Une recrudescence des cas de brucellose humaine et une régression de ceux de la leishmaniose ont été observées dans la wilaya de Ghardaïa, comparativement aux années précédentes, révèle un bilan arrêté à fin septembre par la direction locale de la Santé et de la Population (DSP). Les cas de brucellose, zoonose contracté au contact des animaux d'élevage, à la consommation de lait cru ou de produits à base de lait cru, notamment la Kamaria (fromage traditionnel du terroir), a atteint durant les neuf mois de l'année en cours, 363 cas contre 277 en 2014 et 116 cas en 2013, a précisé le directeur de la santé de la wilaya par intérim, Bachir Bahaz. Cette recrudescence de la brucellose est attribuée au non-respect et au mépris des règles d'hygiène et sanitaire, au refus de certains éleveurs de vacciner leurs cheptels prétextant que les vaccins sont à l'origine des avortements chez les femelles en gestation (sans preuves) et l'utilisation par plusieurs éleveurs d'un géniteur male porteur de bactéries, selon une enquête épidémiologique réalisée par les services vétérinaire de Ghardaïa. La vente de lait non pasteurisé de vache, de caprin et de camélidé, à l'état brut dans des bouteilles usitées destinées à l'eau minérale, ainsi que de la kamaria, très prisée par la population du M'zab sur la voie publique, est à l'origine de cette recrudescence de cette pathologie, relèvent de nombreux praticiens de Ghardaïa contactés par l'APS. De nombreux consommateurs de la région de Ghardaïa notamment des malades chroniques, croyant aux vertus du lait naturel cru, estiment fermement ‘‘que le lait est un produit aseptisé naturellement'' qu'il faut boire sans faire bouillir, ce qui a engendré cette hausse des cas de brucellose humaine, expliquent-ils. Les cas de leishmaniose cutanée, une zoonose parasitaire, transmise par un insecte ‘‘le phlébotome'', diagnostiquée dans la wilaya de Ghardaïa, ont enregistré une régression sensible durant les neuf mois de l'année en cours, avec 86 cas relevés contre 134 cas en 2014 , 226 en 2013 et 384 cas en 2012, a ajouté le DSP par intérim. La répartition des cas de Leishmaniose cutanée correspond globalement à la situation épidémiologique des cinq dernières années, en plaçant la région de Guerrara avec 57 des cas en tête des zones affectées, suivie de Berriane (16), Métlili (8) et Ghardaïa (5), a-t-il fait savoir. Cette pathologie de type cutanée continue de résister dans la wilaya de Ghardaïa, en dépit de la mise en place d'un dispositif de lutte contre les vecteurs des maladies visant à éliminer les foyers et facteurs susceptibles de développer les vecteurs de maladies épidémiologiques et la réalisation des réseaux d'assainissement et autres stations d'épuration dans ces localités, a rappelé M. Bahaz. Ces zoonoses constituent ‘‘un lourd fardeau financier pour les hôpitaux et l'économie'', a précisé le responsable, en avertissant que ces maladies, particulièrement la leishmaniose, risquent un accroissement en raison de la dégradation de l'hygiène du milieu, du cadre de vie et de l'urbanisation anarchique qui constituent un "facteur à risque". La prévention efficace passe par le renforcement des mesures d'hygiène et d'assainissement, notamment à travers l'éradication des insectes transmetteurs de maladies, la régulation du transport des bestiaux et de leur chaine alimentaire, l'élimination des gites de moustiques ainsi que l'élimination de la prolifération d'animaux nuisibles tels que les chiens et chats errants, a-t-il souligné.