Le parti de l'ex-président du Yémen Ali Abdallah Saleh, allié aux rebelles chiites Houthis, a favorablement accueilli les prochains pourparlers de paix de Genève tout en précisant que ses membres n'y avaient pas encore été invités. Le Congrès populaire général (CPG) accueille favorablement la tenue sous l'égide de l'ONU à Genève d'une conférence de consultations avec la participation des composantes politiques au Yémen sans condition préalable, a indiqué un porte-parole de cette formation influente dans un communiqué. Toutefois, le CPG a fait remarquer qu'il n'avait reçu aucune invitation pour se joindre à ces pourparlers. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé samedi que des pourparlers de paix pour le Yémen allaient se dérouler à partir du 14 juin à Genève (Suisse). Il a réitéré son appel urgent à toutes les parties à engager des consultations de bonne foi et sans conditions préalables dans l'intérêt du peuple yéménite. Le gouvernement en exil et les rebelles Houthis ont confirmé leur participation à ces pourparlers destinés à mettre fin à des semaines d'un conflit qui a déjà fait plus de 2 000 morts. Mais le président yéménite en exil Abd Rabbo Mansour Hadi a durci le ton lundi en excluant toute réconciliation avec les rebelles chiites. M. Saleh a quitté le pouvoir en 2012 dans la foulée du Printemps arabe après 30 ans aux commandes du pays, et il continue de diriger le CPG, principal parti du pays. Les forces qui lui sont restées fidèles sont impliquées dans des combats dans la zone frontalière avec le royaume saoudien, à la tête d'une coalition arabe qui mène depuis plus de deux mois des frappes aériennes. De nouveaux raids ont frappé dans la nuit de lundi à mardi des positions des Houthis dans le centre de Sanaa, notamment le ministère de la Défense, ont rapporté des témoins. D'autres frappes ont touché des dépôts d'armes dans la capitale, ainsi que des positions des Houthis notamment à Saada, le bastion des rebelles chiites (nord), et dans la province de Hajja (nord-ouest), toujours selon des témoins. Partis de Saada, leur fief dans le nord du Yémen, les Houthis ont pris le contrôle de la capitale en septembre, puis de vastes régions du nord, de l'ouest et du centre, avant d'avancer vers le sud, poussant M. Hadi à fuir Aden, où il s'était réfugié, pour s'exiler en Arabie saoudite. Ryad a alors pris la tête d'une coalition arabe qui a lancé le 26 mars une campagne de frappes aériennes contre les Houthis et leurs alliés parmi les unités militaires restées fidèles à l'ex-président Saleh.