Le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a engagé récemment des discussions avec les acteurs de la filière lait en vue de définir d'ici la fin de l'année une stratégie de développement de la production nationale et de réduction des importations de la poudre de lait, a-t-on appris dimanche auprès du ministère. Après une série de réunions avec les professionnels pour débattre de la situation des éleveurs ayant subi les effets de la sècheresse, le ministère a désigné un groupe de travail devant encadrer les discussions entre les éleveurs, les transformateurs et experts laitiers, censés définir ensemble une stratégie de consolidation de la filière, d'intégration de la production nationale de lait cru et de réduction des importations de la poudre de lait. "Nous nous sommes donnés échéance d'ici la fin de l'année en cours, on aura défini les éléments de cette stratégie dont l'objectif est de se retirer au fur et à mesure de l'importation de la poudre et d'améliorer la production nationale", a indiqué à l'APS, Chérif Omari cadre au ministère de l'Agriculture. Pour ce faire, le ministère a ouvert un "débat serein et responsable" entre les professionnels et les intervenants dans la filière qui devraient se structurer et s'organiser davantage afin de construire "une interprofession solide" capable de défendre les intérêts de cette activité et être une source de propositions pour sa modernisation. Dans le cadre de cette concertation, le ministre en charge du secteur, Sid Ahmed Ferroukhi, a pris des mesures à court terme en faveur des éleveurs ayant subi les effets de la sècheresse qui a sévi pendant les deux dernières années. Il s'agit notamment de permettre aux éleveurs de s'approvisionner directement des minoteries en son, et ce, afin de réduire la tension sur les prix de l'alimentation. "Cette mesure est en application à travers toutes les wilayas, reste que les éleveurs doivent s'organiser en collectifs pour faciliter l'acquisition de cet aliment.", souligne M. Omari. Le ministre s'est engagé aussi à assouplir le système de paiement des primes accordées par l'Etat dans le but d'encourager la production nationale, et ce, afin d'éviter les retards. Concernant la revendication des éleveurs d'augmenter le prix de référence du lait cru cédé aux transformateurs, des négociations ont commencé le 20 septembre entre les éleveurs et les laiteries autour d'un "prix acceptable" prenant en compte les conditions d'élevage, les coûts de production, la taille et la conduite de ces élevages. La deuxième partie de ces pourparlers est prévue pour demain mardi. "On va confronter de manière objective les coûts de production pour essayer de prendre en considération les situations des différents élevages qui existent chez nous selon les systèmes d'élevage, les situations foncières, les régions, la disponibilité de l'aliment, de l'eau et du foncier", a indiqué M. Omari. "J'espère que les deux parties vont converger vers un consensus autour d'un prix de référence acceptable des deux parties. Le ministère va essayer de garantir l'application de ce consensus", a-t-il ajouté, soulignant que la question du prix de référence "n'est qu'un élément parmi d'autres que les professionnels devraient débattre dans le cadre d'une approche participative". Le ministre s'est engagé aussi à "accompagner les professionnels dans la mise en place d'autres éléments de consolidation de la filière, c'est-à dire, trouver ensemble des solutions pour améliorer l'approvisionnement en fourrage vert, en intervenant au niveau technique, de la semence, l'accès au foncier, selon les formules existantes, la mécanisation, la formation et la vulgarisation", explique le même responsable.