Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi, a fait savoir que le secteur agricole a réalisé une croissance de 7,5% en 2015, le ministre a présenté le bilan provisoire de l'année agricole octobre 2014-octobre 2015 lors de son intervention au forum d'El Moudjahid. Il a souligné également que l'année 2015 s'était caractérisée par un approvisionnement stable en produits de large consommation notamment le lait, les céréales et la pomme de terre, tandis que 173 000 titres de concession ont été attribués. Le secteur agricole a enregistré une croissance annuelle de 7,5% en 2015 contre 1% en 2014, avec une production d'une valeur de 2 900 milliards DA pour les produits agricoles et de 46 milliards DA pour la pêche et l'aquaculture, a indiqué Abordant la stratégie de son secteur pour les prochaines années, M. Ferroukhi table sur des objectifs "plus précis" à concrétiser dès 2016 pour certaines filières. Il a ainsi cité l'autosuffisance en blé dur dont l'Algérie importe 50% de ses besoins: "Nous avons les capacités de ne plus importer de blé dur et nous allons axer tous nos efforts autour de ce segment", s'est-il engagé. Il a aussi indiqué que son ministère avait décidé de soutenir les semences fourragères en vue d'encourager la production des fourrages, élément important pour l'augmentation de la production laitière. C'est dans cette optique que le secteur a inscrit l'objectif d'atteindre, d'ici à 2019, "zéro importation" de poudre de lait destiné aux produits laitiers dérivés. L'autre filière potentielle est celle du concentré de tomate dont le pays compte devenir même exportateur d'ici trois ans. L'Algérie qui produit la totalité de ses besoins en pomme de terre de consommation, se fixe également l'objectif de devenir autosuffisant en matière de semences de ce tubercule. Par ailleurs, le ministre a avancé que sur le quinquennat 2015-2019, il est visé un taux de croissance moyen de 5%, la réalisation d'un (1) million d'hectares en irrigué, porter la couverture forestière à 13% contre 11% actuellement, créer plus d'emplois et s'inscrire à l'exportation dans certaines filières. Selon lui, les pouvoirs publics vont encore soutenir la mécanisation spécialisée comme les tracteurs, le matériel d'accompagnement, les planteuses-arracheuses, les pulvérisateurs et les moissonneuses-batteuses. Il s'agit d'atteindre, d'ici 2019, un taux de mécanisation d'une (1) moissonneuse-batteuse pour 300 ha (contre 400 ha actuellement) et un (1) tracteur pour 70 ha contre (contre 100 ha). Questionné sur les licences d'importation des produits agricoles et alimentaires, le ministre a indiqué que son secteur comptait élargir ces licences à d'autres produits, et ce, en plus de ceux relevant des contingents agricoles appliqués dans le cadre de l'Accord d'association avec l'Union européenne. Selon lui, ce travail se fait en coordination avec les opérateurs afin d'éviter des perturbations sur le marché local notamment en période de forte consommation et de stockage. Evoquant les dispositions relatives à l'agriculture contenues dans le projet de révision de la Constitution, M. Ferroukhi a estimé que ce texte a donné un "message fort" concernant la protection des terres agricoles et le développement équitable des territoires ruraux. "Nous allons commencer à travailler sur la protection des terres agricoles dès que le projet de révision de la Constitution sera adopté. Nous avons eu beaucoup de pressions sur cet élément et nous essayons tant bien que mal de protéger ce patrimoine intergénérationnel", a-t-il déclaré. Les terres agricoles se composent de 8,5 millions d'ha de superficies agricoles utiles, de 20 millions ha de steppes et de 9 millions ha d'espace de pêche et de 4,2 millions d'ha de patrimoine forestier, rappelle-t-on. "Nous pensons que la meilleure protection est la valorisation de ce potentiel en améliorant l'arsenal juridique qui nous permet d'agir sur le terrain", a-t-il ajouté. Sur un autre plan, le ministre a salué l'esprit de dialogue qui a prévalu durant l'année 2015 avec les différentes organisations professionnelles du secteur autour des objectifs sectoriels agricoles fixés pour le quinquennat 2015-2019.
Qualité reconnue des produits agricoles algériens Les experts nationaux et étrangers participant à un séminaire régional organisé avant-hier à Guelma ont considéré que la qualité de divers produits agricoles algériens peut être reconnue dans le cadre de systèmes distinctifs liés à l'origine. Les participants à cette rencontre de trois jours, organisée à l'Institut de technologie moyen agricole spécialisé (ITMAS) dans le cadre d'un projet inscrit au titre de la coopération avec l'Union Européenne (UE), ont évoqué, dans ce contexte, le miel, la figue de Barbarie et le gombo (gnawia) comme produits de terroir "satisfaisant aux critères de labellisation liés à l'origine". Un travail de base impliquant tous les acteurs locaux afin de définir les critères de qualité et le terroir spécifique du produit est nécessaire pour la reconnaissance de la qualité dans les systèmes distinctifs liés à l'origine, a indiqué l'expert de l'UE, Bernard Bridier. L'obtention de cette labellisation nécessite, notamment, la détermination d'une indication géographique et une appellation d'origine qui seront distinctives du produit, a-t-il noté. Naïma Bouras, représentant le ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, a indiqué que l'objectif de cette rencontre technique est de former les cadres des directions des services agricoles et des associations agricoles actives afin de mieux les impliquer dans cette démarche de labellisation dans le souci de protéger et de valoriser économiquement les produits agricoles nationaux. La rencontre est la seconde du genre depuis l'engagement du projet de coopération avec l'UE en 2014, a-t-elle fait savoir, rappelant que trois produits agricoles pilotes ont bénéficié de ce dispositif de reconnaissance de la qualité, à savoir la variété de datte Deglet Nour d'Ouargla, la figue sèche de Beni Maouche (Bejaia) et l'olive de table de Sig (Mascara). Animée par des cadres centraux du ministère de l'Agriculture et trois experts de l'UE, cette rencontre réunit 60 cadres des directions des services agricoles des wilayas de Sétif, Skikda, Bordj Bou Arreridj, Tébessa, Mila, Souk Ahras, Constantine, Batna, El Tarf, Oum EL Bouaghi, Khenchela, Annaba, Jijel et Guelma.