La production de pétrole et de gaz en mer du Nord risque d'être divisée par deux en dix ans si de nouveaux investissements ne sont pas réalis és, a prévenu mardi Oil and Gas UK, la fédération du secteur pétrolier et gazier au Royaume- Uni. La production devrait diminuer de moitié entre 2015 et 2025 si des opportunités de nouveaux investissements ne sont pas concrétisées, a prévenu le lobby dans son rapport annuel. En 2016, les investissements en amont dans de nouveaux projets devraient atteindre moins d'un milliard de livres (environ 1,28 milliard d'euros au taux de change actuel) alors qu'ils repré- sentaient en moyenne 8 milliards de livres par an sur les cinq derni ères années, a estimé Oil and Gas UK. Cette forte baisse des investissements fait suite à la dégringolade des cours de l'énergie observée depuis près de deux ans. En effet, les pressions sur le secteur se sont accrues à mesure que les prix continuaient de baisser: le cours du pétrole a perdu 70% depuis l'été 2014 et le prix moyen du gaz de 20% l'année dernière, a relevé la fédération. Ainsi, malgré une hausse de la production à 1,64 million de barils équivalent pétrole par jour (mbep/j) en moyenne (soit une hausse d'environ 9,7% par rapport à l'année précédente) en 2015, les recettes ont chuté de 30% pour atteindre 18,1 milliards de livres, a poursuivi Oil and Gas. Si les cours du pétrole restent aux alentours de 30 dollars le baril en 2016, près de la moitié (43%) des champs du plateau continental britannique devraient fonctionner à perte, ce qui découragerait encore plus les investissements d'exploration et rendrait nécessaires de nouvelles baisses de coût, selon le rapport. En 2015, les coûts unitaires de production ont déjà baissé de 29,30 dollars le baril à 20,95 dollars, et devraient poursuivre leur diminution en 2016 pour atteindre environ 17 dollars le baril, soit une baisse de 42% en deux ans. De plus, les suppressions d'emploi devraient se poursuivre en 2016, après une baisse de 15% des emplois dans le secteur sur 2014 et 2015 qui a ramené les effectifs à 375 000 emplois. La directrice d'Oil and Gas UK, Deirdre Michie, a profité de la parution du rapport annuel de la fédération pour réitérer ses demandes au gouvernement d'un nouveau coup de pouce fiscal pour relancer les investissements du secteur. Le Royaume-Uni avait déjà annoncé fin janvier qu'il allait débloquer 250 millions de livres pour soutenir l'industrie pétroli ère dans le nord-est de l'Ecosse, qui pâtit de la chute des cours du brut, une enveloppe devant servir à aider les industriels du pétrole et du gaz à vendre leur expertise à l'étranger et promouvoir une diversification économique de la région.