Des organisations non gouvernementales écologistes ont appelé lundi le gouvernement à publier rapidement le texte de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), qui doit décliner, énergie par énergie, les objectifs de la loi sur la transition énergétique. Ce texte devait être initialement présenté mardi 8 mars, mais le ministère de l'Environnement a reporté vendredi dernier cette présentation arguant du besoin de plus de temps pour finaliser ce texte, très attendu par l'ensemble des acteurs du secteur de l'énergie. Nous voulons une PPE et nous l'attendons rapidement pour qu'elle puisse être publiée (au Journal officiel) d'ici cet été, a insisté Denis Voisin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot à l'occasion d'une conférence de presse qui réunissait également le CLER-Réseau pour la transition énergétique et France nature environnement (FNE). Surtout, elle doit être cohérente avec la loi sur la transition énergétique, alors que les premiers retours faits montrent des écarts, a-t-il indiqué, notamment sur le sensible sujet du nucléaire. Selon des documents provisoires dévoilés par l'avocat Arnaud Gossement la semaine dernière, le gouvernement envisageait d'engager, au cours de la première période de PPE (soit entre 2016 et 2018) les investissements pour préparer une première tranche de 25 GW de prolongations (40% du parc) de la durée de vie des réacteurs, passant de 40 ans à 50 ans. Les autres décisions sur le parc nucléaire étaient renvoyées à partir de la deuxième période de la PPE soit en 2019. Or, pour Alain Grandjean, économiste et membre du conseil scientifique de la FNH, la loi sur la transition énergétique prévoit de réduire de 75 à 50% la part de l'atome dans la production électrique et cela veut dire qu'il faut fermer un à deux réacteurs par an d'ici 2025. Si ces éléments provisoires sont maintenus dans le projet de texte final, cela signifie que le gouvernement d'aujourd'hui refile la patate chaude au prochain en disant +vous aurez à fermer 17 à 20 réacteurs nucléaires en cinq ans+, s'indigne M. Grandjean.