Des représentants des deux autorités libyennes rivales ont annoncé hier en Tunisie être parvenus à un accord, qui devra être approuvé par les deux Parlements, établissant un processus politique pour mettre fin au conflit qui ravage le pays. C'est un moment historique que les Libyens attendaient, que les Arabes attendaient et que le monde attendait, a déclaré Awad Mohammed Abdoul-Sadiq, vice-président du Parlement de Tripoli non reconnu par la communauté internationale. Il s'agit d'une occasion historique qui ne se représentera pas une seconde fois, a-t-il poursuivi à l'issue de discussions entre des représentants des deux Parlements rivaux à Gammarth dans la banlieue de Tunis. Nous invitons tous les pays voisins mais également la communauté internationale à soutenir cet accord qui rendra la région plus sûre, a ajouté le vice-président du Parlement de Tripoli, le Congrès général national (CGN). De nombreux pays, qui s'alarment de la montée en puissance de l'organisation Etat islamique (EI) en Libye, ont insisté sur l'urgence de trouver une solution au conflit dans ce pays. La déclaration de principe, a pour but de lancer les bases d'une coopération transparente entre les deux parties afin de parvenir un accord politique prévoyant notamment la formation d'un gouvernement d'union nationale. Un comité composé de dix membres, cinq de chaque Parlement, sera chargé de choisir un Premier ministre et deux vice-Premiers ministres. Selon le texte, les représentants libyens se sont réunis sans ingérence étrangère et sans conditions préalables. Selon des sources proches des négociations, les responsables libyens vont être reçus par le président tunisien Béji Caïd Essebsi en début de soirée au palais présidentiel. M. Abdoul-Sadiq a eu des mots chaleureux pour la Tunisie et ses responsables politiques lors de la conférence de presse, même si officiellement Tunis n'a joué aucun rôle dans les négociations. Cette annonce intervient alors que les discussions étaient au point mort entre les deux camps, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon ayant estimé fin novembre qu'il n'y avait pas d'échéance pour la formation d'un gouvernement d'union nationale en Libye. La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de l'ex-dictateur Mouammar Kadhafi en 2011. Deux autorités politiques se disputent le pouvoir depuis l'an dernier, l'une basée à Tripoli et l'autre, la seule reconnue internationalement, basée dans l'est du pays. Au terme de près d'une année de négociations, l'ex-émissaire de l'ONU pour la Libye, Bernardino Leon, était parvenu début octobre à arracher un accord pour la constitution d'un gouvernement d'union nationale aux représentants des parties, mais il a été ensuite rejeté par les deux Parlements.