Diagnostic unanime de l'opinion internationale : les Occidentaux et les monarchies du Golfe responsables de la crise en Syrie sont aux abois tant l'intervention militaire de la Russie en Syrie est conforme au droit international et répond à la demande souveraine exprimée par le président syrien, Bachar el-Assad. En tout état de cause, cette intervention de la Russie ne peut être en ce moment qu'opportune. Un avis d'ailleurs partagé par nombre d'observateurs et d'Etats qui ont tenu à rappeler la résistance opposée par l'Etat et le peuple syriens au terrorisme et aux manuvres de déstabilisation du pays. L'intervention de la Russie en Syrie, malgr é la complexité de la situation, devient chaque jour limpide, les esprits sont à pré- sents clairs, nombre de masques et de terminologies fallacieuses sont tombées, et que les mensonges des Occidentaux, dont ils ont voulu convaincre le monde, ne tiennent plus, au point que les prétextes auxquels ils s'accrochent et les discours qu'ils tiennent pour justifier leurs agressions contre la Syrie ne font que confirmer les évidences. Aujourd'hui, s'interroger sur les prétextes de la coalition contre le peuple et l'Etat syriens serait une perte de temps et d'énergie, le président de la Fédération de Russie l'a bien compris. Il s'est concentré sur ce qui pourrait attendre Damas, maintenant que les événements s'accélèrent et que la campagne continue de destruction systématique menée par des organisations terroristes a atteint des niveaux sans pré- cédent. Cela relève la mentalité criminelle des responsables qui dirigent les Etats soutenant les terroristes et, en même temps, signifie l'échec de toutes tentatives pour précipiter le peuple syrien dans le bourbier des illusions qu'ils lui ont servies, afin qu'il les adopte et contribue à la chute de sa patrie. Le peuple syrien n'étant pas tombé dans leur piège, ils sont passés à un degré supérieur de sauvagerie visant à le mettre face à l'un des deux choix : accepter ce qui est dicté, ou se laisser assassiner et détruire. Une escalade dans la sauvagerie qui traduit le désespoir des Occidentaux et des monarchies du Golfe, l'Arabie saoudite en particulier devant leur impuissance à briser la résistance du peuple syrien face à une guerre sans précèdent dans l'histoire moderne ; une résistance qui contrarie leur plan et menace leur avenir politique, surtout depuis que le terrorisme a frappé dans leurs territoires respectifs et que les justifications qu'ils ont avancées pour tromper l'opinion publique et servant de couverture de leur agression contre la Syrie et son peuple, ne tiennent plus la route, une opinion publique à qui ils ont raconté qu'ils soutenaient des " révolutionnaires appelant à la liberté et à la démocratie en Syrie, qui découvre qu'ils soutiennent des " terroristes " et qui en paye le prix. Et, alors que ces dernières années c'était le Proche et le Moyen- Orient qui étaient censés exporter le terrorisme au monde Occidental, aujourd'hui c'est l'Occident qui est devenu son incubateur déjà présent au Moyen-Orient, notamment dans les pays du Golfe, et des pays entrés récemment en scène, tels la Tunisie et la Libye, depuis les événements de 2010-2011 ; tous ces incubateurs ont commencé à interagir et à exporter le terrorisme partout ailleurs. Les frappes russes aériennes menées dans le cadre du Centre de coordination antiterroriste mis sur pied à Baghdad entre la Russie, la Syrie, l'Irak et l'Iran et après la demande officielle du régime de Damas illustre la stratégie de Vladimir Poutine, qui consiste à accepter la possibilit é d'interventions militaires sur un territoire étranger tant que celles-ci se font en accord avec l'Etat concerné. Ce cadre d'intervention est dés lors bien différent des diverses interventions occidentales qui ont entaché l'histoire du Proche et du Moyen-Orient ces vingt-cinq dernières années. Le discours du président de la Fédération de Russie prononcé à l'Assemblée générale de l'ONU le 28 septembre dernier excède le seul cas de la nécessaire lutte contre l'Etat islamique. Vladimir Poutine s'est en effet attaché à défendre plus globalement la souverainet é des Etats contre toutes les formes d'interventions extérieures. Un tel monde multipolaire, composé d'Etats souverains aux intérêts souvent divergents, ne peut fonctionner qu'à condition que l'application du droit international ne se fasse pas à géométrie variable. A cet égard, Poutine citera plus facilement le cas du Kosovo que celui de la Crimée Aujourd'hui, le terrorisme n'a pas de frontières et ne recule pas devant les déclarations et les dénonciations. Le terrorisme est une pensée malade, une doctrine pervertie, une pratique déviante qui est née et qui a grandi dans un environnement d'ignorance et d'arriération, auxquelles se sont ajoutés le mépris du droit des peuples et les privations. Ce n'est un secret pour personne que le colonialisme et l'impérialisme ont jeté les bases de tous ces facteurs réunis, les a enracinés, et continue à y contribuer. Comment est-il possible que celui qui a semé les graines du terrorisme veuille le combattre ? La Russie est en train de le combattre en appliquant des politiques rationnelles, fondées sur la justice et le respect de la volonté du peuple syrien de décider de son avenir, de gérer ses affaires et de récupérer ses droits ; fondées sur la diffusion de la connaissance et la lutte contre l'ignorance, sur l'optimisation de l'économie, l'éducation de la société et son développement. C'est fait incontestable que, sur la route de Damas, Moscou avance sûrement et conformément au vouloir souverain des Syriens surtout que le président Poutine a toujours mis en relief l'effet boomerang des interventions occidentales en Irak et en Libye qui ont systématiquement provoqu é la destruction des structures étatiques de ces pays, la dislocation de leur société et la présence en continu du terrorisme rendant impossible toute reconstruction politique ou sociale. " Si l'Etat de droit ne repose sur les fondements d'un Etat autoritaire, il pousse encore plus difficilement sur ceux de l'anarchie, où le vide politique fait de la loi du plus fort une maxime de la vie ". Le constat poutinien dit vaut mieux un Etat, même s'il ne nous convient pas, que pas d'Etat du tout ".