On s'attendait à une relative diminution des prix de vente des moutons à l'approche de l'Aïd el Adha, mais, malheureusement, pour les citoyens, les prix flambent toujours. Un tour dans certains marchés de la capitale, comme d'ailleurs dans d'autres wilayas du pays, le constat est le même : les prix sont restés inabordables pour les bourses moyennes. Alors qu'en dire pour les petites bourses?... Ainsi et à titre d'exemple, comparativement à l'année dernière, une hausse allant de 10.000 à 20.000 dinars est signalée par les habitués des marchés de bestiaux qui soulignent que le prix minimum celui de l'Etat est de l'ordre de 25.000 DA alors que chez les autres vendeurs il n'est abordable qu'à partir d'un minimum de 30.000 DA. Les moutons moyens se trouvent entre la fourche 40.000 - 50.000 dinars. Les autres, c'est à qui livre les grandes liasses surtout pour les béliers "calibr és" aux cornes en tire-bouchon A Djelfa, les nombreux marchés de bétail de la région, dont ceux de Hassi Bahbah, El Birine, Messaâd, Dar Echioukh, Ain Ibel et El Idrissia, ainsi que le marché hebdomadaire de la ville de Djelfa, qui se tient chaque lundi, sont le théâtre d'une grande affluence. Le prix d'un bélier cornu varie entre 50 000 DA et 65.000 DA, au moment ou le mouton dit "Thniane" (ne dépassant pas deux ans) est proposé entre 40 et 44.000 DA, tandis les moutons de moins d'une année, appelés localement "Allaliche", sont cédés dans une fourchette allant de 35 000 à 45. 000 DA la tête. Au niveau des marchés d'In-Salah (750 km Nord de Tamanrasset), et en particulier les différents points de vente du bétail, répartis à travers la circonscription administrative, à l'instar de ceux d'Akbour, Deghamcha et Es-Sahla, connaissent une grande affluence. Le prix du mouton était abordable, il y a quelques semaines de cela, avant de connaitre une hausse faisant atteindre à l'agneau de race Sedaoune (race sahélienne) les 30.000 et 35.000 dinars, notamment avec la grande affluence que connaissent ces marchés où activent les éleveurs et marchands d'In-Salah et d'autres venus d'In- Guezzam et Tin-Zaouatine (extrême sud de la wilaya de Tamanrasset). D'ailleurs dans plusieurs points de vente de bétail le prix est négocié autour de 40.000 DA pour le mouton Sedaoune. Dans la wilaya de Tipasa, et plus précisement au point de vente du carrefour de Chenoua, à l'entrée ouest de la ville de Tipasa, acquérir un mouton à 30 000 voire à 35.000 DA est du domaine du "rêve" pour les citoyens. A travers tout le marché, point de mouton à au moins 43.000 DA, au "bas mot", c'est le dernier prix que prononcent les vendeurs, pour un mouton que de nombreuses familles ne considèrent même pas "digne" d'être sacrifié, au vue de sa chétiveté et sans corne De nombreux maquignons, rencontrés sur place ont jugé ces prix "raisonnables", et à la portée de tous, "localement, cela s'entend", ont t-ils soulign é, estimant que les "prix imposés ailleurs sont le fait des intermédiaires (vendeurs saisonniers)" , tout en affirmant que les prix pratiqués à Djelfa sont "régis par la règle de l'offre et de la demande, qui diffère d'un marché à un autre". Les explications pour cette cherté des moutons est toute trouvée parles maquignons : il y a la cherté des produits alimentaires, le transport et bien évidement le travail d'une année d'élevage. De l'avis de plusieurs maquignons, cet enchérissement du prix du mouton est la conséquence directe de l'augmentation du prix des aliments de bétail dont le prix du quintal a grimpé de 1.300 à 2.300 dinars. Certains autres relèvent que les intempéries, marquées l'hiver dernier par d'importantes chutes de neige, ont empê- ché l'accès aux pâturages et causé, parfois, la mort d'importants troupeaux. D'autres citoyens estiment également que la contrebande de moutons vers des pays voisins, notamment la Tunisie et le Maroc, a réduit l'offre face à une forte demande, entraînant fatalement l'augmentation des prix.