Le développement du sud du pays est une des priorités du Gouvernement et en matière agricole le processus est en plein mouvement. D'ailleurs pas plus tard qu'il y a presqu'un mois, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi, avait appelé à partir de Ouargla, à asseoir un cadre de développement permettant l'inté- gration et une complémentarité entre les différentes activités agricoles dans les régions sahariennes. "Il est temps de mettre en place un cadre de développement harmonieux pour les régions sahariennes, permettant d'assurer la complémentarité entre les zones de mise en valeur agricole, les zones pastorales et les autres dédiées à l'exploitation d'autres activités agricoles, avait alors estimé le ministre, en ouverture d'une rencontre régionale des chameliers. Ainsi donc et après Ouargla le mois dernier, M. Ferroukhi sera aujourd'hui à Adrar où il effectuera une visite de travail de deux jours au cours de laquelle il doit s'enquérir des réalisations actuelles de la wilaya sans oublier de penser au développement futur de cette partie du Sud algérien qu'il faudrait également bien exploiter pour booster l'économie nationale et pour être plus précis pour favoriser la production nationale afin d'éviter toute importation. Le développement agricole devra être "équitable" et "équilibr é" entre les différentes régions du pays, pour ne pas qu'une filière se développe au détriment d'une autre, avait souligné le ministre récemment dans le Sud du pays, en relevant, à ce titre, "le rôle important attendu des associations agricoles professionnelles dans le cadre de cette approche, sans négliger les premi ères activités agricoles oasiennes de la région, dont la phoeniciculture et l'élevage camelin qui nécessitent une délimitation d'espaces appropriés pour leur développement". M. Ferroukhi avait, en outre, mis l'accent sur la nécessaire identification, à la lumière des études menées par le secteur sur le développement agricole dans le pays, de régions purement agricoles, avant de mettre en exergue l'importance de l'installation, dans chaque wilaya, d'un conseil d'orientation pour le développement agricole, d'y faire adhérer les éleveurs pour prendre en charge leurs préoccupations liées aux activités agricoles spécifiques à chaque région, qu'elle soit steppique, montagneuse ou saharienne. Le ministre saisira donc cette occasion pour encourager la valorisation des efforts de développement des cultures intensives et de l'agriculture traditionnelle à travers la wilaya sans oublier l'irrigation des terres agricoles et la promotion de l'agriculture dans les régions du sud. D'ailleurs, il est utile de rappeler que près de 200 pompes solaires ont été installées en 2015 pour l'irrigation de périmè- tres agricoles dans le sud du pays, comme l'a si bien indiqué à l'APS le directeur du Centre de développement des énergies renouvelables (Cder), Noureddine Yassa. Ce projet, piloté par le Cder, s'inscrit dans le cadre de l'irrigation des terres agricoles et la promotion de l'agriculture dans les régions du sud dont la dernière installation du genre a été mise en service en décembre dernier dans la commune de Reggane (wilaya d'Adrar). Pour la période 2015-2019, l'Etat s'est fixé pour objectif de porter à 2,5 millions ha la superficie nationale des périmètres irrigués qui est estimée actuellement à 1,2 million ha. De surcroît, le fait que les régions du sud du pays soient vastes, enclavées et difficiles, sur le plan technique et économique, à raccorder au réseau électrique cela rend nécessaire le recours à l'utilisation de l'énergie solaire photovoltaïque pour assurer leur alimentation en électricité et en eau. Ainsi, l'introduction des énergies renouvelables, notamment le solaire photovoltaïque, dans l'irrigation et l'alimentation en énergie électrique des régions agricoles et rurales dans les Hauts Plateaux et le sud du pays "devrait permettre d'économiser d'importantes quantités de gaz naturel et de mazout utilisés pour le fonctionnement des centrales électriques dans ces régions. Par ailleurs, l'année 2015 s'est soldée par la mise en service de 14 centrales électriques photovolta ïques d'une capacité de 268 mégawatts (MW) dans les Hauts Plateaux et le sud du pays pour un coût total de quelque 70 millions de dinars. En juillet dernier, pas moins de 150 projets d'investissements agricoles ont été financés en 2015 par le biais des crédits agricoles R'FIG et Ettahadi dans la wilaya d'Adrar. Cent quatre (104) investissements ont été financés dans le cadre du crédit Ettahadi, pour un montant globale de 575 millions dinars, versés notamment dans la céréaliculture, une filière straté- gique qui bénéficie de mesures particulières, du soutien et l'accompagnement de l'Etat dans le cadre de l'objectif de sécurité alimentaire. S'agissant du crédit de compagne R'FIG qui enregistre un engouement de la part des agriculteurs de cette région notamment les jeunes investisseurs, cette formule de crédit à permis le financement de 84 dossiers pour un montant dépassant les 350 millions dinars, des projets versés particulièrement dans les filières agricoles, dont en premi ère place la céréaliculture avec 71 dossiers, les cultures maraîchères, de la pomme de terre, et l'industrie de transformation des dattes, a-t-il ajouté. De plus, les services de cette institution financière ont commenc és le financement dans le cadre du crédit des dossiers déposés pour l'actuel saison agricole (2015-2016), dont huit (8) investissements agricoles ont été déjà financés. En outre , quatre-vingt et onze (91) projets d'investissements agricoles en été également financés par la BADR d'Adrar dans la même période, à la faveur de déférents dispositifs d'emploi de jeunes , pour un montant global de plus de 300 millions dinars , qui ont générés plus de 200 emplois . Ces jeunes investisseurs sont intéressés en premier lieu par les activités agricoles, avec 53 projets, suivi de l'artisanat, le transport de marchandise, les services, bâtiment, et hydraulique. Il serait donc bien intéressant de savoir les résultats de ces encouragements. L'élargissement de la superficie agricole irriguée en Algérie permettra de couvrir tous les besoins en produits agricoles fin 2019. Le projet en cours, établi en étroite collaboration avec les deux ministères et le soutien du Premier ministre pour accroître les superficies agricoles irrigu ées en Algérie de 1,2 million d'hectares actuellement à 2 millions ha entre 2015 et 2019, s'inscrit dans le cadre du programme du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, visant à développer le secteur agricole et à renforcer la sécurité alimentaire en Algérie. Il ne faut pas oublier aussi de rappeler la directive du Premier ministre pour la création de nouveaux périmètres agricoles irrigu ées en cours dans les Hauts plateaux et dans le Sud du pays en parallèle avec l'accroissement du rendement des superficies irriguées existantes, l'exploitation de toutes les terres aménag ées et leur dotation de moyens d'irrigation modernes économes de l'eau, en plus d'une organisation collective dans le domaine de l'irrigation. Ces efforts sont accompagnés du développement de l'irrigation agricole qu'entreprend le Gouvernement depuis 1999 pour accroître la superficie irriguée de 350.000 ha en 1999 à 1,2 million ha actuellement, a-t-il souligné mettant en relief les analyses du secteur agricole ayant démontré que 50 % de la production agricole en Algérie provient des superficies irriguées qui repré- sentent 14 % de la superficie agricole globale. Et la wilaya d'Adrar doit également participer à cette opération car l'irrigation agricole générera un grand nombre de postes d'emploi avec l'objectif d'un million d'hectares de terres irriguées prévu d'être réalisé à l'horizon 2019, soit 1 million d'emplois directs et 2 millions indirects. D'ailleurs et pour rester toujours dans la wilaya d'Adrar, il est aussi utile de rappeler que mois de décembre dernier le pré- sident du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Ali Haddad, avait indiqué que l'attractivité du sud algérien n'est plus à prouver et certaines de ses régions réunissent des potentialités sectorielles aussi stratégiques que complémentaires. S'exprimant lors de l'inauguration du bureau de wilaya d'Adrar du FCE, M. Haddad a affirmé que "l'attractivité du sud algérien n'est plus à prouver", et que certaines régions comme Adrar "réunissent des potentialit és sectorielles aussi stratégiques que complémentaires, telles que l'agriculture et l'énergie, le tourisme et la culture". Il appartient de voir comment développer un cluster sur une ou deux filières autour de technologies de pointe à même d'optimiser les rendements au regard des capacités agricoles et des disponibilités hydriques de son sous-sol, a-t-il conclu.