Ayant pour thème "L'indépendance de l'huissier de justice, garant de la sécurité économique et sociale", l'historique 1er Forum national des huissiers de justice a été organisé deux jours durant au Centre des conventions Mohamed Benahmed d'Oran (CCO) avec la participation de près de 1.700 professionnels algériens affiliés à ce corps auxiliaire de la Justice. En plus de la présidente de l'Union internationale des huissiers de justice (UIHJ), Me Françoise Andrieux, d'autres invités étrangers ont participé à ce Forum, à l'instar des représentants des chambres de Marrakech (Maroc), de Bizerte (Tunisie) et de Montpellier (France), lesquelles sont liées par des protocoles de jumelage avec la Chambre régionale des huissiers de justice d'Oran, présidée par Me Mezghiche. Le Forum national des huissiers de justice se tient deux jours durant au CCO avec la participation de Me Redouane Benhamou, président de l'Instance nationale des huissiers de justice du Maroc et président de l'Union maghrébine des huissiers de justice (UMHJ). L'UMHJ sera présidée, à partir de mars prochain, par le président de la Chambre nationale algérienne, Me Bouchachi. Ainsi donc le président de la Chambre nationale algérienne des huissiers de justice (CNHJ), Me Brahim Bouchachi, n'a pas omis de developper l'importance du rôle de ce corps auxiliaire de la justice et ses aspirations à consolider sa mission pour contribuer davantage au développement économique du pays. L'évolution de la législation régissant l'organisation de cette profession a été également mise en exergue par Me Bouchachi qui a, à ce titre, fait observer que le taux d'exécution des décisions de justice a connu une "hausse croissante". "L'exécution évolue de manière excellente si bien qu'aujourd'hui nous pouvons nous féliciter d'exécuter les décisions de justice dans la même année où elles sont rendues", a fait valoir Me Bouchachi. Pour sa part, la présidente de l'Union internationale des huissiers de justice (UIHJ), Me Françoise Andrieux, invitée à cet historique premier Forum national des huissiers de justice ouvert jeudi dernier à Oran a indiqué que "L'UIHJ est reconnaissante aux efforts accomplis par les gouvernements en faveur de l'Etat de droit en plaçant la profession de l'huissier de justice au coeur du dispositif, ce qui est le cas en Algérie notamment". "L'huissier de jusice algérien est un professionnel libéral indépendant qui offre des garanties pour le justiciable, qui est à même de couvrir toutes les activités d'exécution des décisions de justice, de signification et de recouvrement. C'est un professionnel qui garantit les échanges économiques", a-t-elle relevé, dans son allocution. A noter que quatre ateliers thématiques ont été au menu de cette rencontre de deux jours, intitulés "L'huissier de justice et les exigences économiques et sociales de l'Etat", "La profession d'huissier de justice face aux défis de la modernisation dans l'espace de l'exécution sans frontières", "Entre la consécration du droit à l'exécution et l'humanisation, quel avenir pour la profession d'huissier de justice?", et "L'huissier de justice indépendant garant de l'indépendance de la justice". Il est important de signaler, d'autre part que quelque 1.690 huissiers activent en Algérie sous le contrôle de la Chambre nationale (CNHJ) présidée par Me Brahim Bouchachi qui assurera, justement à partir de mars prochain, la présidence de l'Union maghrébine des huissiers de justice. Encore faut-il aussi savoir que ce 1er Forum national intervient dans le sillage de plusieurs rencontres aux objectifs similaires, dont deux colloques de dimension internationale organisés en 2010 et 2013 à Oran, avec le soutien de la CNHJ et de l'UIHJ. Enfin et pour rappel, ces deux manifestations s'étaient tenues sous les thèmes respectifs "L'Huissier de justice, un professionnel au service de l'Etat, du droit, de l'économie et ouvert au progrès" et "L'Huissier de justice, reflet d'une justice contemporaine". Invité de la Rédaction de la chaine 3 de la Radio nationale, le jour de l'ouverture de ce premier Forum, M. Mohamed Bousmaha, membre dirigeant des huissiers de justice, a bien détaillé le rôle, à la fois économique et social, de la profession d'huissier de justice. Ainsi M. Mohamed Bousmaha,a saisi cette occasion pour lancer un appel aux pouvoirs publics, auxquels il reproche de ne pas accorder toute la considération qu'il sied aux membres de cette corporation. " Nous avons besoin, déclare-t-il, d'être entendus, d'être perçus comme une force de proposition ", sachant le rôle important que nous jouons particulièrement en matière de recouvrement des créances de l'Etat. . Il n'a pas non plus omis de citer la récupération de l'impôt sur les quelque 6.000 milliards de DA détenus par les tenants du marché informel, qu'il estime un défi de taille, pour le relèvement duquel M. Bousmaha appelle à faciliter le libre accès au patrimoine des débiteurs. Il estime, en outre, que les huissiers de justice peuvent contribuer de manière décisive à asseoir la transparence des marchés publics, " mais, s'interroge-t-il, les pouvoirs publics sont-ils prêts à leur permettre de jouer ce rôle ". Enfin, M. Mohamed Bousmaha a également tenu à signaler que seulement 2% des créances redevables au patrimoine public ont pu être récupérés à ce jour, " 40.000 décisions de justice n'ayant pas été suivies d'exécution, depuis 1991 ", l'invité constate que les 1.659 huissiers répartis dans le pays constituent, à cet effet, une force sur laquelle il faut compter.