Les nouvelles dispositions contenues dans le projet de révision constitutionnelle "augurent d'un avenir plus serein", estime le président de la Commission de consultation et de promotion des droits de l'Homme, Farouk Ksentini. "Nous encourageons, nous applaudissons et nous soutenons", a-t-il déclaré, ce matin, lors de son passage dans l'émission L'invité de la rédaction de la radio Chaine 3. Le président de la CNCPPDH a salué, entre autre, l'introduction de l'article 41 bis qui consacre la liberté de manifester pacifiquement. Selon lui, l'adoption de cet article mettra fin aux interdictions et ouvrira "très largement le champ de la manifestation pacifique". Il a, également, qualifié de "positives" les dispositions renforçant l'indépendance de la justice et les droits du justiciable. Cependant, Me Ksentini a insisté sur le respect scrupuleux d'application de ces lois une fois adoptées. Car, explique-t-il, "tout est lié à l'application. Il existe des textes d'une générosité incroyable, mais en général les lois sont dévoyées". "Nous accueillons favorablement ces dispositions… mais pour donner notre avis définitif nous attendons l'application qui va suivre", a-t-il résumé. Contrairement aux contradicteurs qui reprochent aux rédacteurs de la mouture de verser dans le détail, Me Ksentini estime que "si on laisse les lois sur le plan des généralités, elles seront dévoyées dans leur application et ça c'est antidémocratique". Selon le président de la CNCPPDH, le nombre de personnes incarcérées en Algérie est de 55 000. Comparant ce chiifre avec ceux d'autres pays, il avoue qu'il est effrayant. "En France, un pays qui nous dépasse de plus de 25 000 habitants, le chiffre des détenus ne dépasse pas les 65 000", a-t-il indiqué. "La justice [en Algérie], est tournée uniquement vers la répression"a accusé Me Ksentini. Pour étayer ses propos, il cite le recours "abusif et inutile" à la détention provisoire.