, qui est une offre engageante et une offre de qualité. Vous m'autoriserez à ne pas dire le contraire, puisque c'est moi qui l'ai négociée. C'est une très bonne offre. Le conseil va l'analyser et j'espère qu'il partagera mon analyse", a-t-il dit.
Celle-ci se justifie, selon M. Kron, par les difficultés d'Alstom, qui n'a pas la taille critique dans un marché énergétique européen atone.

Siemens améliore son offre
La division énergie emploie 65 000 personnes dans le monde, dont près de 9 000 en France (sur 18 000), pour un chiffre d'affaires de 14,8 milliards d'euros sur l'exercice 2012-2013, soit environ 70% des revenus totaux.
"Il n'y a pas le feu. Il n'y a pas de problème à court terme, mais il y avait des questions stratégiques à moyen terme", a-t-il expliqué. Il a lui-même pris contact avec GE, dont il a vanté la complémentarité des métiers avec ceux de son groupe, dans l'éolien, l'hydroélectricité ou les services. "Nous avons commencé les discussions avec eux fin mars, et en quelques semaines elles ont abouti. Ça a été rapide, il y a eu peu de gens impliqués".
General Electric a aussi défendu son offre, que son P-DG Jeffrey Immelt a qualifiée de "bonne". GE veut développer l'emploi en France et a proposé que les centres mondiaux pour ses activités turbine à vapeur, énergie hydraulique, éolien offshore et réseaux y soient localisés, tandis que le "centre d'excellence" pour les turbines à gaz resterait à Belfort. Ces déclarations n'ont pas refroidi Siemens, même si l'industriel allemand s'est dit "déçu du manque de coopération" de Patrick Kron. Il a amélioré sa proposition préliminaire faite pendant le week-end. Il évalue dans une fourchette de 10,5 milliards à 11 milliards d'euros les activités énergie d'Alstom et propose de lui céder, en plus de ses trains à grande vitesse, son activité dans les métros et trains de banlieue.
Si le projet de GE était mené à bien, Alstom se concentrerait d'ailleurs sur ses activités emblématiques dans le transport qui, grâce au produit de la cession, bénéficieraient d'une assise financière "robuste" pour se développer.
L'allemand Siemens a amélioré son offre d'achat des activités énergie du français Alstom par rapport à une proposition préliminaire faite pendant le week-end, selon un courrier.
Dans ce courrier, adressé en amont du conseil d'administration d'Alstom qui s'est prononcé mardi soir en faveur de l'offre concurrente de l'américain General Electric, Siemens évalue dans une fourchette de 10,5 milliards à 11 milliards d'euros les activités énergie d'Alstom et propose de lui céder, en plus de ses trains à grande vitesse, son activité dans les métros. Siemens, qui n'a reçu de réponse de la part du français à aucun de ses courriers, se dit par ailleurs, dans cette lettre, déçu du manque de coopération du patron d'Alstom, Patrick Kron. General Electric et Siemens sont tous deux en compétition pour mettre la main sur les activités énergie d'Alstom, sous haute surveillance de l'Etat français qui veut veiller aux intérêts stratégiques de la France et au maintien de l'emploi dans l'Hexagone. Mais l'américain, avec une offre ferme de 12,35 milliards d'euros, a depuis le début les faveurs de l'industriel français. Alstom a ainsi indiqué mercredi étudier l'adossement de ses activités énergie à GE sans toutefois fermer la porte à d'autres offres non sollicitées et en promettant un accès équitable à l'information à Siemens, ce que posait l'allemand comme condition pour déposer une offre ferme. Dans la nouvelle mouture de son proposition, non confirmée officiellement par Siemens, le groupe de Munich (sud de l'Allemagne), qui maintient avoir tous les moyens financiers pour une telle transaction, reste sur l'idée d'un échange d'actifs entre les deux groupes, tous deux présents à la fois dans l'énergie et le transport ferroviaire. Siemens veut racheter les activités énergie d'Alstom, qu'il évalue entre 10,5 milliards et 11 milliards d'euros (contre entre 10 milliards et 11 milliards d'euros jusqu'à présent), sous réserve de l'inspection des comptes du français. En échange, il est prêt à céder, outre ses trains à grande vitesse et ses locomotives, ses métros et trains de banlieue, et à prendre une part allant jusqu'à 19% de ce groupe de transport nouvellement constitué. En revanche, Siemens demande à Alstom de lui céder son activité de signalisation.
Par ailleurs, l'allemand maintient sa garantie de ne procéder à aucun licenciement dans les trois ans ni en France ni en Allemagne. Enfin, il se dit prêt à prendre à sa charge les risques liés aux éventuelles exigences des autorités de la concurrence, ce que General Electric s'est également dit prêt à faire.

Problème de compétitivité en France
Pour le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, le dossier Alstom est révélateur du problème de compétitivité des entreprises françaises et constitue un argument supplémentaire en faveur de son amélioration. Ce dossier montre bien que certaines entreprises françaises ont du mal à survivre seules, et donc là aussi on retrouve le problème de compétitivité, de capacité d'investir, de se développer, a estimé M. Noyer sur Europe 1. Selon lui, c'est un argument de plus pour montrer que l'augmentation de la compétitivité des entreprises françaises est indispensable. L'industriel Alstom, qui cherche à vendre sa branche énergie pour faire face à des difficultés financières, est courtisé à la fois par le conglomérat américain General Electric (GE) et par l'allemand Siemens. S'il a annoncé mercredi sa préférence pour l'offre de GE, il a laissé la porte entrouverte à d'autres propositions, dont celle de Siemens, comme le souhaitait le gouvernement qui surveille de près le dossier.
M. Noyer a souligné que GE était une entreprise bien connue et très française d'une certaine façon, avec beaucoup d'employés en France, des activités industrielles en France et des partenariats importants, par exemple avec Safran sur les moteurs d'avion.


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