Le directeur de l'Institut vétérinaire de l'universit é de Tiaret, Dr Bouabdallah Benallou a soulign é, lors de l'ouverture d'un colloque national de vétérinaires, avant-hier, organisé par l'Association du club scientifique "Errazi" de cet institut, qu'il faut uvrer sérieusement pour développer les caractéristiques génétiques de la ressource animali ère en Algérie, signalant que les expériences précédentes ont prouvé un manque d'adaptation des animaux importés avec l'environnement, les conditions climatiques et les aliments de bétail locaux. A l'occasion de ce colloque, un appel a été lancé afin d'uvrer sérieusement pour développer les caractéristiques génétiques de la ressource animali ère en Algérie et à s'intéresser davantage au développement des espèces animales locales pour promouvoir la filière élevage. Il a fait savoir, dans ce cadre, que les vaches importées pour la production de 40 litres de lait par jour ne produisent en Algérie que 15 litres et contractent des maladies à cause du climat et de la qualité d'Alimentation, auxquels elles ne sont pas habituées. Le même intervenant a insisté sur la nécessité de coordination entre les structures de recherche scientifique, les services agricoles concernés et les agriculteurs pour obtenir une ressource animali ère saine. Ce colloque, qui se poursuivra jusqu'à mercredi prochain, verra la présentation de plusieurs communications traitant de l'alimentation animali ère, la santé et chirurgie vétérinaire, la reproduction, le contrôle vétérinaire et les zoonoses, entre autres. En marge de cette rencontre scientifique, une exposition est organisée mettant en exergue du matériel et outils vétérinaires, d'agriculture, de cuniculture et d'apiculture.Par ailleurs, une recrudescence "alarmante" de la brucellose humaine a été observ ée à Ghardaïa qui a enregistré 205 cas depuis le début de l'ann ée, selon un bilan de la direction locale de la santé et de la population, arrêté au 22 février 2016. Les services locaux ont ainsi recensé, en janvier et févier écoulés, pas moins de 205 cas de brucellose, zoonose contractée au contact des animaux d'élevage, contre 427 cas durant toute l'année 2015, contre 277 cas en 2014 et 116 cas en 2013, a indiqu é à l'APS le directeur de la Santé à Ghardaïa, Bachir Bahaz. La consommation de lait cru et de produits laitiers à base de lait cru, notamment un fromage traditionnel du terroir, appelé "Kamaria", constitue une des principales causes de contamination dans cette wilaya du Sud, at- il expliqué. La pathologie de la brucellose constitue "un lourd fardeau financier pour les hôpitaux et l'économie nationale", at- il indiqué, estimant que cette maladie "risquait de se propager davantage à défaut de mesures concrètes". Ces mesures consistent, a-t-il dit, à "contrôler le cheptel, renforcer l'hygiène, réguler le transport de bétail et sa chaîne alimentaire, ainsi que la vaccination". Selon les enquêtes épidémiologiques menées par les services de la santé, 119 cas (sur les 205 cas) ont consommé le fromage traditionnel "Kamaria" préparé à base de lait non pasteuris é ou bouilli, alors que 55 autres avaient bu du lait de chè- vre cru. Treize (13) cas avaient été contaminés en consommant du lait de vache, pendant que les causes de contamination de 18 autres cas "n'ont pas pu être déterminées". La vallée du M'Zab, qui compte quatre communes (Bounoura, El-Atteuf, Ghardaïa et Daya Ben Dahoua) est la zone la plus touchée. Elle a recensé à elle seule 135 cas depuis le début de l'année 2016, suivie de Berriane (50 cas), Métlili (9 cas) et Guerrara (4 cas), a-t-on fait savoir. Contactés par l'APS, les services vétérinaires locaux ont confirmé l'existence de 36 cas de brucellose bovine circonscrits dans sept foyers à travers la wilaya depuis le début de l'année en cours. Une opération de dépistage a été effectuée sur le cheptel caprin, bovin, ovin et camelin, pour proc éder à l'abattage des animaux infestés et contrecarrer la propagation de cette pathologie animale contagieuse, a fait savoir la même source. Selon les premiers éléments de l'enquête, cette recrudescence de la brucellose est due au "non-respect et au mépris des règles d'hygiène et sanitaire, au refus de certains éleveurs de vacciner leurs cheptels prétextant que les vaccins sont à l'origine des avortements chez les femelles en gestation (sans preuves) et l'utilisation par plusieurs éleveurs d'un géniteur male porteur de bactéries". En 2015, un total de 87 cas de brucellose bovine circonscrits dans 33 foyers et 110 cas de brucellose caprine dans six (06) foyers ont été détectés par les services vétérinaires, qui avaient procédé à l'abattage systématique des cas touchés. Il existe également un aspect psychologique dans cette recrudescence car de habitants de Ghardaïa croient fermement aux vertus du lait naturel cru, estimant "qu'il est un produit aseptisé naturellement qu'il faut boire sans faire bouillir", ont-ils fait savoir. Les praticiens de la santé estiment, pour leur part, que le lait cru et les produits dérivés fabriqu és et vendus sans étiquetage provoquent un "doute-légitime sur leur origine et leur salubrité". "La vente de lait non-pasteurisé de vache, de caprin et de camé- lidé, à l'état brut dans des bouteilles usitées, destinées initialement à l'eau minérale, l'absence de contrôle et de répression contre la commercialisation de lait cru non étiqueté et d'origine douteuse", figurent également parmi les causes de cette recrudescence selon la même source. La brucellose, une maladie infectieuse causée par les bacilles du genre brucella, est transmise à l'homme par des animaux domestiques (bovidés, porcins). Elle provoque chez les animaux l'avortement épizootique, alors que chez l'homme elle est caract érisée par des poussées irréguli ères de fièvre (fièvre ondulante ou fièvre de Malte), des douleurs musculaires et une grande fatigue.