Depuis sa création en 2010, le Fonds vert des Nations unies pour le climat, rattaché à la Convention-cadre de l'ONU pour les changements climatiques (CCNUCC), assure un appui financier et technologique pour aider les pays en développement à faire une transition vers une économie verte et plus résiliente aux changements climatiques, c'est ce qu'a expliqué, dimanche à Alger, et lors d'une conférence au siège du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, la directrice exé- cutive de ce mécanisme financier , Hala Cheikhrouhou, qui a souligné aussi, le rôle de ce mécanisme de financement du développement durable. Selon Mme Cheikhrouhou, les deux derni ères années ont été consacrées à rendre opérationnel le Fonds vert dont les règles de fonctionnement sont formulées de la manière "la plus flexible possible et la plus adaptée à une nouvelle organisation multilatérale de financement qui est en train de naître dans le 21 siècle". Le Fonds avait lancé, l'année dernière, sa première mobilisation de ressources et de contributions financières, a rappelé la responsable onusienne ajoutant qu'il avait reçu des promesses de 37 pays du monde entier essentiellement des pays développ és mais aussi des pays en voie de développement. Mme Cheikhrouhou a affirmé, en outre, que ce Fonds compte investir dans des projets de développement durable et d'adaptation aux changements climatiques durant les années à venir. Pour la représentante de l'ONU, la vision du Fonds est claire: être à l'écoute des pays bénéficiaires et les laisser déterminer quelles sont leurs priorités. "C'est dans ce cadre que nous avons invité tous les pays en voie de développement à nommer leur point focal national pour être la source d'information du Fonds sur les priorités nationales stratégiques d'action sur le changement climatique et sur les priorités d'investissement", a-t-elle souligné. Pour l'Algérie, le point focal est le ministère des Ressources en eau et de l'environnement. Détaillant le fonctionnement du Fonds, la conférencière a affirmé que celui-ci travaillera à travers des institutions partenaires qui peuvent être nationales, régionales ou internationales. Pour le moment, le Fonds vert a reçu 80 candidatures d'institutions pour être partenaires et auront la mission de canaliser les ressources financières dont dispose le Fonds vers les pays en voie de développement sous forme de dons et de prêts concessionnels ou d'instruments de financement du secteur privé, destinés essentiellement à des projets visant la lutte contre les effets des changements climatiques. Elle a affirmé en ce sens que le conseil du fonds a accrédité une vingtaine d'institutions qui incluent notamment des banques multilatérales et des institutions des pays en voie de développement. KHEBRI REÇOIT CHEIKHROUHOU Hela Cheikhrouhou, était reçue, dimanche à Alger, par le ministre de l'Energie, Salah Khebri, à qui il a fait part du souhait de l'Algérie de bénéficier du soutien de ce fonds pour promouvoir les énergies renouvelables dans le pays. Lors de cette audience, les deux parties ont examiné les relations de coopération et les possibilités de collaboration entre l'Algérie et ce Fonds. L'Algérie avait adopté un programme national sur les énergies renouvelables, notamment solaire, c'est ce qu'a souligné Khebri, en souhaitant un soutien du Fonds, en particulier en matière de formation et de l'apport technologique, indique le communiqué du ministère de l'Energie. Cheikhrouhou, a pour sa part, exprimé "la disposition du Fonds à collaborer avec l'Algérie en soulignant l'importance du programme national des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique adopté par le gouvernement algérien ", ajoute le communiqué. A rappeler que ce programme prévoit la production de 22.000 MW sur la période 2015-2030 avec une part de près de 27% des énergies renouvelables dans la production d'électricité. Parmi les grands axes contenus dans ce programme, le développement du photovoltaïque et de l'éolien à grande échelle, en plus de l'introduction des filières de biomasse (valorisation des déchets), de la cogénération et de la géothermie. Le solaire photovoltaïque participera à la réalisation de ce programme à hauteur de 13.575 MW, l'éolien à 5.010 MW, la biomasse à 1.000 MW, la cogénération à 400 MW et la géothermie à 15 MW. Il est prévu, en outre, que le volume de gaz naturel à épargner grâce aux 22.000 MW en renouvelables atteigne environ 300 milliards de m3, soit un volume équivalent à 8 fois la consommation nationale de l'année 2014. LE FONDS EST UNE OPPORTUNITE POUR L'ALGERIE D'une autre part, Hala Cheikhrouhou, a indiqué le même jour, que le démarrage opérationnel de ce Fonds, prévu dès la semaine prochaine, constituait une opportunit é pour l'Algérie pour le financement de ses projets de lutte contre les changements climatiques. Le programme de la directrice était chargé, et fructueux car elle s'est réuni aussi avec le Ministre des Ressources en eau et de l'environnement, Abdelouahab Nouri. "Le démarrage opérationnel du Fonds est une opportunité pour l'Algérie de choisir parmi les projets prioritaires qu'elle souhaite proposer au financement par le Fonds", a déclaré Mme Chikhrouhou à l'issue de cette réunion. La directrice a fait savoir que le conseil du Fonds allait se réunir la semaine prochaine pour identifier les projets initiaux à financer de certains pays: "C'est maintenant que la coopération entre l'Algérie et le Fonds doit s'accélérer", a-t-elle ajouté. A ce propos, elle a affirmé que l'Algérie est l'un des pays disposant d'une "stratégie claire" en matière de lutte contre les changements climatique et de la réduction des gaz à effet de serre. Selon elle, la stratégie algérienne en matière de lutte contre les changements servira de base de coopération entre le Fonds et l'Algérie "afin de concrétiser les investissements visant la réalisation de la transition énergétique". Questionné sur les capacités du Fonds à financer des projets "verts" dans les pays en développement, elle a souligné que ce dernier avait reçu des ressources financiè- res initiales et continuait à en lever d'autres. Acet égard, a-t-elle poursuivi, la prochaine conférence de Paris sur le climat, qui se tiendra en novembre prochain (COP21), "sera décisive pour donner plus de visibilité sur la capacité du Fonds à recevoir des contributions additionnelles sur les années à venir. " Doté de plus de 10 milliards de dollars actuellement, le Fonds "commence à investir dans les pays en voie de développement", selon la même responsable. Pour sa part, M. Nouri a indiqué avoir discuté avec Mme Cheikhrouhou des modalités et des perspectives de coopération ainsi que des possibilités d'accompagnement qu'offre ce mécanisme de l'ONU pour les pays afin de mettre en uvre leurs politiques respectives de lutte contre les changements climatiques. "Nous allons consolider notre coopération avec cette institution afin de bénéficier des financements nécessaires", a-t-il dit en rappelant que l'Algérie, concernée par les effets du dérè- glement du climat, dispose d'une "politique claire" en matière de lutte contre ce phénomène. Pour lutter contre les changements du climat, l'Algérie s'est engagée notamment à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans une fourchette allant de 7 à 22% et la consommation de l'énergie électrique à hauteur de 9% et à augmenter la part des énergies renouvelables dans la production de l'électricité à hauteur de 27% à l'horizon 2030, rappelle-ton. Le gouvernement a lancé également un programme de reconversion de plus d'un (1) million de véhicules légers au gaz de pétrole liquéfié carburant (GPLc) et de plus de 20.000 bus au gaz naturel comprim é (GNC) ainsi qu'un programme de logements à haute efficacité énergétique.