Le programme d'appui au développement de la PME en Algérie, signé, avec la commission européenne vise l'amélioration de la compétitivité de la PME pour faire face aux exigences du marché. 445 entreprises ont bénéficié de ce programme, dont 63% d'entres-elles considèrent que ce programme a eu un impact efficient sur la qualité du produit, la maîtrise de la structure des coûts ainsi que sur les techniques de gestion.S'exprimant à ce sujet, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, Olivier de Velp, directeur du programme euro-développement PME (EDPME), s'est inscrit en faux contre les critiques soulevées concernant la mise à niveau des entreprises algériennes dans le cadre de ce programme. "Il ne s'agissait pas de mettre à niveau des entreprises et les PME en Algérie mais il de s'intéresser aux segments très particuliers des entreprises industrielles privées, qui sont de l'ordre de 2000 entreprises. Nous en avons fait rentrer dans la mise à niveau 445, et je considère que c'est tout à fait significatif. Quand je mesure ce qui se passe dans des pays voisins (la Tunisie et le Maroc autant que la Jordanie et le Liban), les résultats en Algérie sont plutôt meilleurs". Cela peut signifier à travers les propos de M. Olivier que les entreprises privées algériennes bénéficiaires de ce programme ont consenti un effort pour modifier leur comportement pour aller vers le développement de la productivité. L'évaluation des PME s'est, d'ailleurs, faite par des experts nationaux et européens. L'enveloppe allouée à ce programme pour le montant de 62,9 millions d'euros, dont 2 millions d'euros ont été défalqués et affectés à la couverture du fonds de garantie, fait dire à M. Olivier que c'est un programme qui est destiné aux entreprises qui "veulent absolument se mettre aux normes internationales et qui souhaitent devenir plus compétitives pour aller travailler sur des marchés à l'extérieur de l'Algérie". Il pense que mettre à niveau des entreprises dans une logique d'exportation et d'internationalisation des activités, peut apporter un soutien à des petites entreprises qui activent sur le marché régional. Il trouve que sur les 445 entreprises ayant bénéficié de la mise à niveau, certaines d'entre-elles sont des leaders sur le marché algérien. Le directeur de l'EDPME souligne que l'entreprise algérienne doit se mettre à niveau à travers "son management, elle doit changer son comportement, elle doit s'intéresser à son marché. Et il est évident que cette mise à niveau ne peut se faire dans de bonnes conditions que si l'environnement de l'entreprise est également mis à niveau. On ne peut évoluer autrement. Il y a également la responsabilité du système bancaire qui est en jeu". Il fera remarquer que les banques algériennes sont encore très frileuses devant le rythme des PME, et il faut que cela change parce que les PME avec lesquelles elles vont travailler, se sont des PME qui sont éminemment profitables, et c'est intéressant pour une banque de les financier, affirme-t-il. Il soutient ses propos en disant que les pouvoirs publics algériens "mettent à leur disposition une panoplie de mesures techniques qu'elles peuvent mettre en œuvre. On a commencé à les mettre en œuvre dans le domaine de la concurrence, dans l'activité commerciale". Il convient de rappeler que le programme Meda 1 dont la durée touche à sa fin, sera suivi d'un nouveau programme PME 2, doté de 40 millions d'euros par la partie européenne et 5 millions d'euros par la partie algérienne. Il a été conclu au mois de novembre par le ministère de la PME et les services de la délégation de la Commission européenne. Ce nouveau programme vise à consolider les acquis des PME dans des démarches de qualité et d'appropriation des normes et à intégrer les nouvelles techniques d'information et de communication, comme facteur de compétitivité. Selon le ministère du secteur de la PME, des ateliers thématiques seront lancés notamment sur la problématique des PME en difficultés financières et qui dispose d'un potentiel de production performant. D'ailleurs, dans le cadre de la loi de finances 2008, un amendement a été adopté par l'APN et portant sur la création du "fonds spécial de soutien aux PME" et qui sera alimenté par le Trésor public. Il sera destiné au développement des investissements dans les entreprises de type PME à travers des crédits de long terme et accompagnera le programme de mise à niveau. Concernant justement ce deuxième programme, M. Olivier note qu'il ira beaucoup mieux que le premier. "L'un des points forts du premier programme, c'est la mise en place d'antennes qui couvrent toutes les régions du pays. Ces antennes seront encore là au moment du démarrage du deuxième programme. Le ministère de la PME et de l'Artisanat a décidé de continuer l'activité des antennes". Il espère que le nouveau programme pourra démarrer beaucoup plus vite dans de meilleures conditions. "Il pourra s'attaquer de façon beaucoup plus importante aux problèmes de l'entreprise algérienne".