Plus que jamais, l'administration territoriale a besoin d'une décentralisation qui en fin de compte s'attribue plus de missions et de rôle dans la gestion locale. Elle exige en grande partie d'être accompagnée par les citoyens et la société civile eux-mêmes en particulier dans les domaines administratif, politique, économique, social et culturel, soit une démocratie participative de telle sorte que tous les acteurs locaux puissent faire fonctionner leurs propres inté- rêts dans la plus grande transparence mais également de voir leurs défauts et leurs faiblesses qui sont d'ailleurs multiples. Là il ne faut pas que les responsables administratifs et les élus locaux à quel niveau qu'ils soient craignent la critique, à condition que ce soit une critique constructive. Dans ce périm ètre d'essence démocratique, toutes les voies doivent se faire entendre. Aussi longtemps qu'elles expriment le langage de la vérité, de l'intérêt commun, les critiques qu'elles énoncent peuvent à tout moment être prises en considé- ration par les responsables locaux. Ce n'est donc pas une question de démocratie passive, il s'agit de démocratie à la fois repré- sentative et participative. En effet, une participation qui s'effectue seulement au niveau des citoyens serait comme un homme qui marcherait sur une seule jambe, c'est dire combien les deux types démocratie participative et représentative doivent être nécessaires et complé- mentaires. C'est en tout cas, ce que tient à établir et à valoriser le ministre de l'Intérieur et des C o l l e c t i v i t é s l o c a l e s , Noureddine Bedoui. Certes, ce processus démocratique est possible. Mais la réalité sur le terrain est tout autre. La relation par exemple entre la tutelle est les élus locaux demeure toujours fragile, entre l'administration et les citoyens, elle est en pleine stagnation, la promotion de la proximité pour un dialogue et une concertation permanente avec la population sont au bord de l'effondrement. C'est la conclusion à laquelle est arrivée l'opinion publique. Les scandales, les divisons, les malversations dans la gouvernance locale qui minent le bon fonctionnement des APC et APW et qui sont en présence d'élus hostiles à la cohésion et à l'intérêt de la collectivité font que la confiance entre le citoyen et l'administration locale régresse. Etat de fait donc qui fait perdre aux assembl ées élues toutes initiatives, toute crédibilité surtout en cette période de crise économique et financière que traverse le pays. Ces institutions populaires au niveau local sont en train de rater l'occasion de prendre une place forte dans le développement local. Les phénomènes à ce sujet sont assez criards dans différentes régions du pays. Un seul échantillon témoigne de ces dérives. A Bordj Bou-Arreridj par exemple l'APW avec une majorit é a adopté le BP de la wilaya en violation de l'article 162 du code de la wilaya qui stipule que le budget de la wilaya est " voté par chapitre". Dans la même wilaya, 14 élus de l'APC d'El-hammadia ont refusé de voter le BP de la commune. Juste après, le maire est parti à la Mecque pour l'accomplissement du rituel de l'Omra laissant l'intérim à un vice-pré- sident poursuivi en justice pour mauvaise gestion et faisant partie du groupe qui a refusé de faire passer le BP. Cette APC vit depuis plus de deux années des remous avec la mise en cause du maire et de trois vice-présidents par la justice pour mauvaise gestion et autres malversations mais qui continuent à gérer les affaires de la commune en violation de l'article 43 du Code communal. On relève que cette situation ne s'applique pas uniquement à la wilaya de Bordj Bou- Arreridj puisque la non suspension d'élus poursuivis en justice existe dans les wilayas de Sétif, Mila, M'sila, Alger, etc. Là c'est le principe " Nul n'est au-dessus de la loi " qui est complètement violé.