Dans un nouveau bilan publié par les services des Douanes algériennes, la facture des importations des produits pharmaceutiques s'est établie à 468,6 millions de dollars durant les quatre premiers mois de 2015, contre 774,54 millions à la même période de 2014, soit un recul de 39,5%. La quantité des produits pharmaceutiques importés a connu la même tendance passant de 8.635 tonnes durant les quatre premiers mois de 2014 à 7.422 tonnes à la même période de l'année en cours (-14%), indique le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (CNIS). Cette baisse de la facture a touché l'ensemble de la composante des produits pharmaceutiques: les médicaments à usage humain, les produits parapharmaceutiques et les médicaments destinés à la médecine vétérinaire. La facture des médicaments à usage humain, qui représente près de 94% du volume global des importations des produits pharmaceutiques, s'est chiffrée à 440,34 millions usd (contre 742,52 millions usd), soit une baisse de 40,7%. Les quantités importées ont également reculé pour atteindre 6.707 tonnes contre 8.057 tonnes (-16,75%). Pour les produits parapharmaceutiques, ils ont été importés pour un montant de 18,64 millions usd contre 22,16 millions usd (-16%). Pour les médicaments à usage vétérinaire, les achats de l'Algérie se sont établis à 9,58 millions usd contre près de 9,85 millions usd (-2,6%). A rappeler que la facture des importations de l'Algérie en produits pharmaceutiques s'était chiffrée à près de 2,6 milliards usd en 2014, contre 2,34 milliards usd en 2013 (+10,44%).
Encourager la production nationale La facture des importations des médicaments s'alourdit d'année en année du fait d'une couverture sanitaire globale et de l'acquisition de nouvelles molécules, avait déclaré à l'APS, en octobre dernier, le chargé de la communication au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Salim Belkessam. Pour réduire les importations des produits pharmaceutiques, le gouvernement s'est engagé à encourager la production nationale et œuvre à faciliter l'acte d'investir dans ce créneau industriel afin de stimuler la production. A l'instar des autres produits, l'encouragement de la fabrication locale des médicaments vise à réduire la lourde facture des importations de ces produits stratégiques, notamment en cette conjoncture de rétrécissement des recettes extérieures du pays, induite par la forte chute des prix du pétrole. Mais la dégringolade des cours du brut ne devront pas, pour autant, influer sur l'approvisionnement en médicaments, avait rassuré récemment un représentant du ministère de la Santé, de la Population et de la réforme hospitalière. Cette hausse pourrait être justifiée également, selon la même source, par le souci de l'Etat d'assurer la disponibilité de différents types de médicaments dont les médicaments anticancéreux "extrêmement coûteux", alors que les années précédentes avaient été marquées par des ruptures de stock récurrentes. Les médicaments anticancéreux importés par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), durant 2014, représentent 42% de l'ensemble des médicaments importés. Pour remédier à cette situation, les professionnels appellent à l'amélioration de la production nationale en s'orientant progressivement vers le développement des capacités nationales en matière de biotechnologie. Il est à relever que la production locale, qui représente actuellement 40% du marché national, devrait atteindre 65% en 2015, selon les prévisions des professionnels qui estiment que le potentiel pharmaceutique national actuel permet d'atteindre cet objectif, notamment avec les projets en cours de réalisation d'investissement dans le secteur. "Si les projets d'investissement dans le domaine de l'industrie pharmaceutique se concrétiseraient, ils permettront de placer l'Algérie en position de force non seulement pour couvrir le marché national mais surtout pour exporter", avait affirmé récemment le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), Abdelouahed Kerrar. Le marché national du médicament est estimé à plus de 2,5 milliards de dollars, dont 1,85 milliard dollars d'importation alors que le reste provient de la production locale dont 84% reviennent au secteur privé et 16% au public. En 2013, les importations algériennes en produits pharmaceutiques avaient totalisé 2,28 milliards usd (+1,96% par rapport à 2012), alors que les quantités ont reculé de 6,74% pour totaliser 33.389 tonnes.