Le café a évolué dans des directions opposées à Londres et à New York, le cacao a connu une semaine en dents de scie tandis que le sucre tentait de se consolider, dans un marché volatile où de faibles volumes ont été échangés en raison de la fête de Thanksgiving. Le café évolue diversement Les cours du café ont évolué dans des directions divergentes des deux côtés de l'Atlantique, creusant leurs pertes à Londres tandis qu'ils ont tenté de consolider leurs gains à New York, après le fort rebond enregistré la semaine dernière. Globalement, selon Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group, les volumes échangés sur les marchés sont restés faibles en raison de l'absence de nombreux investisseurs à cause de la fête de Thanksgiving aux Etats-Unis, ce qui a encouragé la volatilité des cours. Le café échangé à New York, l'arabica, a bénéficié de prévisions de production en baisse pour l'année en cours au Brésil, a précisé M. Scoville. Le robusta échangé à Londres souffrait en revanche de la préférence des consommateurs pour le robusta en provenance du Vietnam plutôt que du Brésil, a fait remarquer M. Scoville. "Le Brésil a exporté des quantités de son robusta vers l'Europe cette année pour combler le vide laissé par l'absence d'offre en provenance du Vietnam. Le café est stocké dans des entrepôts et prêt à être livré mais les torréfacteurs européens préfèrent le robusta asiatique et essayent de ne pas utiliser celui qui vient du Brésil", a ajouté l'analyste.
Le cacao s'essouffle malgré un déficit annoncé Les prix du cacao s'affichaient en légère baisse au terme d'une semaine particulièrement volatile, tentant de consolider les gains amassés depuis la mi-octobre. "Les attentes d'une bonne production ont poussé beaucoup d'investisseurs à se demander pourquoi le mouvement d'achats actuel continuait, et un intérêt accru à la vente est possible d'ici la fin de l'année", a relevé Jack Scoville. Ainsi, selon les analystes de Commerzbank, "les prix n'ont pas su profiter des prévisions plus mesurées de la récolte 2015/2016 en Côte d'Ivoire, le plus gros producteur de fèves de cacao au monde", dont la production la saison prochaine devrait être inférieure à celle de cette année (1,257 million de tonnes). "Les producteurs de cacao là-bas ne pensent pas qu'ils seront en mesure de répondre aux attentes pour la récolte principale (d'octobre 2015 à mars 2016). cela est dû principalement à des précipitations insuffisantes de juin à septembre", ont-ils précisé. Or, selon les producteurs cités par les analystes de Commerzbank, les récentes pluies tombées en Côte d'Ivoire ne permettront pas de soutenir la récolte principale, même si elles pourraient en revanche bénéficier à la récolte intermédiaire qui commence en avril 2016. Mais dans l'ensemble, la production devrait avoir été robuste lors de la saison 2014/2015, comme l'a laissé entendre vendredi l'Organisation internationale pour le cacao (ICCO) qui a revu légèrement à la hausse, dans son dernier rapport trimestriel, ses prévisions de production mondiale.
Le sucre sous pression Le sucre a connu une semaine chaotique, baissant d'abord après avoir atteint de nouveaux plus hauts dans le sillage des dernières données sur la production brésilienne, puis se reprenant en fin de semaine. La tonne de sucre blanc pour livraison en mars a ainsi atteint mardi 419,90 dollars à Londres mardi, un plus haut en un an. A New York, la livre de sucre brut pour la même échéance est montée le même jour à 15,78 cents de dollar, son maximum depuis fin janvier 2015. "La production de sucre cette année doit être inférieure à celle enregistrée en 2014/15 car les pluies et la moindre concentration d'ATR (sucres totaux récupérables) dans la matière première freinent tout rebond de la production", a expliqué Antonio de Padua Rodrigues, directeur technique d'Unica, le principal groupement d'industriels du secteur du sucre au Brésil. Pourtant, ces nouvelles données confirmant un déficit de la production au Brésil, le plus gros exportateur de sucre au monde, n'ont pas réussi à soutenir durablement les cours, malgré le rebond observé au cours de la séance de mardi. "Ce rapport n'avait rien d'une surprise étant donné les jours de récolte perdus sur la période en raison des pluies, et n'a pas influencé les contrats à terme", a estimé Nick Penney, analyste chez Sucden Financial. Les cours du sucre ont par ailleurs été lestés par le renforcement du billet vert face au réal brésilien, ce qui a encouragé les investisseurs à vendre leurs stocks de sucre pour recevoir davantage de réais, a ajouté M. Penney. Mais selon l'analyste, le marché tente surtout de trouver un niveau de consolidation alors que le schéma fondamental d'un déficit de l'offre à moyen terme continue de soutenir les cours. Parmi ces facteurs haussiers, l'analyste a notamment évoqué les pluies qui continuent d'affecter les régions productrices au Brésil, gênant la récolte, la baisse de la production indienne mais également les récoltes en Europe, en Amérique centrale voire en Thaïlande qui pourraient être affectées lors de la saison à venir par le phénomène climatique El Nino. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier valait 1 518 vendredi, contre 1 583 dollars le vendredi précédent. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en mars valait 124,15 cents, contre 125,90 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 408,20 dollars, contre 410,90 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 15,07 cents, contre 15,37 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 2 271 livres sterling, contre 2 283 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mars valait 3 313 dollars, contre 3 364 dollars sept jours plus tôt.