Les nombreux marchés de bétail sont ces jours-ci, le théâtre d'une grande affluence Djelfa et ses moutons miroitent sur les Hauts-Plateaux. Djelfa, la perle des Hauts-Plateaux, voit chaque année en pareille époque, quelques jours avant l'Aïd El Adha, une animation indescriptible dans les marchés à bestiaux. Les prix, bien que distincts pour le mouton du sacrifice de cette année, il n'en demeure pas moins que la «bête» est sujet d'âpres marchandages, tenaces entre éleveurs ou simples intermédiaires qui sont légion de nos jours, et potentiels acheteurs venus de plusieurs régions d'Algérie, notamment des villes côtières du centre du pays. Aussi, les nombreux marchés de bétail de la région, dont les plus renommés en citant ceux de Hassi Bahbah, El Birine, Messaâd, Dar Echioukh, Ain Ibel et El Idrissia, ainsi que le marché hebdomadaire de la ville de Djelfa même, qui se tient chaque lundi, sont ces jours-ci, le théâtre d'une grande affluence, aiguisée, il est vrai, par une importante offre de moutons tout désignés pour le sacrifice rituel. Ils sont proposés à des prix «quasi-stables» selon les spécialistes dans le domaine. Ces bêtes ont un prix affiché relativement «stable», mais il n'en demeure pas moins qu'ils frisent des montants qui ne sont pas à la portée de tout le monde. Néanmoins, pour les gens avertis, ces prix sont «presque raisonnables» au vu de la crise économique qui sévit un peu partout dans le monde grevant une bonne partie du pouvoir d'achat du citoyen qui n'en finit pas avec ces dépenses «meurtrières» et répétitives à souhait. L'on citera, si besoin est, la récente rentrée des classes, le dernier Ramadhan suivi de l'incontournable Aïd El Fitr avec leurs dépenses faramineuses en denrées alimentaires et habillement, les vacances pour ceux qui ont pu se les offrir...Tous ces rendez-vous sont devenus des moments redoutés de par le croisement de dates rapprochées entre elles en cette fin de saison d'été. Au vu du rythme des dates du calendrier lunaire qui détermine les fêtes religieuses, ces dernières années, elles ont toutes coïncidé avec les vacances, la rentrée scolaire, les fêtes familiales d'été, le Ramadhan et les Aïd. Ainsi en est-il du marché hebdomadaire du chef-lieu de la wilaya de Djelfa, où le prix d'un bélier bien cornu varie entre 50 et 65.000 DA, au moment où le mouton dit «Thniane» qui ne dépasse pas les deux ans, est proposé entre 40 et 44.000 DA, tandis que les moutons de moins d'une année, appelés localement «Allaliche», sont proposés dans une fourchette allant de 35.000 à 45.000 DA la tête. De nombreux maquignons ont jugé et souligné que ces prix étaient «raisonnables» et à la portée de tous, «localement, cela s'entend», estimant que les «prix imposés ailleurs sont le fait des intermédiaires (vendeurs saisonniers)», tout en affirmant que les prix pratiqués à Djelfa sont «régis par la règle de l'offre et de la demande, qui cependant diffère quelque peu d'un marché à un autre». Certains maquignons locaux ont tenu à faire le récit des «difficultés rencontrées dans la préparation des bêtes du sacrifice», soulignant que l'idée selon laquelle «ils gagnent beaucoup d'argent» est «totalement fausse». Ces préparatifs, selon eux, durent tout le long de l'année. Ces efforts déployés, conjugués à la cherté des prix des fourrages et au manque drastique de main-d'oeuvre, sont déplorés par ces mêmes maquignons. «Ce sont les intermédiaires qui gagnent le plus, avec la hausse des prix des bêtes, car ce sont eux qui imposent la marge du gain, surtout au niveau des marchés à bestiaux des région nord et est du pays, d'où ils sont issus, ceci d'autant plus que leurs gains ne sont pas tributaires des efforts d'élevage et de préparation des bêtes, tout au long de l'année», ont affirmé des éleveurs de Djelfa. Des vendeurs de bétail, dit saisonniers notamment, ont soutenu pour leur défense, que le «transport des bêtes d'un marché à un autre, est un grand risque pour notre argent», assurant qu'ils consacrent de grands efforts pour un gain tout relatif. «Les rumeurs selon lesquelles nous sommes derrière la hausse des prix ne sont que pure spéculation», a affirmé l'un de ces vendeurs réfutant les rumeurs établies. Un citoyen, venu d'Alger, en compagnie de ses amis, pour acquérir le mouton de l'Aïd, a déclaré, quant à lui, avoir constaté «une stabilité des prix comparativement à l'année dernière», estimant que l'abondance de l'offre a contribué dans la «consécration d'un équilibre au niveau du marché où chacun peut trouver chaussure à son pied». Qu'en est-il réellement? Ne dit-on pas à juste titre: «Ne ressent la brûlure du tison, que celui qui a marché dessus» (pieds nus bien sûr). Les quatre races ovines existantes dans la région de Djelfa sont: - La race Ouled Djellal: c'est la race blanche, la plus intéressante par ses aptitudes tant physiques que productives. L'agneau de cette race pèse à la naissance 3 kg 500 g et à 5 mois 30 kg. - La race Rembi: elle serait issue de la blanche par mutation car elle présente les mêmes caractéristiques avec une taille moins basse, une tête fauve, des membres et carcasse très forts. L'agneau à la naissance pèse 3 kg 500 g et à 5 mois 25 à 30 kg. - La race Hamra: elle devrait occuper la 2ème place pour certaines aptitudes qu'elle possède, notamment sa résistance. Elle est en nette régression à cause de sa taille non préférée par rapport à la blanche. Le poids de l'agneau à la naissance est de 2 kg 500 et à 5 mois 25 kg. La race de Taâdmit: la race de Taâdmit est un croisement entre le mérinos et la Hamra. Cette brebis féconde peut mettre bas quatre agneaux par an, soit deux fois deux «jumeaux» et fournit de la laine de qualité supérieure, soit la plus longue fibre. C'est cette race de Taâdmit qui a été exportée durant la période coloniale vers l'Australie, lequel pays est actuellement le premier producteur de viande ovine et de laine animale avec laquelle sont confectionnés les fameux tissus Prince de Galles.