La session parlementaire lors de laquelle doit être élu le président du Liban, prévue pour, hier , a été une nouvelle fois reportée et fixée au 17 décembre, a annoncé, lundi soir, le bureau du président du Parlement,Nabih Berri. Ce nouveau report était attendu, les milieux politiques doutant de la possibilité de trouver une issue à la crise politique. C'est la huitième fois que la session qui doit élire le successeur du président Emile Lahoud est reportée.La présidence est vacante depuis deux semaines et demie, M. Lahoud ayant quitté son poste le 23 novembre. Depuis, la majorité au pouvoir, soutenue par les Occidentaux, et l'opposition, menée par le mouvement chiite Hezbollah, ne parviennent pas à se mettre d'accord sur le nom d'un candidat pour sa succession. Le communiqué du bureau de Nabih Berri a été publié après que des parlementaires de la coalition au pouvoir ont annoncé qu'ils boycotteraient la session de mardi, en raison du refus de l'opposition d'amender la Constitution de sorte que le chef de l'armée libanaise puisse être élu président. La majorité et l'opposition se sont mises d'accord pour que le chef de l'armée, le général Michel Sleimane, soit président, mais les négociations achoppent sur le mécanisme d'amendement de la Constitution et sur la formation du futur gouvernement.L'amendement est une condition sine qua non pour l'élection du chef de l'armée, car l'article 49 de la Constitution interdit à un haut fonctionnaire de devenir chef de l'Etat, sauf s'il démissionne de son poste deux ans avant l'élection. L'amendement doit être entériné par les deux tiers des députés et approuvé par le Parlement. Mais la majorité ne dispose que de 68 députés sur un total de 127, et l'opposition ne reconnaît pas le gouvernement du premier ministre, Fouad Siniora, soutenu par l'Occident, depuis la démission en novembre 2006 des six ministres de l'opposition pour réclamer davantage de portefeuilles ministériels. L'opposition insiste pour que l'élection du président soit précédée de cet accord, tandis que la majorité refuse de discuter d'avance de cette question.