Le gouvernement algérien avait adopté, il y a quelques mois, un programme de développement des énergies renouvelables dans une version actualisée qui prévoit, entre autres, de produire 22.000 MW sur la période 2015-2030 avec une part de près de 27% dans la production d'électricité. Et c'est donc le plus normalement du monde que l'objectif de l'Algérie est des plus ambitieux. Et c'est ainsi que pas plus tard qu'avant-hier, le ministre d'Etat ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a affirmé à Paris que "l'Algérie a donc pour ambition légitime d'être, à terme, un leader africain, voire mondial, des énergies renouvelables". "L'Algérie a les moyens de son ambition. En effet, l'Algérie est le pays le plus vaste d'Afrique, du monde arabe et de la Méditerranée et qui dispose de l'un des gisements solaires les plus importants au monde, estimé à plus de 5 milliards GW/an", a fait valoir M. Lamamra à la 1ère Session des consultations ministérielles informelles préparatoires à la COP21 portant sur les questions politiques et l'équilibre général de l'Accord. Il a affirmé, à cet égard, que "l'Algérie a donc pour ambition légitime d'être, à terme, un leader africain, voire mondial, des énergies renouvelables", et "pour ce faire, a-t-il indiqué, l'Algérie s'emploie à promouvoir des accords programmatiques et stratégiques à long terme avec des partenaires tant au Nord qu'au Sud, tant bilatéraux que multilatéraux". M. Lamamra a expliqué que "la moyenne annuelle d'ensoleillement de tout le territoire est estimée annuellement à plus de 2500 heures et dépasserait les 3600 heures dans les Hauts Plateaux", ajoutant qu'"en plus de ses 200 stations thermales, l'Algérie, dixième pays le plus vaste de la planète, dispose d'un réservoir géothermique considérable constitué par la nappe albienne qui s'étale sur plus de 700.000 km2". Là, il est utile d'ouvrir une parenthèse pour rappeler le nouveau plan de développement que l'Algérie est en train de concrétiser. La révision du programme de 2011 porte essentiellement sur le développement du photovoltaïque et de l'éolien à grande échelle, sur l'introduction des filières de biomasse (valorisation des déchets), de la cogénération et de la géothermie et sur le report du développement du solaire thermique (CSP) jusqu'à 2021 en raison de ses coûts encore élevés, précise le ministère. La réalisation de ce programme permettra d'atteindre, à l'horizon 2030, une part de renouvelables de près de 27% dans le bilan national de production d'électricité. Par filières technologiques, le solaire photovoltaïque participera à la réalisation de ce programme à hauteur de 13.575 MW, l'éolien à 5.010 MW, la biomasse à 1.000 MW, la cogénération à 400 MW et la géothermie à 15 MW. En outre, le volume de gaz naturel épargné par les 22.000 MW en renouvelables, atteindra environ 300 milliards de m3, soit un volume équivalent à 8 fois la consommation nationale de l'année 2014. C'est que le programme adopté en 2011 avait connu une première phase consacrée à la réalisation de projets pilotes et des tests des différentes technologies disponibles, explique la même source. Durant cette période, des éléments pertinents concernant les évolutions technologiques des filières considérées sont apparus sur la scène énergétique et ont conduit à la révision de ce programme. Et c'est donc dans ce même ordre d'idée que le ministre d'Etat ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, avait annoncé avant-hier à Paris que "Notre volonté est de mettre sur pied, dés l'année prochaine si possible, un Forum Africain des Energies Renouvelables en tant que plateforme regroupant les décideurs africains avec leurs partenaires ainsi que les dirigeants CEO des compagnies publiques et privées". M. Lamamra a ajouté qu'"une foire annuelle des technologies accompagnerait avantageusement ce Forum". Le MAE a rappelé que "l'Algérie, en sa qualité de vice-présidente du comite intergouvernemental de Négociation, a joué un rôle clé, au cours des négociations de la Convention-cadre sur les changements climatiques", expliquant qu'"elle porte, aujourd'hui, la lourde responsabilité, partagée avec un éminent représentant des Etats-Unis d'Amérique, de co-présider le Comité de négociations de l'Accord de Paris".