Les prix du sucre ont grimpé cette semaine, tirés par des engorgements dans les ports du Brésil et les inquiétudes sur le boom de l'éthanol dans le pays, tandis que le cacao fléchissait et que le robusta se renforçait sur fond de grève des cultivateurs colombiens. CACAO Les cours du cacao ont accéléré leur recul cette semaine, minés par une offre abondante, glissant mercredi à 1.382 livres la tonne à Londres, et jeudi à 2.034 dollars la tonne à New York, des plus bas depuis respectivement avril et juin 2012. En Côte d'Ivoire (35% de l'offre mondiale), "des pluies sont arrivées juste à temps pour renforcer les perspectives de récoltes pour la fin de saison", ont noté les experts de la revue spécialisée Public Ledger, observant que dans le même temps, "les torréfacteurs ne se précipitent pas pour acheter" malgré la baisse des prix. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 1.404 livres sterling vendredi vers 12H00 GMT contre 1.430 livres le vendredi précédent à la même heure. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mai valait 2.093 dollars la tonne contre 2.127 dollars une semaine plus tôt. CAFE Le cours du robusta s'est renforcé cette semaine, se hissant à son plus haut niveau depuis 5 mois (à 2.171 dollars la tonne), tandis que l'arabica se stabilisait. "Le marché est en partie soutenu par des blocages des acheminements de café en Colombie (4e pays producteur de café) par des agriculteurs exigeant de meilleurs revenus", a expliqué Jack Scoville, analyste du courtier Prices Futures Group. L'augmentation des subventions au secteur, accordée le weekend dernier par le gouvernement colombien après une courte grève, a été jugé insuffisante par les producteurs de café, qui se sont associés à un mouvement social des chauffeurs de camion pour bloquer plusieurs axes routiers. Par ailleurs, "les sérieux ravages de la maladie de la rouille (un champignon) dans les plantations d'Amérique centrale tirent le marché. La région pourrait perdre 20% de sa récolte de café cette année, et 30% ou plus la saison prochaine", a ajouté M. Scoville. Autre source d'inquiétude, "le Vietnam, principal exportateur de robusta, s'attend à une récolte médiocre en 2013-2014, en raison d'une sécheresse prolongée, avec un effondrement attendu de 20 à 25% de la production", a souligné Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mai valait 2.160 dollars vers 12H00 GMT, contre 2.107 dollars le vendredi précédent à la même heure. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en mai valait 143,25 cents, contre 143,65 cents sept jours auparavant. SUCRE Les prix du sucre ont nettement grimpé, se hissant vendredi à Londres à un sommet depuis deux mois (à 537,70 dollars la tonne). Le marché digère "les problèmes logistiques persistants dans les grands ports du Brésil (1er exportateur de sucre, ndlr), où les cargaisons de sucre sont en concurrence avec celles de soja", alors que des pluies torrentielles ont perturbé les acheminements et provoqué de longue files d'attentes de navires, a observé Nick Penney, analyste du courtier Sucden. Par ailleurs, "les raffineurs brésiliens tendent à privilégier la production d'éthanol (au détriment du sucre) à cette période de l'année" qui marque le début de la principale récolte de canne dans le pays "afin de se procurer facilement des liquidités", a ajouté M. Penney. Or, "cette préférence saisonnière pour l'éthanol, est encouragée par des facteurs économiques" dont une récente hausse des prix du gazole (qui rend les biocarburants plus attractifs) et des incitations fiscales supplémentaires, et le volume de canne dédié à la production de sucre est diminué d'autant, a confirmé Christina McGlone-Hahn, de Deutsche Bank. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 537,10 dollars vendredi vers 12H00 GMT contre 520,40 dollars le vendredi précédent à la même heure. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mai cotait 18,82 cents contre 18,34 cents sept jours auparavant.