C'est un nouvel outil «qui vient de renforcer les autres instruments d'organisation de la production et de l'amélioration de la qualité des produits», a indiqué le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi, lors de l'installation de cette nouvelle structure. Le rôle de ce comité, a-t-il expliqué, est de travailler avec les associations des producteurs et des éleveurs pour pouvoir marquer, par des signes distinctifs de la qualité, l'origine des produits agricoles du terroir. A ce propos, il a observé que si ces produits sont connus, ils sont difficilement reconnaissables dans leurs signes par le consommateur. «Le comité, avec les professionnels, doit mettre en place des dispositions en vue de qualifier plusieurs produits», a-t-il ajouté. Quant à l'objectif de cet instrument, il s'agit d'organiser la production nationale, de donner des signes distinctifs aux consommateurs, mais aussi de dégager des possibilités de valorisation de ces produits au niveau de l'exportation afin de diversifier l'économie nationale et créer de l'emploi, a ajouté M. Ferroukhi. Le ministre a appelé les représentants des différentes administrations membres du comité de faciliter le travail aux producteurs et «minimiser les procédures bureaucratiques». L'installation de ce comité vient en application des dispositions législatives et réglementaires prévues par la loi d'orientation agricole du 3 août 2008 qui définit l'architecture générale du système de reconnaissance de la qualité des produits agricoles par des signes liés à l'origine, par des labels agricoles ainsi que des produits d'agriculture biologique. En outre, un décret exécutif a été publié le 7 juillet 2013 portant sur le système de qualité des produits agricoles ou d'origine agricole «labellisation» qui a fixé les objectifs et les règles d'organisation générale pour la valorisation des produits agricoles, notamment du terroir. Ce comité est composé de représentants des administrations publiques concernées (industrie, agriculture, ressources en eau, commerce...), des agriculteurs, des artisans, des institutions techniques, la société civile et les consommateurs. Promouvoir le système de labellisation et assurer sa durabilité Cet instrument «aura pour rôle essentiel d'examiner les demandes de reconnaissance et de labellisation, de donner une indication géographique, une appellation d'origine. Il aura aussi à promouvoir le système de labellisation et assurer sa durabilité», a expliqué le président du comité, Hamid Hamdani. Le comité, qui dispose d'un secrétariat permanent et des institutions techniques, aura des sous comités spécialisés composés de chercheurs et de scientifiques. L'Algérie compte une centaine de produits de terroirs recensés qui sont connus, mais aucun de ces produits ne permet à l'économie de tirer une plus-value aussi bien sur le marché local qu'international, selon M. Hamdani. Actuellement, trois produits agricoles-pilotes de terroir ont été choisis par le secteur de l'agriculture, dans le cadre des projets de jumelage entre l'Algérie et l'Union européenne lancés en octobre 2014. Il s'agit de la date de Deglet Nour de Tolga (Biskra), de l'olive de table de Sig (Mascara) et de la figue sèche de Beni Maouche (Béjaïa). Financés par l'UE à hauteur de six millions d'euros, ces projets devraient aboutir à la finalisation du dispositif institutionnel et réglementaire, au démarrage opérationnel des institutions centrales chargées de la reconnaissance des produits par les signes distinctifs liés à l'origine, au renforcement des capacités des acteurs concernés et à la reconnaissance de trois produits pilotes par les signes distinctifs liés à l'origine. Il est à noter que cette initiative fait partie du programme d'appui à la mise en œuvre de l'Accord d'association, signé entre l'Algérie et l'UE en 2005, qui prévoit l'instauration d'une zone de libre-échange en 2020.