Des pluies salvatrices se sont abattues ces dernières 24 heures sur les wilayas du nordest et les Hauts- Plateaux, éloignant le spectre d'une sécheresse qui s'annonçait désastreuse pour la saison agricole, notamment la céréaliculture dont la campagne n'a pas connu de réelle avancée, selon des professionnels de la filière. L' apport pluviométrique de ces dernières précipitations, même s'il reste faible par rapport à la moyenne enregistrée durant cette période, située aux alentours de 300 à 500 millimètres par an, redonne espoir à ces milliers d'exploitants agricoles, qui commençaient à se préparer au pire. Beaucoup d'entre eux, principalement les céréaliculteurs de la région sud-est, ont repris confiance avec l'arrivée de ces pluies et s'affairent déjà à reprendre les opérations de semailles, reportées de plusieurs semaines, faute de pluviométrie, apprend-on auprès de ces derniers. Ce retour d'espoir est encore plus palpable dans les wilayas des hauts plateaux, telles que Médéa, où l'apparition de la neige a rendu le sourire aux exploitants agricoles qui assistaient désarmés à la mort lente de leurs champs de culture et vergers. Ces premières chutes de la poudreuse ont été bien accueillies par les paysans. Dans le cadre de la généralisation de l'irrigation des terres agricoles et la promotion de l'agriculture dans les régions du sud. Près de 200 pompes solaires ont été install ées en 2015 pour l'irrigation de périmètres agricoles dans le sud du pays, a indiqué le directeur du Centre de développement des énergies renouvelables (Cder), Noureddine Yassa. Fonctionnant totalement en énergie solaire, ces pompes assurent l'alimentation en eau pour l'irrigation de périmètres agricoles à partir des forages avec une profondeur pouvant aller jusqu'à 70 mètres et un débit de 180 m3/jour pour chaque pompe, précise M. Yassa. Elles sont alimentées en électricit é par le biais de mini centrales dotées d'une puissance moyenne 13 kilowatt (KW) et composées d'une trentaine de panneaux photovoltaïques. Ces unités de pompage d'eau ont été réalisées par les unités de recherche du Cder et affectées par les services du ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche. Les opérations d'installation d'équipements de pompage d'eau s'inscrivent dans le cadre de la contribution de ce centre dans les efforts engagés par les services du ministère de l'Agriculture à l'effet d'augmenter la superficie de périmètres agricoles irrigués, et ce, à travers la multiplication de l'utilisation d'énergie solaire dans le développement de la petite et moyenne hydraulique pour les régions du sud. Pour la période 2015-2019, l'Etat s'est fixé pour objectif de porter à 2,5 millions ha la superficie nationale des périmètres irrigués qui est estim ée actuellement à 1,2 million ha. De surcroît, le fait que les régions du sud du pays soient vastes, enclavées et difficiles, sur le plan technique et économique, à raccorder au réseau électrique cela rend nécessaire le recours à l'utilisation de l'énergie solaire photovoltaïque pour assurer leur alimentation en électricité et en eau, relève le même responsable. Ainsi, l'introduction des énergies renouvelables, notamment le solaire photovoltaïque, dans l'irrigation et l'alimentation en énergie électrique des régions agricoles et rurales dans les Hauts Plateaux et le sud du pays "devrait permettre d'économiser d'importantes quantités de gaz naturel et de mazout utilisés pour le fonctionnement des centrales électriques dans ces régions", fait-il valoir. Dans cette optique, le Cde a aussi poursuivi son programme d'installation de kits solaires pour l'électrification et le pompage d'eau dans les Hauts Plateaux et le sud. Cette opération a été pilotée par les services du minist ère de l'Agriculture en collaboration avec ce centre à travers l'installation d'un millier de kits solaires pour l'électrification et le pompage. Par ailleurs, l'année 2015 s'est soldée par la mise en service de 14 centrales électriques photovoltaïques d'une capacité de 268 mégawatts (MW) dans les Hauts Plateaux et le sud du pays pour un coût total de quelque 70 millions de dinars. L'élargissement de la superficie agricole irriguée en Algérie permettra de couvrir tous les besoins en produits agricoles fin 2019. Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi a souligné que le projet en cours, établi en étroite collaboration avec les deux ministères et le soutien du Premier ministre pour accroître les superficies agricoles irriguées en Algérie de 1,2 million d'hectares actuellement à 2 millions ha entre 2015 et 2019. M. Ferroukhi a indiqué que sur directive du Premier ministre la création de nouveaux périmètres agricoles irriguées est en cours dans les Hauts plateaux et dans le Sud du pays en parallèle avec l'accroissement du rendement des superficies irriguées existantes, l'exploitation de toutes les terres aménag ées et leur dotation de moyens d'irrigation modernes économes de l'eau, en plus d'une organisation collective dans le domaine de l'irrigation. Pour sa part, le secrétaire général du ministère des Ressources en eau et de l'Environnement a rappelé que le Gouvernement déploie de grands efforts pour développer le secteur agricole en tant que "moteur de développement", créateur d'emplois. Ces efforts sont accompagnés du développement de l'irrigation agricole qu'entreprend le Gouvernement depuis 1999 pour accroître la superficie irriguée de 350 000 ha en 1999 à 1,2 million ha actuellement, a-t-il souligné mettant en relief les analyses du secteur agricole ayant démontré que 50 % de la production agricole en Algérie proviennent des superficies irriguées qui représentent 14 % de la superficie agricole globale. Le même responsable a affirmé que l'irrigation agricole générera un grand nombre de postes d'emploi avec l'objectif d'un million d'hectares de terres irrigu ées prévu d'être réalisé à l'horizon 2019, soit 1 million d'emplois directs et 2 millions indirects. Hamza Belaidi.