Le conseil présidentiel, un organisme composé de membres de factions rivales libyennes, a proclamé samedi l'entrée en fonction d'un gouvernement d'union nationale qu'appelle de ses vœux l'ONU, bien qu'un vote de confiance requis du Parlement n'ait pas eu lieu. Dans un communiqué diffusé samedi soir, le conseil a appelé les institutions libyennes "à prendre contact immédiatement avec le gouvernement d'union afin de mettre en place les modalités de passation des pouvoirs de manière pacifique et organisée". En outre, le conseil présidentiel (...) a appelé la communauté internationale, les organisations internationales et régionales, en particulier l'ONU, la Ligue arabe, l'Organisation de la conférence islamique, l'Union africaine et l'Union européenne "à cesser toute relation avec les autorités exécutives ne découlant pas du gouvernement d'union". La Libye est actuellement déchirée entre deux gouvernements qui se disputent le pouvoir. L'un, basé à Tripoli la capitale n'est pas reconnue par la communauté internationale. L'autre basé dans l'est du pays est le seul reconnu à ce jour internationalement. Le pays risque de se trouver avec un troisième gouvernement dirigé par l'homme d'affaires libyen Fayez al-Sarraj qui se trouve au Maroc et dont les ministres pressentis sont éparpillés dans différentes régions et certains hors de Libye. Les Nations unies avaient poussé à la création d'un gouvernement d'union nationale, accepté par certains membres des factions rivales mais rejeté par d'autres. En vertu d'un accord signé en décembre au Maroc, le conseil présidentiel a été créé et a proposé une équipe pour le gouvernement d'union de M. Farraj. Mais toujours selon l'accord, pour entrer en fonction ce gouvernement d'union doit obtenir un vote de confiance de la part du Parlement reconnu par la communauté internationale basé à Tobrouk. Ce Parlement a rejeté le 25 janvier une première mouture du gouvernement d'union. En février, un nouveau vote de confiance n'a pu avoir lieu, faute de quorum, ce qui bloque en théorie l'entrée en fonction du gouvernement d'union. Depuis la chute de son dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie au chaos, déchirée par les violences entre factions armées, une instabilité dont profite le groupe Etat islamique (EI) pour étendre son influence.