Si politiquement cette action s'inscrit en droite ligne des efforts internationaux pour le règlement politique de la crise, efforts notamment soutenus lors de la réunion de Vienne qui a réuni les principaux acteurs internationaux du dossier (exceptés le gouvernement et les oppositions syriennes), sur le terrain, en revanche, l'action de l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, bat de l'aile. Tandis que les attaques russes contre les positions des groupes terroristes rythment le combat sans concession contre toutes les formes de terrorisme et à l'heure où le président américain évoque un déploiement prochain de troupes spéciales avec pour « mission » de combattre spécifiquement Daech, l'émissaire international, en déplacement dimanche et lundi, à Damas, s'est borné à lancer un appel à un « cessez-le-feu » plus qu'hypothétique. Selon de Mistura, cette « énième » trêve entre les l'armée syrienne et les éléments armés de l'opposition, dont une grande partie n'a rien à envier aux sanguinaires terroristes de Daech et du Front Al Nosra, vise « à aider les efforts diplomatiques pouvant mettre fin à quatre ans et demi de guerre ». Initialement chargé de faire part aux responsables syriens des résultats des discussions qui se sont tenues, vendredi dernier, dans la capitale autrichienne, le diplomate onusien aura, tout porte à le croire, du mal à faire passer un appel qui n'est pas d'actualité. « Ce dont nous avons besoin, ce sont aussi des résultats sur le terrain, un cessez-le-feu, une réduction de la violence. Donner le sentiment au peuple syrien que les discussions de Vienne ont un impact en Syrie même », a-t-il insisté. Après Damas, de Mistura devrait rencontrer, aujourd'hui à Moscou, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, pour parler de la réunion, prévue la semaine prochaine, entre les représentants du gouvernement et de l'opposition syrienne dans l'espoir de « progresser dans l'établissement d'un dialogue réel entre Damas et l'opposition syrienne », selon la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Principal allié de l'Etat syrien, la Russie revient en force sur le dossier et semble tenir, bien plus que les Américains, les manettes, grâce à son intervention armée contre les terroristes de Daech. Mais aussi en réussissant une alliance stratégique (avec la Chine, l'Iran, l'Irak, le Liban, la Jordanie et l'Egypte) autour de son projet de sortie de crise mettant sur le gril un « bloc occidental » visiblement désorienté. « L'émissaire de l'ONU a eu ces derniers jours des contacts avec Damas. Nous espérons connapître les résultats de sa visite », a pour sa part déclaré l'envoyé spécial du président russe Vladimir Poutine pour le Moyen-Orient, Mikhaïl Bogdanov.